Suite à la survenue de cas de caillots sanguins après administration de AstraZeneca, ce vaccin a fait l'objet d'une surveillance drastique. Proposé pour se prémunir contre la Covid-19, il impliquerait en effet un risque rare de thromboses atypiques (caillots sanguins) et de thrombocytopénie (baisse des plaquettes dans le sang), confirme l'ANSM.
Depuis la mi-mars, la Haute Autorité de Santé ne recommande donc plus la vaccination des moins de 55 ans avec AstraZeneca, en raison des risques de thromboses. Or, pour les plus de 55 ans, l'analyse des risques comparative montre que le risque de développer des caillots est très faible et le risque de Covid-19 est, lui, très fort. D'où la notion de "balance bénéfice/risque jugée positive" par les autorités. "La Commission européenne a également demandé à l’EMA [Agence Européenne du Médicament, ndlr] de poursuivre en l’approfondissant l’évaluation du contexte dans lequel s’inscrit ce risque", ajoute l'ANSM.
"Même si le risque de thrombose est extrêmement faible, le principe de précaution s'applique, commente le Dr Thomas Kassab, pharmacien officinal. Et comme il a été observé que chez les sujets relativement jeunes (moins de 55 ans), il pouvait survenir de façon très rare des formations de caillots dans les veines, alors par précaution AstraZeneca fut contre-indiqué au moins de 55 ans". Outre l'âge, d'autres facteurs sont susceptibles de vous exposer au risque de caillot sanguin en cas de vaccination avec AstraZeneca. On évoque les profils les plus à risque dans notre diaporama, avec le Pr Stéphane Gayet, infectiologue au CHU de Strasbourg.
"On ne vaccine jamais 'à la va-vite' ou à l’aveugle"
"Il est important de rappeler que les événements thromboemboliques [la formation de caillots sanguins, ndlr] sont extrêmement rares, nous rassure Thomas Kassab. Ensuite, il est important de garder à l'esprit que les thromboses ou la formation de caillots sanguins sont des pathologies fréquentes. La plus connue des maladies thromboemboliques est la phlébite et il n'y a à pas besoin d'être vacciné pour être victime d'une thrombose, d'un caillot ou d'une phlébite".
On rappelle aussi que dans la grande majorité des cas, les vaccins sont très bien tolérés. En outre, avant chaque vaccination un questionnaire précis et une évaluation est faite par le professionnel de santé qui vaccine (pharmacien, médecin, infirmier, sage-femme, etc). "Le but de déceler toute contre-indication à une vaccination. On ne vaccine jamais 'à la va-vite' ou à l’aveugle, confirme le Dr Kassab. Toujours en tenant compte du contexte du patient, de ses antécédents, de ses allergies et autres. Cette vérification préliminaire est obligatoire et est faite systématiquement par chaque professionnel de santé".
Les personnes qui ont une maladie de l'hémostase
"Ces contre-indications ne sont pas (encore) officielles, mais en tant que médecin, je déconseille le vaccin AstraZeneca à toutes les personnes qui ont un risque accru de thrombose par rapport à la moyenne, nous indique le Pr Stéphane Gayet. Je cite dans un premier temps celles qui ont une maladie de l'hémostase (généralement congénitale)".
Les fumeurs
"Celles qui fument du tabac ou du cannabis devraient aussi être vigilantes", dévoile Stéphane Gayet. Et pour cause, fumer influe sur la coagulation du sang, favorisant, entre autres, la formation de caillots et donc le déclenchement potentiel d'un infarctus, d'une phlébite ou d'un accident vasculaire cérébral.
Les personnes qui prennent un traitement oestro-progestatif
Les personnes qui prennent un traitement oestro-progestatif (que ce soit pour une contraception ou une autre raison) devraient aussi éviter le vaccin AstraZeneca, selon notre spécialiste. On pense notamment aux pilules contraceptives (comme celles de 3e génération ou de 4e génération). Ces dernières comportent effectivement un risque de thrombose avéré.
Les personnes qui ont un antécédent de thrombose
Les personnes qui ont un antécédent de thrombose veineuse (phlébite, embolie pulmonaire) font aussi parties des patients à risque face à AstraZeneca, selon le Pr Gayet.
Les personnes qui ont des antécédant d'AVC ou infarctus
Les patients qui ont un antécédent de maladie cardiovasculaire comme 'infarctus ou l'AVC devraient aussi être vigilentes.
Les personnes qui ont une maladie du sang
Le Pr Gayet cite aussi les personnes qui ont une maladie du sang quelle qu'elle soit, parmi les personnes à risque.
Les personnes en surpoids
Les personnes qui ont un surpoids et qui n'ont pas d'activité physique sont également à risque. L'obésité élève les niveaux des facteurs qui affectent la coagulation et les caillots sanguins.
Les personnes qui ont une hypercholestérolémie importante
Enfin, les personnes qui ont une hypercholestérolémie importante doivent également être vigilantes. L'excès de mauvais cholestérol est propice aux caillots. Ces derniers peuvent boucher l'artère ou bien se détacher et obstruer un vaisseau plus petit.
Merci au Pr Stéphane Gayet, infectiologue hygiéniste au CHU de Strasbourg
Merci à Thomas Kassab, pharmacien officinal
Retour d’information sur le PRAC d’avril 2021, ANSM, 20 avril 2021
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