- 1 - Des canicules mortelles
- 2 - Un air plus pollué
- 3 - Des infections transmises par l’eau
- 4 - Des problèmes de sécurité alimentaire
- 5 - Davantage d’allergies
- 6 - Une exposition plus intense aux UV
- 7 - Des catastrophes climatiques ravageuses
- 8 - Une recrudescence du paludisme
- 9 - Une baisse de la mortalité hivernale
- 10 - Des régions plus concernées en France
Des canicules mortelles
C’était en 2003 mais on s’en souvient encore : au mois d’août, 1 5 000 décès supplémentaires ont été dénombrés lors de la canicule. Un bilan qui démontre tout l’impact des vagues de chaleur. Et le réchauffement climatique a "augmenté la probabilité des canicules", d’après l’OMS.
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Les populations les plus à risque : les personnes âgées, malades, non autonomes, ne disposant pas de climatisation, mais aussi les nourrissons et les citadins. Michel Galliot, de l’Observatoire national sur les effets du réchauffement climatique (Onerc), met en garde : "Malgré les mesures, nous ne pourrons vraisemblablement pas éviter une surmortalité".
Un air plus pollué
Autre danger des changements climatiques, les périodes de forte chaleur avec un ensoleillement important et des vents faibles voire absents. Cette situation favorise la stagnation des particules polluantes dans l’air et la formation de "smog", une brume de pollution plus ou moins visible qui se crée au-dessus des grandes villes. Santé Publique France étudie les risques liés à la dégradation atmosphérique dans les principales métropoles françaises.
Résultat : l’agence a pu établir un lien entre la pollution et l’augmentation de la mortalité et des hospitalisations pour causes respiratoires et cardio-vasculaires. Un climat plus chaud et plus humide favorise aussi la prolifération de moisissures dans l’air. Au total, la pollution atmosphérique est responsable de 48 000 décès par an, selon les estimations de l’agence.
Des infections transmises par l’eau
Le réchauffement climatique pose de nombreux problèmes liés à l’eau. Premier danger : l’approvisionnement en eau douce.
"Les pays qui ont déjà des problèmes d’accès et les pays très peuplés seront les plus touchés", explique Michel Galliot de l’Onerc. L’humidité et la chaleur augmentent les risques de maladies transmises par l’eau comme le choléra ou la typhoïde. L’élévation de la température de la surface de la mer devrait favoriser le développement de bactéries et virus aquatiques ou le déplacement de micro-algues toxiques.
Le danger : la contamination des produits de la mer, provoquant gastro-entérites et septicémies. Même problème avec certaines sources et nappes phréatiques destinées à la consommation humaine.
Des problèmes de sécurité alimentaire
La hausse des températures fragilise les cultures et diminue la production. De nombreux pays pauvres risquent de faire face à davantage de problèmes de malnutrition, en particulier les régions subtropicales.
Ainsi, un rapport international publié en 2017 dans le Lancet a démontré que chaque degré supplémentaire sur la planète pourrait entraîner une chute de rendement de 6 % pour le blé et de 10 % pour le riz.La chaleur pourrait également augmenter les risques d’intoxications alimentaires, à cause d’une plus mauvaise conservation des aliments.
"Une température modérée à chaude est favorable à la multiplication des germes pathogènes", rappelle l’Observatoire national sur les effets du réchauffement climatique (Onerc). Les vagues de chaleur peuvent menacer le bon maintien de la chaîne du froid des aliments. Les infections aux salmonelles sont par exemple plus fréquentes en été. L’humidité et la chaleur jouent aussi sur le développement de pourritures sur les végétaux.
Davantage d’allergies
Une saison pollinique plus longue, davantage de rhinites et de crises d’asthme : les allergiques devraient sentir passer le réchauffement climatique.
Plusieurs raisons à cela :
- Tout d’abord, les hivers plus doux et pluvieux avanceraient le début des floraisons.
- La hausse des températures pourrait déplacer la répartition de différentes espèces végétales allergisantes. Notamment l’ambroisie typique de la région Rhône-Alpes vers le nord du pays.
- Davantage de dioxyde de carbone (CO2) dans l’atmosphère signifie aussi davantage de pollen produit par les plantes. - La pollution de l’air rend également les voies respiratoires et oculaires plus réactives aux allergènes.
Une exposition plus intense aux UV
Avec les changements climatiques, la couche d’ozone tend à diminuer. Résultat : les rayons du soleil nous frappent avec plus d’intensité. Selon l’Observatoire national sur les effets du réchauffement climatique (Onerc), "pour 1 % d’ozone en moins, il y a 1 à 2,5 % d’UV en plus".
Un meilleur ensoleillement estival pousse également à rester plus longtemps en extérieur. Et donc à recevoir plus d’UV. La surexposition au soleil reste la première cause des cancers de la peau. Les rayons UVA agressent indirectement les cellules. Les UVB provoquent, eux, des mutations au niveau des gênes. S’exposer de manière répétée favorise ainsi les transformations cancéreuses des cellules.
Des catastrophes climatiques ravageuses
Cyclones, inondations, tempêtes : les catastrophes climatiques risquent d’augmenter avec le réchauffement. "Les modèles prévisionnels laissent penser en effet que leur fréquence va se multiplier", estime Michel Galliot de l’Onerc.
De fait, entre entre 2000 et 2016, le nombre de désastres liés à des phénomènes climatiques extrêmes a augmenté de 46 % dans le monde, selon des travaux internationaux publiés en 2017 dans le Lancet.Ces catastrophes font de nombreuses victimes.
Le réchauffement climatique élève le niveau de la mer et augmente le risque de pluies intenses et d’inondations des côtes. Un danger important pour la moitié de la population mondiale, qui vit à moins de 60 km de la mer. Outre les risques de noyades, les inondations favorisent les affections respiratoires, les pathologies liées au stress, les maladies diarrhéiques et infectieuses ou encore la malnutrition.
Une recrudescence du paludisme
Le réchauffement climatique devrait affecter les maladies à vecteurs, autrement dit transmises par un insecte. Comme des moustiques pour le paludisme, l’une des maladies les plus sensibles aux conditions thermiques et hygrométriques. La zone géographique de transmission devrait s’étendre avec la hausse des températures.
"Mais aussi du fait d’autres facteurs, comme les échanges internationaux", précise Michel Galliot de l’Onerc. La maladie pourrait toucher des régions jusqu’alors épargnées grâce à leur climat. Comme une grande partie du Maghreb, le sud de la Chine ou certaines zones du Mexique et du Brésil, d’après les estimations de Jean-Pierre Besancenot, directeur de recherche au CNRS. Les scientifiques estiment que des pays comme la France pourraient être également touchés.
Une baisse de la mortalité hivernale
Un bénéfice inattendu du réchauffement climatique : la mortalité hivernale devrait baisser dans les zones tempérées, selon le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec). Même si des vagues de froid exceptionnelles pourraient toujours se produire. Avec une hausse des températures de 1,5 à 2 °C en hiver, "le nombre de décès pourrait reculer d’entre 5 et 7 % au cours du trimestre décembre-février" en France, selon les estimations de Jean-Pierre Besancenot du CNRS.
Autre point positif : la production agricole de certaines régions de latitude élevée pourrait accroître sous l’effet du réchauffement.
Des régions plus concernées en France
Certaines régions françaises risquent de souffrir davantage des changements climatiques. Les centres urbains subissent de plein fouet les conséquences des canicules et vagues de chaud. La densité de population crée un effet dit "d’îlot de chaleur", qui aggrave la surmortalité. Les zones littorales restent les plus exposées aux possibilités d’inondations.
"L’élévation du niveau de la mer touchera en priorité les côtes basses et les zones marécageuses. Mais l’érosion marine des falaises va aussi s’accentuer", indique Michel Galliot, de l’Onerc. Quant aux montagnes, "leur biodiversité risque de se retrouver fragilisée".
Les départements et territoires d’outre-mer sont plus exposés aux catastrophes climatiques, comme les cyclones, mais aussi les maladies de type paludisme.
Vidéo : 5 gestes vitaux en cas de canicule
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