“Je me sens dans mon élément avec les toxicomanes, ils sont attachants et surtout très contents d’avoir une écoute bienveillante” nous confie Juliette. Cette ancienne photographe de mode a été elle-même toxicomane pendant 10 ans. En 1996, elle consulte son médecin généraliste suite à des symptômes de fatigue chronique. Le diagnostic est sans appel : elle a une hépatite C. Aujourd'hui très active en tant que bénévole pour l’association SOS hépatites dans sa région, elle intervient, avec son équipe de militants, notamment dans les structures d’addictologie où elle informe les toxicomanes sur les hépatites et leur propose des dépistages. Récit d’une femme courageuse et spontanée.
“J’ai surement contracté l'hépatite C au début de ma toxicomanie”
Dans les années 1990 Juliette est photographe de mode et s’amuse dans une ambiance festive : “j’ai commencé à consommer de la drogue pour m’amuser et je suis tombée dedans bêtement. Mais, je ne regrette rien de mon passé” nous avoue-t-elle. Après un sevrage à l'hôpital Cochin, elle poursuit sa vie normalement, rencontre un compagnon avec qui elle a deux enfants. En 1996 après des symptômes de fatigue chronique, elle réalise un bilan sanguin. Le médecin lui diagnostique une hépatite C : “j’ai été très surprise car lors de mon dernier sevrage, les médecins n’avaient rien décelé d’anormal”. Rapidement, son hépatologue met un traitement en place, le premier d’une longue série…
Hépatite C : “avec les antiviraux j’avais l’impression de prendre des bonbons”
Juliette se bat contre la maladie et enchaîne cinq traitements sans résultat. “Les effets secondaires des premiers traitements étaient très lourds” avoue-t-elle. Après 18 ans de traitements, les antiviraux font leur apparition dans l’arsenal thérapeutique contre l’hépatite C. En 2014, Juliette est enfin guérie. “C’est à ce moment-là que je me suis vraiment rapprochée de SOS Hépatites. Aujourd’hui, je suis salariée à l’association, chargée de rédiger deux newsletters pour l'association et côté bénévole, je réalise des actions avec les structures d’addictologie.” C’est sûrement grâce à son passé de toxicomane que Juliette est aussi à l’aise avec ce public : “ils sont sympas. Ils trouvent ça super d’être écouté. Je dis toujours “support, don’t punish”, être une oreille attentive et compréhensive permet d’apporter un moment de chaleur. Je me sens utile” témoigne Juliette.
Hépatite : “le dépistage par des pairs est très bénéfique”
Juliette s'investit aussi en tant que bénévole pour l’antenne Bourgogne Franche-Comté. Elle propose le dépistage des hépatites dans les centres d’addictologie : “le dépistage par des pairs et non par des médecins est très bénéfique. Évidemment, nous sommes accompagnés de médecins ou/et d’infirmières mais les toxicomanes sont plus ouverts avec nous.” Grâce à la mise en place de road-trip dans la région, SOS Hépatite BFC a pu dépister de nombreuses personnes et mettre en place le traitement par antiviraux. "Ça peut paraître étrange, mais l’annonce du diagnostic est une bonne nouvelle car on annonce aussi une guérison. Grâce à ce traitement les personnes guérissent en quelques mois sans effets secondaires. On ne pouvait pas imaginer mieux.”
Site de l’association SOS Hépatites
Ndlr : aujourd’hui, un patient porteur d’une hépatite C, s’il n’a pas de fibrose sévère ou de comorbidités peut repartir avec une prescription de n’importe quel médecin sans avoir besoin de rencontrer un hépatologue.
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