Dès le début de la pandémie de Covid-19, certains pays, comme la Suède ou la Grande-Bretagne (cette dernière a ensuite changé de stratégie), ont misé sur l’hypothèse d’une immunité collective, qui pourrait survenir si au moins 60 % de la population contractait le virus SARS-CoV-2. En supposant qu’une personne infectée ait effectivement développé des anticorps capables de la protéger sur le long terme contre une nouvelle infection.
Plus récemment, certains gouvernements ont suggéré que la détection d'anticorps dirigés contre le coronavirus pourrait servir de base à un “passeport d'immunité”. Celui-ci permettrait aux individus de voyager ou de retourner travailler, sur cette même idée qu’ils seraient protégés contre la réinfection.
Or, “il n'y a actuellement aucune preuve que les personnes qui se sont rétablies du Covid-19 et qui possèdent des anticorps sont protégées contre une deuxième infection”, a mis en garde l’Organisation Mondiale de la Santé, le 24 avril dernier.
Infections virales : comment fonctionne l’immunité cellulaire ?
L’OMS rappelle que le développement de l’immunité à un agent pathogène est “un processus en plusieurs étapes, qui se déroule généralement sur une à deux semaines”. Lorsqu’il est confronté à une infection virale, l’organisme réagit immédiatement : les globules blancs ralentissent la progression du virus dans le corps, et peuvent même empêcher l’apparition de symptômes.
Suite à cette réponse dite “non-spécifique”, l’organisme va fabriquer des anticorps (des protéines appelées immunoglobulines), qui vont se lier au virus, ainsi que des cellules T, qui reconnaissent et éliminent les autres cellules infectées par le virus. Ce processus est appelé l’immunité cellulaire.
“Si la réponse immunitaire est suffisamment forte, elle peut empêcher une réinfection”
Tous ces éléments, combinés entre eux, peuvent conduire à l’élimination du virus de l’organisme. Si la réponse est suffisamment forte, elle peut aussi “empêcher la progression vers une maladie grave, ou une réinfection par le même virus”, précise l’OMS.
Les études réalisées à ce jour montrent que les personnes guéries du Covid-19 possèdent bien des anticorps contre le nouveau coronavirus. Mais certains d’entre eux présentent des niveaux sanguins très faibles de ces anticorps, ce qui suggère que l’immunité cellulaire n’est pas optimale. Pour l’instant, aucune étude n’a permis de déterminer si la présence d’anticorps contre le virus SARS-CoV-2 conférait une quelconque immunité contre une infection ultérieure.
"Immunity passports" in the context of COVID-19, OMS, 24 avril 2020.
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