Après un premier infarctus, nombreuses sont les personnes qui continuent à fumer et/ou ne changent pas leurs habitudes alimentaires. Résultat : près d’1 patient pris en charge pour un infarctus sur 7 décède dans l’année qui suit !
C'est pourquoi l'ensemble des acteurs de la cardiologie française a décidé de se mobiliser au travers d'une campagne, "Infarctus : une question de vie", lancée le 12 janvier 2011 et qui se prolonge jusqu'en mars. Elle doit permettre de sensibiliser le grand public aux facteurs de risque à éviter, aux bons réflexes à adopter lors des signes annonciateurs de l’infarctus et à la prise en charge de cette pathologie, non seulement en phase aiguë, mais aussi après l’événement afin de prévenir les risques de récidives.
Une campagne qui tire la sonnette d'alarme
En France, vingt millions de personnes seraient à risque de maladies cardiovasculaires (dont l’infarctus du myocarde). Environ 100 000 nouveaux cas d’infarctus surviennent chaque année.
Si le terme "infarctus” est une notion connue des Français comme le confirme une récente enquête d’opinion Ipsos-AstraZeneca (novembre 2010), leurs facteurs de risque sont sous-estimés et les gestes à adopter en cas de crise parfois hésitants, voire inappropriés.
En dépit des progrès accomplis durant ces dernières années et d’une réduction de la mortalité cardiovasculaire de 15 % entre 2000 et 2004, 7 % des personnes prises en charge pour un infarctus du myocarde meurent dans le premier mois et 14 % au cours de la première année. Six mois après l’hospitalisation pour un premier infarctus, 4 patients sur 10 ne suivent pas les recommandations de la Haute Autorité de Santé en matière de traitement.
L'infarctus : une maladie récidivante
Contrairement à ce qu'imagine l'opinion publique et ce que pensent certains patients, l'infarctus est une maladie récidivante qui nécessite une surveillance adaptée. La récidive, souvent plus grave que l’événement initial et source de séquelles sévères, est donc à éviter et ceci par un contrôle strict des facteurs de risque cardiovasculaire, un traitement médicamenteux optimal et le dépistage de l’apparition de nouvelles lésions coronaires.
Comment prévenir l'infarctus ?
L’âge des artères, et des coronaires en particulier, est très fortement influencé par certains facteurs de risque et par nos comportements. On sait par exemple que fumer multiplie le risque d’avoir un infarctus du myocarde environ par 3, un diabète environ par 2,5 et une hypertension par 2.7
“Les Français ont à l’évidence un gros travail de prévention à accomplir… Primaire et secondaire. Ainsi, seulement les 2/3 des hypertendus en France reçoivent un traitement et environ la moitié d’entre eux est contrôlée. L’obésité androïde, le diabète, la sédentarité et le tabagisme (avec une augmentation de la consommation de 1,8 % en 5 ans) gagnent encore du terrain…” explique le Pr Jacques Beaune, Président de la Fédération Française de Cardiologie (FFC) dans le communiqué de presse de la campagne.
Que faire en cas d'infarctus ?
En phase aiguë : un geste vital, l’appel du 15 (SAMU)
“La France est un modèle, exportable, pour la prise en charge préhospitalière médicalisée de l’infarctus” affirme le Dr Patrick Goldstein, Past-Président de la Société Française de Médecine d’Urgence (SFMU). “À condition de passer dans la bonne filière, les Français bénéficient en effet des meilleurs soins en urgence”, complète le Dr Marc Giroud, Président de SAMU-Urgences de France.
Cependant, seul un quart des patients qui présente un infarctus du myocarde nécessitant une reperfusion en extrême urgence bénéficie du parcours optimal recommandé (prise en charge par le SAMU avec un délai de reperfusion inférieur à 90 minutes). En cas de douleur intense à la poitrine, le message est simple : appeler immédiatement le 15 (SAMU).
Que faire après un infarctus ?
Un patient ayant eu un infarctus qui reste sédentaire, continue à fumer et à avoir une hygiène alimentaire inadaptée présente un risque multiplié par 3,8 de récidiver dans les six mois. Au-delà du traitement qui sera initié, la correction des différents facteurs de risque (hypertension artérielle, diabète, dyslipidémie, tabagisme) est indispensable. Elle permet une prévention des récidives, notamment chez les personnes à hauts risques vasculaires.
“C’est sur l'axe de la lutte contre les facteurs de risque, dont les résultats sont aujourd’hui décevants, en particulier pour le tabagisme, le diabète ou le surpoids, que nous devons concentrer nos efforts de pédagogie" insiste le Dr Michel Hanssen, Président du Collège National des Cardiologues des Hôpitaux Généraux (CNCHG).
Pour en savoir plus sur la campagne "Infarctus, une question de vie" : infarctus-info.org
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