- 1 - Anesthésie : des risques d'accidents cardiaques
- 2 - Anesthésie : risques de nausées, vomissements…
- 3 - Anesthésie : des risques d’amnésie
- 4 - Anesthésie : des réactions allergiques graves
- 5 - Anesthésie : des risques d’asphyxie
- 6 - Anesthésie : des risques de maux de tête
- 7 - Anesthésie : des risques de paralysie
- 8 - L'anesthésie peut abîmer les dents et les cordes vocales
- 9 - Anesthésie : des risques de réveil !
- 10 - Anesthésie : des risques de coma
- 11 - Anesthésie : des risques d’hémorragie ?
- 12 - Anesthésie : le risque 0 n'existe-t-il pas !
Anesthésie : des risques d'accidents cardiaques
L’anesthésie peut présenter un risque chez les patients ayant des problèmes cardiaques.
Que peut-il se produire ? Le risque cardiaque existe avec toutes les substances anesthésiques ! La tension et le rythme cardiaque d’une personne dont le terrain est à risque (personne ayant des antécédents cardiaques), sont à surveiller de très près. D’autant que chez ce type de profil, on est plus facilement sujet à des formations de caillots qui peuvent boucher les artères pendant l’opération.
Peut-on éviter cette complication ? Votre santé cardiaque doit être abordée en consultation. En cas d’insuffisance cardiaque, on stabilise l’état avant l’opération. Chez les patients coronariens, on ajoute un traitement anticoagulant à l’anesthésie pour éviter les occlusions, avant, pendant et après l’opération.
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Grande fatigue, nausées, mal être… Il faut parfois jusqu’à une semaine pour se remettre d’une anesthésie générale.
Est-ce fréquent ? Selon le médecin anesthésiste que nous avons interviewé : 1 personne sur 5 souffre de nausées ou vomissements suite à l'anesthésie. Ce genre de désagréments survient lorsque la dose de médicament anesthésique est mal adaptée ou si l’acte chirurgical est très lourd et long, nécessitant de prolonger l’anesthésie.
Peut-on éviter cette complication ? L’anesthésie n’est, dans la plupart des cas, pas directement responsable du temps de récupération du patient. Un bon système de prise en charge doit permettre d’éliminer la douleur due à l’acte chirurgical, souvent responsable de la fatigue post opératoire. Il est aussi possible d’associer différents antalgiques pour éviter les effets indésirables (nausées par exemple) des anesthésiants après l’opération, mais encore faut-il que le suivi soit bien fait comme le précise notre contact.
Anesthésie : des risques d’amnésie
L’anesthésie peut être à l’origine de troubles psychologiques et d’amnésie transitoire.
Est-ce fréquent ? Ces troubles arrivent généralement à la suite d’anesthésies générales, le risque augmentant avec l’âge.
Peut-on éviter cette complication ? Suite à l’anesthésie on peut observer une perte de l’autonomie, une amnésie passagère ou des troubles spatio-temporels. On ne peut pas grand-chose contre ces troubles. Généralement ils s’atténuent après quelques jours.
Anesthésie : des réactions allergiques graves
Les médicaments (morphiniques, curares, antalgiques…) utilisés lors de l’anesthésie peuvent en effet provoquer des allergies très graves allant jusqu’à l’arrêt de la circulation du sang, l’asphyxie, ou l’œdème pulmonaire.?
Est-ce fréquent ? Une allergie médicamenteuse peut survenir lors de l’emploi de tout type de molécule, et provoquer des réactions allant du simple urticaire au choc anaphylactique (parfois mortel) induisant l’arrêt cardiaque ! Le risque est plus important lors d’une anesthésie générale que lors d’une anesthésie dentaire, car les produits sont en concentration moindre et utilisés localement. Selon notre contact médecin anesthésiste, toutefois, sur 200 000 anesthésies, on relève 1 cas d’allergie grave. Et parmi ces cas d’allergies graves, seul un sur dix est mortel.
Peut-on éviter cette complication ? Lors de la consultation pré-opératoire, l’anesthésiste doit se renseigner sur votre terrain, vos antécédents allergiques personnels et familiaux... En cas de risque, on utilise des médicaments particuliers et on évite les curares (relaxants musculaires), qui sont responsables de 80% des cas d’allergies. A noter : Les relaxants musculaires (curares : Anectine, Celocurine, Rocuronium…) sont responsables de 80% des cas d’allergies graves.
Anesthésie : des risques d’asphyxie
Pourquoi les médecins prennent-ils autant de précautions avant une anesthésie ? Ils le font notamment parce que, lors d’une anesthésie générale, il arrive que le liquide gastrique passe dans les bronches… Ce qui peut provoquer une asphyxie.
Est-ce fréquent ? Les asphyxies pendant anesthésie surviennent lorsque le patient n'est pas à jeun. Le liquide gastrique de l'estomac peut alors remonter et passer dans la trachée et les dans bronches, créant de graves lésions, mais surtout empêchant la respiration.
Peut-on éviter cette complication ? C'est pour éviter ce type de problème que l'anesthésiste vous demande d'être à jeun avant une opération. Il ne faut donc ni boire, ni manger, ni fumer avant une opération, pendant la durée imposée par l'anesthésiste. En cas de doute ou d’urgence lorsque le patient n'a pas l'estomac vide ou que l'on ignore s'il est à jeun, le patient est intubé, ce qui permet de garder les voies respiratoires dégagées et empêche les reflux de s'infiltrer dans la trachée.
Attention, les risques de passage de liquide gastrique dans les bronches est multiplié par 10 chez un patientqui n'est pas à jeun.
Anesthésie : des risques de maux de tête
Une anesthésie locorégionale peut parfois être à l’origine de maux de tête extrêmement douloureux !
Est-ce fréquent ? Parmi les différents types d’anesthésies, les rachianesthésies et les péridurales sont le plus souvent à l’origine de terribles maux de tête. En effet, elles sont réalisées à l’aide d’une injection au niveau de la moëlle épinière, qui peut provoquer une fuite du liquide céphalo-rachidien (dans lequel la moëlle épinière et le cerveau baignent). Cette fuite provoque une chute de pression autour de la moëlle épinière et du cerveau, ce qui entraîne des céphalées.
Peut-on éviter cette complication ? Aujourd’hui, d’après notre contact médecin anesthésiste, les techniques se sont améliorées pour éviter au maximum ce genre de désagréments. Les aiguilles d’injection sont plus fines. Cependant, une fuite de liquide céphalorachidien peut tout de même survenir en cas de mauvaise manipulation.
Anesthésie : des risques de paralysie
Une anesthésie peut être à l’origine d’un trouble de la mobilité, allant d’un léger trouble de la sensibilité à, dans le pire des cas, une paralysie totale.
Est-ce fréquent ? Ces complications sont généralement les séquelles d’anesthésie locorégionale comme les péridurale (le patient reste conscient).
Peut-on éviter cette complication ? Ce genre de séquelle survient lorsqu’il y a une atteinte des nerfs au cours de l’injection. Comme l’explique notre contact médecin anesthésiste : soit le nerf est abîmé momentanément, entraînant une perte de sensibilité et/ou de mouvement temporaire, soit le nerf est détruit, entraînant la paralysie totale et définitive ». Une erreur humaine est presque toujours à l’origine de cette complication. Selon notre contact, sur 1000 rachianesthésies, on observe 1 blessure neurologique. Les anesthésies loco régionales représentent 16% des cas d’anesthésie.
L'anesthésie peut abîmer les dents et les cordes vocales
61 % des anesthésies générales sont associées à une intubation. Or celle-ci peut entraîner des lésions dentaires ou des cordes vocales.
Est-ce fréquent ? Ce type de lésion arrive le plus souvent chez des patients ayant déjà des prédispositions, d’après notre contact médecin anesthésiste réanimateur. Un patient fumeur, aura les cordes vocales plus fragiles, donc plus de risques de lésions. Il en va de même pour un patient dont la dentition est fragile ou abîmée. Le patient peut alors se réveiller avec la voix enrouée, ou avec des dents endommagées.
Peut-on éviter cette complication ? Le matériel d’intubation utilisé aujourd’hui est moins agressif qu’autrefois. Par ailleurs lors de la visite pré-opératoire, l’anesthésiste doit vérifier votre constitution afin de savoir s’il pourra intuber sans difficulté, s’il y a des risques de lésions... Un patient ayant un menton fuyant, par exemple, sera plus difficile à intuber.
Selon notre interlocuteur médecin anesthésiste : 50 % des plaintes aux assurances concernent des traumatismes dentaires. Attention, elles ne sont prises en compte que s’il a été établi lors de la visite post-opératoire que les dents étaient saines.
Anesthésie : des risques de réveil !
Votre pire cauchemar durant une anesthésie : se réveiller au milieu de la salle d’opération, le ventre ouvert. C’est très rare, mais cela arrive !
Est-ce fréquent ? Lors d’une anesthésie générale, l’anesthésiste injecte un hypnotique, pour endormir, un analgésique, anti-douleur, et du curare pour détendre les muscles.
Ce type de réveil survient généralement dans deux cas :
- Soit le dosage d’hypnotique est inadapté : le patient se réveille sans sentir la douleur ; ?
- Soit l’organisme du patient élimine trop vite les produits (lorsque le corps contient trop d’enzymes, par exemple chez les personne buvant beaucoup d’alcool) : le patient se réveille alors, non sans douleur.
Peut-on éviter cette complication ? Vous ne pouvez pas faire grand-chose à votre niveau, sauf indiquer, si c’est le cas, votre consommation d’alcool durant la visite pre-opératoire. D’après notre contact médecin anesthésiste, les effets de l'anesthésie peuvent s'estomper, mais l'anesthésiste doit s’en rendre compte avant que le patient ne s'éveille, en surveillant sa tension et son rythme cardiaque. Rassurez-vous, il existe aussi des appareils de bloc opératoire capables de mesurer la profondeur de l'anesthésie générale.
Anesthésie : des risques de coma
Dans certains cas, l'anesthésie peut être liée à la survenue d’un coma.
Est-ce fréquent ? Un coma est causé par une déficience du cerveau : soit un manque d’oxygène, soit une hémorragie ou un œdème. Lors d’une anesthésie, un coma peut donc survenir suite à une complication privant le cerveau d’oxygène : lors d’un arrêt respiratoire ou cardiaque par exemple. Comme l’explique notre interlocuteur médecin anesthésiste, une fois le coma installé, on ne peut qu’attendre que le patient se réveille ou non, en fonction des dommages neurologiques causés par le manque d’oxygène. Il peut aussi arriver que l’on plonge un patient dans un coma artificiel, pour protéger le cerveau de dommages éventuels, lors d’un choc, d’un delirium, ou d’une douleur trop forte, pour éviter que le cerveau subisse des séquelles, comme on le ferait avec un grand brûlé.
Peut-on éviter cette complication ? L’anesthésiste doit vous interroger lors de la consultation pre-opératoire sur vos risques allergiques, cardiaques. Il doit aussi évaluer s’il pourra vous intuber ou non, de manière à s’assurer qu’il pourra tout mettre en œuvre en cas d’asphyxie durant l’anesthésie.
Anesthésie : des risques d’hémorragie ?
Est-ce fréquent ? Une hémorragie peut être aggravée lors de l’anesthésie en cas de prise de médicaments anticoagulants (aspirine…). Ainsi, d’après notre interlocuteur médecin anesthésiste, ce n’est pas l’anesthésie elle-même qui provoque l’hémorragie, mais l’acte chirurgical permis grâce à celle-ci.
Peut-on éviter cette complication ? Lors de la consultation pré-opératoire, l’anesthésiste doit s’assurer que le patient ne présente pas de contre-indications : problèmes d’hémophilie, antécédents familiaux de troubles de la coagulation. Il doit également vous interroger sur vos traitements, notamment en cas de prise d’anticoagulants et d’antiagrégants plaquettaires (prescrits pour des maladies cardiovasculaires).
Anesthésie : le risque 0 n'existe-t-il pas !
Selon notre interlocuteur médecin anesthésiste, il y a 100 fois plus de risques de mourir d’une anesthésie que de gagner au loto !
L’erreur est humaine, et l’anesthésiste est un être humain ! Il existe cependant des moyens de limiter les risques. « Le suivi péri-opératoire est extrêmement important. Il ne s’agit pas de s’occuper du patient uniquement pendant l’opération, mais aussi avant et après celle-ci. C’est par ce suivi que l’on prend en compte tous les risques éventuels, que l’on s’adapte à son profil et que l’on peut réagir en cas de complication, ce qui nécessite des moyens financiers.
C’est pourquoi le choix de l’établissement entre aussi en jeu. Vous pouvez vous renseigner sur le site Platines.fr (PLATeforme d'INformations sur les Etablissements de Santé), qui réunit les informations du ministère de la Santé concernant les établissements de santé (qualité des soins, spécialités, équipements…).
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