- 1 - Reconnaître une piqûre de frelon asiatique
- 2 - En cas de piqûre : ne pas paniquer
- 3 - En cas de piqûre : désinfecter le point de piqûre
- 4 - En cas de piqûre : ne pas mettre de glaçon
- 5 - Piqûre de frelon asiatique : que faire en cas d’allergie ?
- 6 - Frelon asiatique : comment s’en débarrasser et éviter de se faire piquer ?
- 7 - Reconnaître un frelon asiatique
Reconnaître une piqûre de frelon asiatique
Pour le Dr Birnbaum, il est important de préciser que la piqûre de frelon asiatique "n’a aucune spécificité médicale". L’aspect de la piqûre et les risques qui y sont liés sont identiques à ceux des autres hyménoptères. La piqûre est simplement plus douloureuse, "car il y a plus de venin et donc de réaction inflammatoire."
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Il y a également des réactions locorégionales : "par exemple, quand on est piqué au niveau de l’avant-bras, l’œdème va dépasser les 10 centimètres et peut atteindre l’articulation du coude voire celle du poignet." En effet, en fonction de l’endroit de la piqûre, "le gonflement peut être plus important, ajoute le Dr Pham-Thi : par exemple au niveau du visage (paupières, ailes du nez, oreilles, lèvres) et du cou. Une piqûre dans la bouche ou dans la gorge peut gonfler au point d’entraîner un risque d’étouffement."
Enfin, une personne allergique présentera divers symptômes "qui n’ont rien à voir avec le point de piqûre" explique le Dr Birnbaum, tels que de l’urticairegénéralisée, un gonflement important de certaines parties du corps, des vomissements, une diarrhée, des maux de tête, des troubles visuels, une difficulté à respirer ou à avaler, des étourdissements, une chute de tension, un malaise, des convulsions et/ou une perte de connaissance : c’est ce que l’on appelle un choc anaphylactique.
Toutefois, l’absence du dard peut être un signe particulier permettant d’identifier une piqûre de frelon asiatique : "la guêpe et le frelon ont un dard effilé qui ressort plus facilement. Une personne peut être piquée plusieurs fois par ces deux insectes. Au contraire, l’abeille a un dard harponné, et elle meurt directement après avoir piqué."
En cas de piqûre : ne pas paniquer
Si se faire piquer n’est jamais plaisant et suscite de l’inquiétude notamment à cause du caractère soudain, inattendu et incertain de l’événement et de ses répercussions, il est important de garder son calme.
"En général, les réactions graves généralisées surviennent dans les 30 premières minutes suivant la piqûre, indique Joëlle Birnbaum. On attend tranquillement, on ne s’affole pas et on ne court pas pour ne pas favoriser des réactions qui pourraient être plus sévères : si rien ne se passe au bout de 30 minutes, il ne se passera rien non plus après." Une attitude que préconise également Nhân Pham-Thi : "il faut rester tranquille et privilégier les activités calmes pendant une heure."
Car en cas de réaction allergique, le cœur est impacté et fait des efforts importants : "en quelques secondes, il va s’accélérer pour compenser sa perte d’oxygène puis ralentir parce qu’il s’épuise, explique le Dr Birnbaum. Le pouls va diminuer donc il y aura une chute de tension ou le pouls sera imprenable. Mais il va se relancer ensuite". D’où l’importance de ne pas paniquer !
En cas de piqûre : désinfecter le point de piqûre
"Pour vous soulager et éviter tout risque d’infection, lavez et désinfectez l’endroit où vous avez été piqué, recommande le Dr Pham-Thi. Si la piqûre a eu lieu sur la main, retirez bagues et bracelets." Une crème corticoïde (anti-inflammatoire stéroïdien) peut également être appliquée localement.
Il est toutefois important de suivre l’évolution de la piqûre pendant les 24 heures suivantes : les professionnels de santé s’accordent à dire qu’il est impératif d’aller consulter dès que l’on ressent la moindre gêne, "même s’il ne s’agit que d’une petite urticaire", précise le Dr Birnbaum. En cas de réactions locales ou locorégionales importantes, le médecin pourra prescrire au patient des médicaments antihistaminiques ou des corticoïdes.
En cas de piqûre : ne pas mettre de glaçon
Qui dit piqûre d’insecte dit venin et donc inflammation. Il nous parait alors logique de la soulager avec du froid. Pourtant, cela serait une grossière erreur, comme nous l’explique le Dr Birnbaum : "Il ne faut surtout pas mettre un glaçon ou refroidir la piqûre, c’est très mauvais. La vasoconstriction [diminution du diamètre des vaisseaux sanguins provoquée par le froid] va maintenir le venin en place et donc favoriser les réactions." Préférez au contraire une source de chaleur qui, elle, "détruit les protéines contenues dans le venin."
Piqûre de frelon asiatique : que faire en cas d’allergie ?
Il n’existe actuellement aucun moyen médical permettant de savoir si l’on est allergique aux venins d’hyménoptères avant de se faire piquer. Cependant, "les piqûres multiples, les piqûres des muqueuses et l’hypersensibilité aux piqûres des hyménoptères sont les facteurs de risque à connaître", indique le Dr Pham-Thi.
Le Dr Birnbaum affirme que "les réactions très sévères surviennent le plus souvent dans les deux minutes suivant la piqûre". En présence de symptômes généraux vus plus haut (gonflement important, urticaire, troubles digestifs, malaise, etc.), "le risque de choc anaphylactique est réel et grave, puisque potentiellement mortel, assure le Dr Pham-Thi. Chaque année, une vingtaine de personnes en décèdent."
Il faut alors composer le 15 (Samu), le 112 (numéro européen des urgences) ou le 18 (pompiers) pour une prise en charge immédiate. "En attendant les secours, il est recommandé d’allonger la personne en position latérale de sécurité (PLS) et d’utiliser un stylo d’adrénaline auto-injectable prescrit" chez la personne diagnostiquée allergique au préalable. Celle-ci doit avoir son traitement (composé également d’un antihistaminique et d’un corticoïde par voie orale si besoin) sur elle en permanence et prévenir son entourage de ce risque allergique.
La personne qui se découvre une allergie aux venins d’hyménoptères doit ensuite considérer une prise en charge spécifique. "La désensibilisationpar immunothérapie constitue le traitement", explique le Dr Birnbaum. Après identification de l’insecte en cause, "l’indication d’une désensibilisation est posée par un allergologue sur base de tests cutanés et sanguins, précise Nhân Pham-Thi. Le traitement est effectué par un médecin en milieu hospitalier. Des doses croissantes de venin sont injectées au patient par voie sous-cutanée. L’immunothérapie vise à prévenir les réactions allergiques graves en cas de nouvelle piqûre en rendant le patient tolérant à l’allergène."
Frelon asiatique : comment s’en débarrasser et éviter de se faire piquer ?
Les nids de frelon asiatique, qui peuvent mesurer jusqu’à un mètre de hauteur, abritent des colonies très nombreuses et se trouvent généralement très haut dans les arbres. En cas de présence d’un nid dans votre jardin, il est important de ne pas le détruire soi-même : la plupart du temps, "les personnes piquées l’ont été en tentant de détruire un nid ou en touchant une ouvrière par inadvertance", assure le Dr Pham-Thi.
Sans compter le risque d’attaque massive : plusieurs piqûres peuvent entraîner la mort, non pas à cause d’une réaction allergique, mais d’une réaction toxique : "on appelle cela le syndrome cobraïque, explique le Dr Birnbaum. C’est comme une morsure de serpent : il y a une envenimation à cause de la toxicité du venin."
Des sociétés spécialisées se chargent de la destruction des nids. Des répulsifs peuvent également être utilisés et des pièges installés autour des piscines. Il convient enfin de signaler sa présence au Muséum national d’Histoire naturelle.
Des moyens de prévention sont également à prendre en compte pour éviter les piqûres d’hyménoptères. Bien que difficile à suivre pour les phobiques, la première règle est de ne surtout pas s’affoler quand ils volent autour de nous : "Plus vous allez vous agiter, plus ils vont sentir une menace et donc avoir tendance à piquer", affirme le Dr Birnbaum. Ensuite, "mieux vaut privilégier les vêtements de couleurs claires et éviter les parfums et autres crèmes odorantes, selon le Dr Pham-Thi. De même, évitez de rester près des plantes à fruits et couvrez votre nourriture si vous mangez à l’extérieur. Enfin, évitez de marcher pieds nus au bord de la piscine."
Reconnaître un frelon asiatique
Ça fait mal, ça fait gonfler et ça peut susciter de graves réactions allergiques : les piqûres d’hyménoptères, ce n’est pas une mince affaire. Abeilles, guêpes, bourdons et frelons nous mènent la vie dure, d’autant plus que de nouvelles espèces font régulièrement leur apparition sur le territoire français.
C’est le cas du frelon asiatique, aussi connu sous le nom de Vespa velutina : arrivé de Chine par containers en même temps que des poteries importées il y a une dizaine d’années, l’insecte s’était d’abord implanté dans le sud-ouest de l’hexagone, dans le Gers. Aujourd’hui, il prolifère presque partout en France, au grand damne des apiphobes.
Outre la menace qu’il représente pour les apiculteurs (l’insecte appréciant particulièrement les abeilles), les professionnels de santé s’accordent à dire que l’on observe de plus en plus de piqûres de frelon asiatique : "Il y a de plus en plus de déclarations de piqûres en parallèle de leur développement sur le territoire", indique le Dr Pham-Thi, allergologue. Sa consœur, Joëlle Birnbaum, explique également qu’il y a "plus de piqûres car les nids sont en train de s’implanter".
Mais à quoi ressemble-t-il exactement ? Plus petit que le frelon européen, le frelon asiatique se distingue par son corps brun, sa couleur orange en partie terminale de l’abdomen et ses pattes jaunes. "Les observateurs s’accordent sur le fait qu’il n’est pas forcément agressif et qu’il est possible d'observer son nid à 4 ou 5 mètres de distance sans risque, précise le Dr Pham-Thi. Mais de nombreux témoignages décrivent des comportements agressifs possibles."