Pour éviter une deuxième vague de l’épidémie après le déconfinement progressif, le port du masque dans les lieux publics semble indispensable. Le gouvernement souhaite le rendre obligatoire dans les transports, et l’adoption généralisée de cet accessoire est vivement recommandée de façon plus large, en complément des gestes barrières (lavage fréquent des mains, distanciation sociale, usage de mouchoirs à usage unique…).
Masque grand public : de quoi s’agit-il ?
La pénurie de masques chirurgicaux et FFP2, réservés au personnel soignant, a donc conduit à la naissance d’un nouveau type de protection : le masque “grand public”. Confectionnés en tissu, ces masques anti-postillons ont pour objectif de limiter la propagation du virus. Ils doivent pour cela être en mesure de filtrer 70 à 90 % des gouttelettes de salive émises par celui qui le porte.
De nombreux tutoriels sont disponibles sur Internet pour fabriquer soi-même son masque. À ce jour, il est recommandé de s’appuyer sur le document AFNOR Spec – Masques barrières pour les réaliser. C’est en effet sur ce modèle que s’est appuyée la cinquantaine d’entreprises françaises ayant alloué leur chaîne de production à la confection de ces protections, et qui ont d’ores et déjà reçu une homologation.
La DGA et l’IFTH testent les masques avant de les homologuer
Pour être homologués, les masques sont envoyés à la Direction générale de l’armement (DGA) et à l’Institut français du textile et de l’habillement (IFTH). Ces organismes ont mis en place un protocole de test, afin d’évaluer la perméabilité des masques, et d’estimer le nombre de lavages auxquels ils peuvent résister.
Dans ce diaporama, nous vous expliquons notamment comment reconnaître un masque homologué, et nous vous livrons quelques astuces pour vérifier son efficacité.
Masque grand public : obligatoire dans les transports ?
Au vu des récentes déclarations du gouvernement, il est peu probable que le port du masque soit rendu obligatoire dans tous les lieux publics. En revanche, “les transports sont un des cas où le port du masque pourra être obligatoire à compter du 11 mai” a indiqué le Premier ministre Edouard Philippe dans son allocution du 19 avril. “Nous sommes en train d'étudier les conditions dans lesquelles cela pourra être mis en œuvre”, a-t-il précisé.
Une mesure qui serait loin d’être suffisante, selon l’Académie nationale de médecine, qui recommande un port du masque généralisé à toute la population, dès lors qu’elle quitte son domicile.
Une mesure “impossible à appliquer” chez les jeunes enfants
Du côté des salles de classe, aucune position officielle n’a été adoptée par le gouvernement à l’heure où nous écrivons ces lignes. Le Conseil scientifique estime toutefois que “pour les collégiens/lycéens, pour lesquels la compréhension est bonne et l’éducation au port de masque est possible, le port de masque doit être obligatoire”.
Il reconnaît que cette mesure est, en revanche, “impossible” à appliquer en maternelle, et difficile à mettre en chez les élèves les plus jeunes du primaire. "Il est très compliqué de demander à un enfant de 10 ou 11 ans en école primaire de porter un masque toute la journée", a déclaré, de son côté, le ministre de la Santé, Olivier Véran au micro de France Inter.
Masque homologué : il doit porter un de ces 4 logos
“Pour faciliter la reconnaissance des masques grand public, les producteurs placeront un logo sur leur conditionnement”, indique Agnès Pannier-Runacher, Secrétaire d'État auprès du ministre de L'Économie, sur son compte Twitter.
Ces derniers doivent porter la mention “filtration garantie”, et indiquer le nombre de lavages auxquels peuvent résister ces masques sans perdre leur efficacité.
Évitez les modèles qui présentent une couture le long du nez
Avant que le document de l’Afnor (Association française de normalisation) soit largement adopté pour la confection de masques, d’autres modèles ont circulé sur la toile.
L’association reconnaît que “tous les masques en tissus contribuent à améliorer la protection des personnes qui respectent les gestes barrières”. Mais elle met cependant en garde contre un certain type de modèles. À savoir, ceux qui comportent “une ou plusieurs coutures verticales, le long du nez, de la bouche et du menton”.
“Cette solution n’a pas été retenue par les experts lors de la rédaction de l’Afnor Spec”, en raison d’un risque de fuite des micro-gouttelettes chargées en virus par la couture.
Masque : testez son efficacité avec la flamme d’une bougie
Vous avez investi dans un masque de protection et souhaitez vous assurer de son efficacité ? Une astuce simple, largement partagée sur les réseaux sociaux, et peut vous y aider.
Il suffit de placer son masque sur son visage, et d’essayer d’éteindre la flamme d’une bougie ou d’une allumette en soufflant. Si vous y parvenez, c’est que le masque laisse passer l’air que vous expirez, et n’est donc pas efficace pour protéger les autres contre le virus.
Cette méthode n’a toutefois été approuvée par aucun organisme officiel.
Masque : testez son efficacité avec une feuille en plastique
L’Institut national de recherche et de sécurité (INRS) propose une autre méthode pour tester l’étanchéité de votre masque. Celle-ci est normalement destinée à vérifier que votre masque FFP est correctement ajusté, mais elle peu néanmoins être appliquée au port du masque en tissu.
Couvrez la surface filtrante du masque avec une feuille de plastique, maintenue avec vos deux mains, et prenez une inspiration. “Le masque doit s’écraser légèrement sur le visage”, indique l’INRS. Si celui-ci ne se plaque pas, essayez de le réajuster. Si cela ne fonctionne toujours pas, le masque n’est pas étanche.
Coronavirus : l'article à lire si vous comptez vous munir d'un masque "grand public", France Info, 24 avril 2020.
FAQ Masques barrières, Afnor.
Entreprises, comment faire tester vos masques ?, Direction générale des entreprises.
Olivier Véran : "Il est très probable que le confinement ait sauvé des dizaines de milliers de vies", France Inter, 24 avril 2020.
Coronavirus : Voici les quatre logos des masques « grand public » homologués, 20 minutes, 28 avril 2020.
Masques de protection respiratoire et risques biologiques : foire aux questions, INRS.
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