Grippe A (H1N1) : une femme victime de narcolepsie à cause du vaccinIstock
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Quelque temps après avoir fait son vaccin contre la grippe H1N1, en 2009, Marie C. est devenue narcoleptique. Aujourd’hui âgée de 22 ans, cet effet secondaire la handicape au quotidien. L’État, qui s’était engagé à prendre en charge le coût de ces inconvénients, n’a toujours pas indemnisé la jeune femme.

Grippe H1N1 : le vaccin a rendu certains patients narcoleptiques

La narcolepsie-cataplexie est une maladie très handicapante. La première se caractérise par des accès de somnolences en pleine journée, des sortes de "crises" de sommeil que l’on ne peut pas contrôler. Il arrive que la personne qui en souffre soit également prise d’une attaque de cataplexie, une contraction permanente des muscles. Des hallucinations ou encore des pertes de consciences peuvent survenir.

Aujourd’hui, à cause du vaccin contre la grippe H1N1 de 2009, Marie est victime de ce trouble. Vaccinée en même temps que ses parents alors qu’elle était en 6ᵉ, elle est la seule de la famille à souffrir de cet effet secondaire. Désormais en master de droit à l’Université de Bordeaux, sa vie d’étudiante est devenue très compliquée

"Au bout de quelques mois, je dormais beaucoup en classe, mais je pensais que je ne dormais pas assez longtemps la nuit", a-t-elle raconté au journal Libération. Sa narcolepsie a été détectée environ deux ans après la vaccination. Depuis, elle est suivie par un spécialiste des troubles du sommeil du CHU de Montpellier, le professeur Yves Dauvilliers.

Vaccin : une procédure d’indemnisation très longue…

Les parents de Marie ont donc décidé d’engager une procédure d’indemnisation auprès de l’Oniam (Office National d’Indemnisation des Accidents Médicaux), après le diagnostic de sa maladie.

Mais l'Oniam a refusé la demande de la famille. Selon l’établissement, cette opposition est due au fait que les symptômes survenus chez Marie ont été déclarés deux ans après sa vaccination. S'en est suivie une procédure devant un tribunal qui ne s’est toujours pas terminée…

"Au début, je ne me rendais pas compte. Je savais que ce serait long, mais je ne pensais pas que ce serait aussi long, raconte Marie. On ne vous croit pas, c’est cela qui est terrible", a-t-elle expliqué.

L’Oniam se décide à faire une proposition partielle d’indemnisation en septembre 2020… Vous vous rendez compte, dix ans plus tard. Et ce n’est pas fini. Ils sont incapables de nous donner une offre totale. On nous redemande des papiers. Et cela dure. On attend. Je viens de recevoir une date d’audience pour le 8 décembre, a ajouté la jeune femme.

Une procédure d’indemnisation qui n’en finit pas, entre les dossiers refusés par l’Oniam et leurs propositions jugées "ridicules". L’établissement a proposé un dédommagement s’élevant à 166 000 euros. Cependant, le tribunal administratif avait évalué ce dernier à 1,3 millions d’euros.

Aujourd’hui, Marie ne veut pas être regardée comme une victime. Néanmoins, à cause de sa narcolepsie provoquée par le vaccin contre la grippe H1N1, elle doit prendre quotidiennement des médicaments. En plus de ses 7 cachets par jour, elle ne sort pas et doit se coucher à la même heure tous les soirs.

Vaccin : une procédure d’indemnisation très longue…© Istock

Vaccin contre la grippe : les possibles effets secondaires

Si le vaccin contre le virus H1N1, administré lors de l’épidémie de 2009, a provoqué de lourds effets indésirables chez quelques patients, rappelons que le vaccin contre la grippe saisonnière peut, lui aussi, en entraîner.

Le vaccin contre la grippe saisonnière, qui change chaque année, est composé pour la saison 2020-2021 à la fois de souches de grippe A et de grippe B. Plus précisément, s’agit d’un vaccin quadrivalent qui contient les souches virales suivantes, détaille le ministère de la Santé :

  • A/Guangdong-Maonan/SWL1536/2019/H1N1pdm09 ;
  • A/Hongkong/2671/2019/(H3N2) ;
  • B/Washington/02/2019 ;
  • B/Phuket/3073/2013.

Pour connaître les possibles effets indésirables d’un vaccin, il est important d'en consulter la notice du vaccin avant utilisation.

Des douleursmusculaires, articulaires, des nausées ou encore de la fièvre sont les signes les plus fréquents pouvant survenir. Ils se manifestent chez 5 à 10 % des personnes ayant été vaccinées.

Il n’est pas étonnant qu’une réaction légère se situant au niveau du point de l’injection du produit apparaisse. Elle disparait en moyenne au bout de quelques heures voir deux jours. Cela arrive chez 10 à 40 % des patients vaccinés.

Des réactions allergiques peuvent survenir

Certaines personnes développent néanmoins des réactions plus graves (de l’asthme, un choc anaphylactique ou encore un syndrome de Guillain-Barré) dues à une allergie. Néanmoins, cela reste rare.

Si vous présentez les symptômes suivants, il est recommandé de consulter votre médecin traitant ou les urgences sans tarder :

  • des difficultés à avaler ou à respirer ;
  • une perte de connaissance ;
  • une chute de tension ;
  • un gonflement du visage ;
  • une éruption cutanée avec des démangeaisons.

Des réactions allergiques peuvent survenir© Istock

Vaccin contre la grippe : pour qui est-il recommandé ?

Se faire vacciner contre la grippe permet, dans un premier temps de réduire les risques de se faire contaminer par le virus, mais également de diminuer les risques que des formes graves surviennent, selon Vaccination Info Service.

Ce vaccin est particulièrement recommandé aux personnes les plus vulnérables :

  • les diabétiques ;
  • les femmes enceintes ;
  • l’entourage des nourrissons de moins de 6 mois ;
  • les personnes ayant une IMC supérieur ou égale à 40 kg/m2 (ceux en situation d’obésité) ;
  • les personnes âgées de 65 ans et plus ;
  • les personnes possédant une maladie du foie, des reins ou étant en dyalise ;
  • les personnes atteintes de maladies respiratoires (l’asthme, la mucoviscidose, une malformation de la cage thoracique…) ;
  • les personnes atteintes de maladies neuromusculaires et neurologiques (une sclérose en plaques, une myopathie, une myasthénie…) ;
  • les personnes atteintes de maladies cardiovasculaires (une insuffisance cardiaque ou encore une angine de poitrine).

Grippe : la campagne de vaccination est lancée

Selon le rapport du Ministère des Solidarités et de la Santé, 2 à 6 millions de personnes contractent le virus de la grippe durant l’hiver. C’est pourquoi, tous les ans, le vaccin contre la grippe saisonnière est recommandé.

Cette année, la campagne de vaccination a été lancée le 13 octobre dernier et se déroulera jusqu’en janvier 2021. Son objectif, est d’approcher une couverture vaccinale d’environ 75 %. Pour anticiper la demande accrue du vaccin, les autorités sanitaires espèrent augmenter de 30 % les doses disponibles.

Avec un stock vide seulement deux jours après l’apparition de la campagne, l’État vient d’annoncer ce lundi 23 novembre que 2,4 millions de piqûres supplémentaires allaient être débloquées.

Sources

Effets secondaires du vaccin H1N1 : les indemnisations traînent, Libération, 24 novembre 2020

Grippe (influenza), INFOVAC, 26 octobre 2020

Vaccination contre la grippe 2020-2021 : une priorité pour les personnes à risque, Ministère des Solidarités et de la Santé, 13 octobre 2020

L’Etat débloque son stock de vaccins contre la grippe face à la demande exceptionnelle, Le Monde, 23 novembre 2020

LE VACCIN CONTRE GRIPPE, Vaccination info service, 26 octobre 2020

Vaccination contre la grippe 2020-2021 : une priorité pour les personnes à risque, Ministère des Solidarité et de la Santé, 13 octobre 2020

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