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400 personnes par jour en France décèdent d’une maladie cardio-vasculaire. Parmi elles, plus de la moitié sont des femmes. De plus, les maladies cardio-vasculaires sont la première cause de mortalité chez elles, puisque près d’une femme sur 3 en décède chaque année, d’après la Fondation Agir pour le coeur des femmes. Pourtant, le cliché de l’homme comme victime typique de maladies cardiovasculaires perdure.
Infarctus : les femmes attendent 25 minutes de plus
La recherche en cardiologie a également prouvé que les femmes ayant eu un infarctus du myocarde ont de plus graves séquelles que les hommes. En cause, notamment, des comorbidités et un recours moins fréquent au stent vasculaire par les équipes médicales (un dispositif placé à l'intérieur des artères lorsqu’un rétrécissement empêche le sang de passer).
Une nouvelle étude, présentée lors du Heart Failure Congress 2023 organisé par la Société européenne de cardiologie en mai 2023, vient par ailleurs de montrer que les femmes hospitalisées pour un infarctus du myocarde ont 2 à 3 fois plus de risques de décéder que les hommes, tant sur le court que sur le long terme. Plus précisément, les chercheurs ont réalisé que les femmes de moins de 55 ans attendent en moyenne 95 minutes à l’hôpital avant d’être prises en charge, contre 80 minutes pour les hommes du même âge.
Pour arriver à ces conclusions, les auteurs de cette étude ont observé 884 patients hospitalisés entre 2010 et 2015 pour un infarctus, à qui on a posé un stent dans les 48 heures qui ont suivi l’apparition des premiers symptômes. Leur âge moyen était de 62 ans et parmi eux, un peu plus d’un quart étaient des femmes. Ces femmes, justement, étaient davantage atteintes d’hypertension artérielle et de diabète, et elles étaient plus susceptibles d’avoir des antécédents de coronoropathies.
Beaucoup plus de décès et de nouveaux accidents cardiaques chez les femmes
Les chercheurs ont en outre découvert que 11,8% des femmes observées étaient décédées 30 jours après leur prise en charge à l’hôpital, contre seulement 4,6% des hommes. Après 5 ans, ce sont 32,1% des femmes qui sont décédées, contre 16,9% des hommes. Enfin, sur cette même période, 34,2% des femmes ont de nouveau eu un accident cardiaque, contre 19,8% des hommes. Note : ces conclusions étaient inchangées même après ajustements. En d’autres termes, des pathologies potentiellement présentes chez les femmes, comme des maladies rénales chroniques, de l’hypertension artérielle et de l’hypercholestérolémie n’ont pas eu d’impact sur les résultats.
Par la suite, les chercheurs ont analysé un sous-groupe de 435 patients de 55 ans et plus afin de comparer des hommes et des femmes présentant les mêmes facteurs de risque. Encore une fois, les chercheurs ont réalisé que les femmes ont connu plus de complications que les hommes. Dans les 30 jours après l’infarctus du myocarde, 11,3% des ces femmes sont mortes, contre 3% de ces hommes. Après 5 ans, 32,9% des femmes sont décédées, contre 15,8% des hommes. Enfin, 34,1% des femmes ont eu durant la même période un nouvel accident cardiaque, contre 17,6% des hommes.
Santé cardiaque : les femmes discriminées
Comment expliquer ces disparités ? Tout d’abord, les symptômes de l’infarctus du myocarde sont moins bien connus chez les femmes. Comme l’indique la Fondation Agir pour le coeur des femmes : “Les femmes doivent s’alerter face à d’autres symptômes, plus atypiques, encore méconnus et souvent associés : une sensation d’épuisement, un essoufflement à l’effort, une douleur aiguë dans le haut du dos, des palpitations ou des symptômes digestifs récurrents (nausées, gêne ou brûlure épigastrique).”
Par ailleurs, toujours selon Agir pour le cœur des femmes : “Le tableau atypique de présentation initiale conduit ces femmes dans un circuit d’errances diagnostiques et de retard de traitements. Même une fois le diagnostic reçu, ces femmes sont souvent sous-traitées. Elles bénéficient de moins d’épreuves d’effort, de moins de coronarographies et les traitements leur sont sous-prescrits.” Les femmes ont, enfin, moins de temps à accorder à la rééducation pour des raisons familiales ou professionnelles, d’où une perte de chance supplémentaire.
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