Gynécologie : y-a-t-il un âge où ça ne sert plus à rien de consulter ?Istock

Avec l'âge, les problèmes gynécologiques changent, mais restent réels. Après la ménopause les risques de cancers du sein, du col de l'utérus, de l'ovaire et de l'endomètre augmentent, impliquant des consultations gynécologiques et des examens préventifs régulièrement. À cela s'ajoutent les risques de développer d'autres pathologies plus ou moins aiguës, mais parfois incommodantes.

Ne pas relâcher le rythme des examens gynécologiques

« Il est recommandé de continuer à faire un bilan chez le gynécologue tous les deux à trois ans, et même après 65 ans », insiste la Dr Elizabeth Paganelli, gynécologue médicale. Celui-ci permet entre autres d'effectuer un prélèvement cervico-vaginal pour le dépistage du cancer du col de l'utérus, de réaliser une échographie de contrôle pour vérifier l'état de l'endomètre, visualiser les organes et faire une palpation des seins.

« Une mammographie doit également être effectuée tous les deux ans jusqu'à 74 ans, et cela doit se poursuivre quel que soit l’âge s’il y a des antécédents de cancer du sein dans la famille », ajoute la spécialiste. En effet, selon l'Institut national du cancer, près de 80 % des cancers du sein sont diagnostiqués après 50 ans.

Cependant, les cancers ne sont les pas les seules pathologies qui peuvent se développer avec l'âge. « Le bilan gynécologique permet également de contrôler le périnée afin de rechercher un éventuel prolapsus de la vessie ou de l'utérus », détaille la gynécologue. Le prolapsus génital correspond à la descente d'organes vers la cavité vaginale. Les risques croissent avec la vieillesse, en particulier à cause de l'affaiblissement du muscle pelvien.

Faut-il augmenter les limites d'âge de dépistages des cancers gynécologiques ?

En France, la Haute Autorité de Santé (HAS) recommande le dépistage du cancer du col de l'utérus jusqu'à 65 ans. Néanmoins, une étude américaine publiée dans l'American Journal of Preventive Medecine en 2017, rapporte que le risque de développer ce type de cancer ne décline pas avant 85 ans chez les femmes n'ayant pas subi d'hystérectomie (ablation de l'utérus). En conséquence, certains médecins préconisent aujourd'hui de poursuivre les frottis de dépistage après 65 ans.

En 2017, une autre étude va dans ce sens. Elle est menée par le Centre national de recherche scientifique (CNRS), dans le but d'analyser les recommandations actuelles sur l'examen gynécologique chez les femmes de plus 65 ans pour le dépistage de cancers. Elle conclut que « pour améliorer les taux de participation au dépistage et limiter la morbidité liée aux cancers, il est essentiel que les patientes prennent conscience de la nécessité de poursuivre ces dépistages ».

Le groupe de chercheurs préconise donc de réviser les recommandations nationales sur les âges limites de dépistage, mais d'autres études doivent aujourd'hui préciser la faisabilité d'une telle évolution de notre système de santé.

Sources

Interview du Dr Elizabeth Paganelli, gynécologue médicale et secrétaire générale du SYNGOF

Étude cancer du col de l'utérus dans l'American Journal Of Preventive Medecine, 2017.

Étude du CNRS sur les dépistages après 65 ans.

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