Gynécologie : les maladies fréquentes chez la femme après 50 ansIstock
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La ménopause modifie l'organisme de la femme

« La ménopause est un phénomène physiologique naturel qui survient généralement entre 45 et 55 ans, avec une moyenne d'âge à 51 ans. Elle se traduit par l'arrêt définitif des règles et la perte de la fertilité », détaille la Dr Elizabeth Paganelli, gynécologue.

C'est une période de transition qui entraîne une chute de la production d'œstrogènes, pouvant provoquer divers symptômes selon les femmes comme l'assèchement de la peau et des cheveux, la prise de masse graisseuse autour de l'abdomen et au niveau de la poitrine, ou parfois, une sécheresse vaginale avec une baisse de la libido. Mais certaines pathologies plus sérieuses peuvent également se déclarer par la suite.

Les pathologies gynécologiques à risque

De nombreuses pathologies plus ou moins aiguës peuvent se développer, à savoir :

  • l'affaiblissement des muscles pelviens, pouvant provoquer un prolapsusdescente d'organe ») de l'utérus ou de la vessie avec des troubles urinaires comme l'incontinence ;
  • les fibromes utérins symptomatiques, des tumeurs bénignes parfois douloureuses avec, selon les Manuels MSD, une prévalence de 70 % chez les femmes âgées de 45 ans ou plus ;
  • le cancer du sein : près de 50 % de ces cancers sont diagnostiqués entre 50 et 69 ans et 28 % le sont après 69 ans selon l'Institut national du cancer ;
  • le cancer de l'endomètre qui se situe au 4ᵉ rang des cancers les plus fréquents chez la femme en France, avec un âge moyen de pronostic établi à 68 ans ;
  • le cancer de l'ovaire, généralement diagnostiqué chez les femmes autour de 65 ans ;
  • le cancer du col de l'utérus, pour lequel l'âge moyen de diagnostic est de 51 ans.

Les autres maladies fréquentes après la ménopause

« Les maladies cardiaques, le diabète, les maladies chroniques et les cancers sont les pathologies les plus fréquentes chez la femme de plus de 50 ans », insiste la Dr Paganelli. L'un des facteurs majeurs qui amplifient ces risques est l'augmentation de la graisse abdominale, elle-même liée au ralentissement du métabolisme.

Le risque d'ostéoporose augmente également vers le milieu de la soixantaine : selon les données de l'Inserm, 39 % des femmes françaises de 65 ans ou plus sont concernées, et cela monte à 70 % pour celles âgées de 80 ans et plus.

Pour faire face à ces risques, une routine d'examens médicaux est à mettre en place avec le médecin traitant et le gynécologue.

Les examens préventifs recommandés

La sphère gynécologique

Avec une prise en charge rapide, les complications de certaines maladies peuvent être évitées. La meilleure prévention est donc d'effectuer les examens de contrôle nécessaires. Dès 50 ans, il est ainsi recommandé de :

  • faire un bilan chez le gynécologue tous les deux à trois ans afin de contrôler le périnée, effectuer un prélèvement cervico-vaginal pour le dépistage du cancer du col de l'utérus (jusqu'à 65 ans), une échographie de contrôle et une palpation des seins ;
  • effectuer une mammographie tous les deux ans jusqu'à 74 ans ;
  • consulter son médecin généraliste sans attendre en cas de signes inquiétants (douleurs dans le bas ventre, nodule du sein, changement de l'aspect du mamelon, etc).

Une surveillance globale à mettre en place

La sphère gynécologique ne doit pas être la seule partie du corps à être surveillée. La gynécologue préconise également de :

  • faire régulièrement un bilan cardiaque : la tension artérielle doit être vérifiée à chaque visite chez le médecin traitant (soit au moins une fois par an), et selon les besoins, des examens plus poussés peuvent être mis en place ;
  • évaluer les risques d'ostéoporose, avec une première mesure de la densité osseuse qui doit être effectuée autour de 50 ans ;
  • contrôler le taux de cholestérol sanguin tous les deux à trois ans ;
  • effectuer un dépistage du cancer colorectal tous les deux ans jusqu'à 74 ans.

Pour prévenir au mieux certaines pathologies, des habitudes d'hygiène de vie peuvent également être mises en place.

Conseils pour maintenir sa santé

Le traitement hormonal substitutif pour lutter contre l'ostéoporose ?

« Le gynécologue évalue les problématiques de la carence hormonale provoquée par la ménopause qui peuvent être des troubles des rapports sexuels, des bouffées de chaleur invalidantes ou des risques d’ostéoporose. Selon le contexte et la demande de la femme, un traitement thérapeutique peut alors être proposé », détaille le Dr Paganelli.

Ainsi, un traitement hormonal substitutif (THS) peut aider à lutter contre l'ostéoporose, mais en contre-partie, il modifie la fréquence des examens de surveillance gynécologique, avec une consultation nécessaire tous les six mois. Qui plus est, une étude publiée par The Lancet en 2019 affirme qu'une prise continue de THS composé de progestérone et d'oestrogènes pendant cinq ans augmente de 8,3% le risque de développer un cancer du sein. En conséquence, d'autres habitudes d'hygiènes de vie sont à privilégier.

Limiter la sédentarité

Pendant la ménopause et après, l'Anses (Agence national de sécurité sanitaire, de l'alimentation et du travail), recommande aux femmes de pratiquer une activité physique à raison de 30 minutes par jour (marche rapide, vélo, natation, etc), avec des exercices de renforcements musculaires (montée et descente d'escaliers, port de charges, etc) et d'assouplissements (yoga, gymnastique douce) deux à trois fois par semaine.

Cette hygiène de vie permet, entre autres, de ralentir la perte de densité osseuse (voire de l'augmenter), d'entretenir la musculature et l'équilibre et de prévenir les maladies cardio-vasculaires, le diabète de type 2 et certains cancers.

Adopter de nouvelles habitudes alimentaires

Avec l'âge les besoins nutritionnels de l'organisme changent. Ainsi, certains troubles de santé peuvent être évités grâce à certains réflexes alimentaires :

  • améliorer ses apports en calcium (produits laitiers, légumes verts, légumineuses) et en vitamine D (poissons, jaune d'oeuf cru, champignons) ;
  • maintenir, voire augmenter ses apports en protéines (animales et/ou végétales) ;
  • limiter la consommation de sel sans la supprimer ;
  • limiter la consommation d'alcool et boire 1 à 1,5 L d'eau par jour.

Quand l'alimentation ne suffit pas et que les personnes sont carencées, une supplémentation en calcium associé à de la vitamine D peut être prescrite par le médecin traitant.

Sources

Interview du Dr Elizabeth Paganelli, gynécologue et secrétaire générale du SYNGOF

Ostéoporose, Inserm.

Fibromes utérins, Manuel Médical MSD.

Cancer du sein, Institut national du cancer.

Cancer du col de l'utérus, Institut national du cancer.

Cancer de l'endomètre, Institut national du cancer.

Cancer de l'ovaire, Institut national du cancer.

Conseils santé ANSES.

Nutrition des personnes âgées, MangerBouger.fr

Étude The Lancet, 2019.

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mots-clés : gynécologue
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