Hémorroïdes : cette nouvelle technique (remboursée) les élimine sans douleursIstock

Favorisées par la constipation (elle multiplie le risque par 4), mais aussi la grossesse et l’accouchement chez les femmes, le surpoids et l’obésité, l’alcool, la sédentarité ou encore les plats épicés, les hémorroïdes empoisonnent le quotidien de millions de Français. Et les choses ne s’arrangent pas avec l’âge ! “Le vieillissement est responsable d'une plus grande laxité des fibres musculaires et tissus de revêtement de la région de l'anus, favorisant la procidence des hémorroïdes qui s'extériorisent par l'anus”, explique ainsi l’Assurance maladie.

Les hémorroïdes évoluent souvent par poussées (on parle de crise hémorroïdaire) et s’accompagnent d’une sensation de lourdeur au niveau de l’anus, d’un gonflement et parfois de saignements. En cas de saignement, il est important de consulter pour éliminer d’éventuelles autres causes comme des polypes ou un cancer.

A la douleur et aux saignements s'ajoutent souvent l’appréhension (voire la peur) d’aller à la selle, ce qui peut encore un peu plus installer le problème dans le temps.

Vous l’aurez compris, l’inconfort et les risques de complications sont suffisamment élevés pour ne pas laisser ce problème sans solution, même s’il est parfois difficile d’aborder la question avec son médecin traitant.

C’est d’autant plus dommage que des solutions (parfois innovantes) existent, et que ces solutions sont efficaces. La chirurgie par radiofréquence fait partie des ces solutions aujourd’hui plébiscitées par les patients qui ont pu l’expérimenter.

Les traitements médicamenteux : en première intention

La chirurgie, quelle que soit la technique, est toujours proposée en deuxième intention, quand les traitements médicamenteux ont échoué”, explique le Dr Alexandre Mensier, chirurgien viscéral et digestif. Une chirurgie d’ailleurs souvent redoutée par les patients, tant les suites opératoires peuvent être pénibles. “La chirurgie traditionnelle consiste en l'exérèse (le retrait) des hémorroïdes et s’accompagne de soins infirmiers quotidiens pendant tout le temps de la cicatrisation”, note le chirurgien. Avec des douleurs et des difficultés pour aller à la selle dans les premiers jours qui sont malheureusement incontournables.

Hémorroïdes : les techniques opératoires traditionnelles

Plusieurs techniques sont employées par les chirurgiens viscéraux :

. L’hémorroïdectomie dite de Milligan Morgan, assez radicale car elle consiste en l’ablation de tous les sacs hémorroïdaires internes et externes. Réalisée sous anesthésie générale, ses suites opératoires sont lourdes (douleurs intenses les 10 premiers jours, cicatrisation définitive en six à huit semaines, soins infirmiers, arrêt du travail obligatoire…) et des complications peuvent survenir (saignements notamment).

. La technique de Longo consiste en une “suture mécanique par agrafage. Les hémorroïdes sont remontées mais pas enlevées, l’apport sanguin est réduit tout en renforçant le soutien du tissu hémorroïdaire dans l’anus” détaille la Société Nationale Française de Colo-Proctologie (SNFCP) sur son site. Cette technique, regrette de son côté le Dr Mensier peut “entraîner des saignements abondants et une incontinence anale”.

. La ligature artérielle hémorroïdaire sous contrôle Doppler (ou HAL pour Hemorrhoidal Artery Ligation), est moins invasive que les deux premières techniques. Elle consiste en une ligature des vaisseaux qui alimentent les hémorroïdes. “Les suites sont en général moins douloureuses et le retour à une vie normale plus rapide qu’après la chirurgie classique”, précise le SNFCP.

La radiofréquence, une avancée notable dans le traitement chirurgical

Plus récente, la chirurgie par radiofréquence a la faveur de notre chirurgien viscéral. “Nous avons plus de 5 ans de recul sur cette technique en France, indique ainsi le Dr Alexandre Mensier. C’est un acte chirurgical mini-invasif parfaitement maîtrisé qui ne demande que 10 à 15 minutes d’intervention (sous anesthésie générale) et qui n'entraîne aucune suite opératoire : pas de soins infirmier, pas de douleur - ou minime, que l’on peut gérer avec un antalgique simple - une reprise de la selle sans complication (au besoin, je donne un laxatif à mes patients), pas de problème de cicatrisation ni de complication (hors rare cas de thrombose qui se règle avec des médicaments).”

Il est important en revanche d’adopter de bonnes règles d’hygiène de vie pour limiter les récidives, même si “on peut intervenir à nouveau sur les hémorroïdes, autant de fois que nécessaire” déclare notre spécialiste.

Comment cela fonctionne ? Le chirurgien utilise une sonde métallique qui est glissée directement dans l'hémorroïde et “brûle” en quelque sorte les hémorroïdes de l’intérieur. “C’est un peu le même fonctionnement qu’un laser utilisé pour les varices”, précise le Dr Mensier.

Dernière bonne nouvelle : la radiofréquence est prise en charge par l’Assurance maladie et donc remboursée, tout comme les autres techniques opératoires.

Sources

Interview du Dr Alexandre Mensier, chirurgien viscéral et digestif

https://www.snfcp.org/informations-maladies/hemorroides/thrombose-hemorroidaire/

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