- 1 - Le choléra : une incubation très courte
- 2 - La fièvre typhoïde : quelques centaines de cas en France
- 3 - Les amibes : des parasites dans l'intestin
- 4 - La poliomyélite : des risques de paralysie irréversible
- 5 - L’hépatite A : asymptomatique dans 90% des cas
- 6 - La maladie due aux toxines cyanobactériennes
Le choléra : une incubation très courte
Les symptômes : la maladie débute brutalement (après une incubation courte de 1 à 3 jours) par une diarrhée violente (jusqu’à plusieurs litres par jour), des vomissements importants, une fatigue, une soif intense, des crampes musculaires, une baisse de la température corporelle.... La déshydratation est massive et peut entraîner, si aucun traitement n’est donné, le décès en quelques jours.
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Ces signes montrent que votre foie est maladeLa transmission se fait par l’ingestion d’eau ou d’aliments souillés. Dans les endroits où l’eau potable n’est pas protégée contre la contamination fécale, le choléra peut se propager très rapidement. Il sévit dans les zones tropicales humides d’Afrique et d’Asie principalement. "Il y a actuellement une épidémie au Nigeria, Niger et Cameroun", explique le Dr Dan Bouzoua.
Quoi faire : "La prise en charge du choléra se fait essentiellement par une réhydratation suite à la perte hydrique engendrée par les diarrhées et les vomissements. Au niveau communautaire, il est important d’apporter une chloration des points d’eau et des maisons."
La fièvre typhoïde : quelques centaines de cas en France
Les symptômes : la maladie se caractérise par une fièvre élevée (40°C), de forts maux de tête, des insomnies, des saignements de nez, des vertiges, une perte d’appétit, des troubles intestinaux (diarrhée ou constipation)…
Il s’agit d’une infection bactérienne. La transmission se fait par ingestion d’eau ou d’aliments souillés. Les symptômes proviennent de la libération d’une toxine par la bactérie. La maladie s’observe principalement dans les pays où les conditions d’hygiène sont déplorables. "Il existe quelques centaines de cas en France, mais ils proviennent de personnes ayant voyagé et revenant d’un pays où il y a le choléra", explique le Dr Dan Bouzoua.
Quoi faire : se rendre chez son médecin traitant d’urgence ou directement en service d’urgence. Une vaccination est préconisée lorsqu’on se rend dans certains pays. Renseignez-vous avant votre départ.
Les amibes : des parasites dans l'intestin
Les symptômes : des diarrhées sanglantes et douloureuses jusqu’à 4 à 6 fois par jour, mais sans fièvre, survenant 5 à 10 jours après la contamination. Dans les cas les plus sévères, les amibes peuvent entraîner des abcès au niveau du foie, des poumons et du cerveau, qui non traités peuvent entraîner le décès.
La transmission : les amibes sont des parasites spécifiques de l’homme, qui gagnent le gros intestin où ils s’implantent et prolifèrent. Une partie d’entre eux est rejetée dans les matières fécales et peuvent contaminer d’autres personnes par les eaux usées et non traitées, par le contact avec des mains sales et les aliments souillés. On les retrouve principalement dans des pays comme l’Afrique, l’Asie du sud-est, l’Amérique du sud, l’Inde…
Quoi faire : "Il n’y a pas de vaccin ni, de traitement préventif efficace contre l’amibiase. La prévention repose essentiellement sur des mesures simples d’hygiène générale et alimentaire : consommer uniquement de l’eau potable, bouillie, en bouteille ou décontaminée avec des produits disponibles en pharmacie, éviter les crudités, peler, laver ou cuire les aliments, se laver régulièrement les mains", explique le Dr Dan Bouzoua.
La poliomyélite : des risques de paralysie irréversible
Les symptômes : la maladie se manifeste par des symptômes grippaux comme de la fatigue, de la fièvre, des maux de tête, des vomissements, des douleurs dans les membres. Une paralysie irréversible (des paralysies mineuses jusqu’à très handicapantes) survient dans un cas sur 200 infections.
La poliomyélite se transmet en buvant une eau non traitée, en consommant des aliments souillés* ou en se baignant et en avalant de l’eau par mégarde.
Quoi faire : il n’existe pas de traitement de la maladie. La seule action préventive est la vaccination obligatoire en France.
* le virus vit uniquement chez l’homme, se multiplie dans le tube digestif et est éliminé dans les selles. Il peut survivre jusqu’à plusieurs semaines à l’extérieur et reste insensible à de nombreux détergents.
L’hépatite A : asymptomatique dans 90% des cas
Les symptômes : dans 90 % des cas, l'hépatite sera asymptomatique. Chez les 10 % restant, on observera des douleurs au foie, de la fièvre, des nausées, des démangeaisons, une jaunisse qui peut parfois durer jusqu’à un mois, de la fatigue. "Elle guérit spontanément la plupart du temps, sans laisser de séquelles. Elle n’évolue jamais vers une forme chronique", explique le Dan Bouzoua.
La contamination : l'hépatite A est une maladie du foie, due à l’infection par un virus. Elle se transmet principalement par l’ingestion d’eau ou d’aliments souillés par des matières fécales qui contiennent le virus. Une mauvaise hygiène ou des conditions sanitaires défavorables favorisent la transmission de la maladie. On le retrouve surtout en Europe de l’Est, Afrique, Asie, Amérique du Sud…
Quoi faire : adoptez des mesures d’hygiène (se laver les mains fréquemment, éviter l’eau du robinet, les fruits non lavés, les glaces et fruits de mer).
La maladie due aux toxines cyanobactériennes
Les symptômes : les toxines créent des irritations cutanées, des crampes d’estomac avec des vomissements et des diarrhées, de la fièvre, des douleurs musculaires et articulaires. Ce sont les enfants qui s’avèrent le plus touché car avalant plus d’eau dans les baignades.
La contamination : les cyanobactéries (algues bleues) sont des microorganismes de couleurs bleu-vert présentes dans le monde entier. La contamination se fait par consommation d’eau au cours de baignades.
Quoi faire : se rendre chez son médecin traitant d’urgence ou directement en service d’urgence.
Remerciements au Dr Nafissa Dan Bouzoua, responsable médicale en charge des programmes au Niger, Cameroun et Tchad auprès de l’association Alima. Remerciements à l’association d’aide humanitaire Solidarités International.