Ne consommez surtout pas les produits contenant ces mélanges d'additifs, selon l'InsermIstock
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Colorants, émulsifiants, édulcorants, conservateurs… Les additifs de l’industrie alimentaire sont nombreux, et parfois loin d’être sains. Au fil des recherches scientifiques, certains se sont révélés être cancérigènes, ou encore des perturbateurs endocriniens. D’autres (ou les mêmes !) augmentent le terrain allergène ou le risque de maladies liées au métabolisme. Ils peuvent même avoir un impact sur la santé mentale.

Un lien entre certains mélanges et le diabète de type 2

Autant d’effets négatifs révélés au cas par cas par des études sur chacun de ces additifs. Mais aucune recherche n’avait été menée sur l’impact conjoint de ces substances… Jusqu’à aujourd’hui. Pourtant, bon nombre d’aliments du supermarché contiennent un vrai cocktail d’additifs, qui, ensemble, sont loin d’être inoffensifs.

Dans une nouvelle étude, des chercheurs et des chercheuses de l’Inserm, d’INRAE, de l’Université Sorbonne Paris Nord, de l’Université Paris Cité et du Cnam se sont penchés sur la question. Ils ont notamment étudié les liens entre la consommation de ces additifs et la survenue de diabète de type 2. Pour ce faire, ils ont analysé l'ensemble des produits consommés sur plusieurs jours par plus de 100 000 adultes. Au total, cinq mélanges de conservateurs courants dans les aliments du quotidien ont été observés.

Un effet cocktail qui renforce les dangers des additifs

Résultats ? Deux d’entre eux ont été associés à une incidence plus élevée de diabète de type 2. Et ce, indépendamment du régime alimentaire, du mode de vie et des facteurs socio-démographiques. Mais comment expliquer ce phénomène ? L’étude démontre que des interactions entre les additifs de ces mélanges ont été détectées, ce qui peut renforcer ou atténuer leurs effets.

“Les résultats suggèrent que plusieurs additifs emblématiques présents dans de nombreux produits sont souvent consommés ensemble et que certains mélanges seraient associés à un risque plus élevé de cette pathologie.” résume Marie Payen de la Garanderie, doctorante à l’Inserm et première autrice de ces travaux. Et d’ajouter que ces travaux pourraient “ouvrir la voie à des stratégies de prévention du diabète de type 2.”

Mathilde Touvier, directrice de recherche à l’Inserm et coordinatrice de l’étude, nuance : “D’autres études sont nécessaires”. Elle précise que des travaux sont en cours, “suggérant de possibles effets cocktails”. Selon elle, cela vient appuyer “les recommandations de santé publique qui conseillent de limiter les additifs non indispensables”.

Un premier mélange très courant

Le premier mélange incriminé est principalement composé de huit additifs au total :

  • trois émulsifiants : amidon modifié, pectine (E440), gomme de guar (E412), carraghénane (E407), polyphosphate (E452), gomme xanthane (E415)
  • un conservateu r : sorbate de potassium (E202)
  • un colorant : curcumine (E100)

Selon l’Inserm, ce mélange d’additifs se retrouvent généralement dans divers aliments industriels ultra-transformés. Cela concerne notamment des bouillons de cuisine, des desserts lactés, certaines sauces et matières grasses.

Un deuxième mélange dans les boissons

Quant au deuxième mélange problématique, il contient 14 additifs :

  • quatre acidifiants et régulateurs d’acidité : acide citrique (E330), citrate de sodium (E331), acide phosphorique (E338), acide malique (E296)
  • trois colorants : caramel au sulfite d’ammonium (E150d), anthocyane (E163), extrait de paprika (E160c)
  • trois édulcorants : acésulfame K (E950), aspartame (E951), sucralose (E955)
  • trois émulsifiants : gomme arabique (E414, E423), pectine (E440), gomme de guar (E412)
  • un agent d’enrobage : cire de carnauba (E903)

Vous vous demandez peut-être quels aliments contiennent tous ces additifs à la fois ? Il s’agit en réalité du mélange classique d’un produit très consommé au quotidien : les sodas. Ce type de boissons, qu’elles soient au sucre ou aux édulcorants, a déjà été lié à l’augmentation du diabète et à d’autres maladies. Désormais, on comprend comment.