- 1 - Medisite : Le coronavirus referait-il parler de lui ?
- 2 - Quelles sont les personnes les plus fragiles face à ce virus ?
- 3 - Toutes ces personnes auraient donc dû effectuer un nouveau rappel ce printemps ?
- 4 - Mais le rappel protège-t-il contre les variants ?
- 5 - Les grands rassemblements lors des prochains Jeux Olympiques doivent-ils nous inquiéter ?
Medisite : Le coronavirus referait-il parler de lui ?
Bruno Lina : Il n’a pas disparu, et il n’est ni plus dangereux, ni moins dangereux qu’hier. Il circule à bas bruit avec des périodes épidémiques que l’on commence à mieux situer, l’automne bien sûr, qui est la période de l'année où les virus saisonniers sont les plus actifs mais aussi le printemps.
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Coronavirus : un nouveau vaccin fabriqué grâce à une planteD’ailleurs, on constate depuis fin mai une reprise de sa circulation. On avait déjà remarqué les années précédentes que le nombre de cas déclarés augmentaient à cette période. Si on n’est pas dans une situation comparable à ce que l’on a vécu - on ne revivra heureusement plus jamais une telle épidémie avec ce virus grâce à l’immunité collective - il faut rester vigilant, surtout quand on est fragile. Car le virus est toujours capable de donner des formes graves.
Pour rappel, l’hiver dernier, on a déploré plus de morts à cause du Covid qu’à cause de la grippe.
Quelles sont les personnes les plus fragiles face à ce virus ?
Toutes les personnes qui ont plus de 65 ans - et personnellement je pense que dès 60 ans, on devrait faire plus attention - y compris celles qui sont en bonne santé ou qui sont sportives. Les dialysés et les insuffisants rénaux sont aussi plus à risque de développer une forme grave. Et enfin toutes les personnes dont le système immunitaire est affaibli parce qu’elles suivent un traitement ou qu’elles sont porteuses d’une maladie auto-immune, et toutes celles qui sont plus à risque, compte tenu de leur état de santé, de développer une forme grave. C’est d'autant plus important, que l’on sait que le virus circule plus rapidement chez ces catégories de personnes (elles sont donc plus susceptibles de l’attraper, NDLR).
Toutes ces personnes auraient donc dû effectuer un nouveau rappel ce printemps ?
Oui, car on sait que l’immunité générée par le vaccin ou une infection décline au bout de six mois. Malheureusement la campagne a été décevante : moins de 100 000 Français ont fait leur rappel alors que l’on estime le nombre de fragiles à environ 10 millions de personnes ! Je ne peux qu’inviter toutes les personnes fragiles à vite effectuer ce rappel chez leur médecin traitant ou leur pharmacien.
Mais le rappel protège-t-il contre les variants ?
Il faut comprendre qu’un nouveau variant n’est ni plus ni moins qu’une évolution génétique du virus, or un vaccin permet à l’organisme de créer des anticorps qui ciblent les antigènes du virus; il protège donc souvent contre les variants (c’est le cas du vaccin actuel avec le variant FLiRT).
Par ailleurs, on peut toujours actualiser la composition du vaccin, on maîtrise très bien et on sait le faire très rapidement. C’est l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) qui décidera le cas échéant si cela est nécessaire. Mais le vaccin que nous avons actuellement fonctionne, autant ne pas s’en priver.
Les grands rassemblements lors des prochains Jeux Olympiques doivent-ils nous inquiéter ?
Oui et non. Comme je l’ai dit, on ne revivra plus une pandémie mondiale comme en 2020, car l’immunité collective fonctionne. Seuls les plus fragiles sont à risque. Il est évident toutefois que les JO vont créer du brassage de personnes qui viennent du monde entier et qui donc peuvent potentiellement être infectées, sans forcément le savoir (l’épidémie circule par vague à la surface de la Terre) et nous réinfecter même si l’Europe est sortie de sa vague par exemple.
De plus, les grands rassemblements dans des lieux fermés (à l’instar de ce qu’il s’est passé avec le concert de Taylor Swift récemment) sont propices aux clusters. Le rappel vaccinal en direction des plus fragiles est donc encore plus important cette année.
Interview de Bruno Lina, infectiologue.
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