Cancer : toutes les nouvelles découvertes
Sommaire

Cancer de la prostate : un médicament pour augmenter le taux de survie

Un traitement à base d'abiraterone et de prednisone améliorerait le taux de survie des patients atteints de cancer de la prostate métastatique. L’abiraterone est une nouvelle hormonothérapie capable d’inhiber la synthèse des hormones mâles qui contribue à "alimenter" le cancer. Le prednisone est un corticostéroïde aux vertus anti-inflammatoires et immunosuppressives déjà disponible en pharmacie.

Une étude (3) présentée lors du 35ème congrès de l'European Society of Medical Oncologymontre en effet une réduction du risque de décès de 36% avec cette nouvelle combinaison.

Quand cette nouvelle combinaison de molécule sera-t-elle disponible ? Ce médicament devrait être disponible courant 2011. Il est en attente de sa certification AMM (Autorisation de mise sur le marché) par l’Afssaps (Agence Française de Sécurité Sanitaire des Produits de Santé)

L’avis du Pr Jean-François Morere, cancérologue : "On attend ça avec impatience parce que ça correspond à un besoin de nos patients qui au bout d’un certain nombre d’années vont être en échec de l’hormonothérapie (traitement classique). La chimiothérapie vient en général en relais, mais quand ça ne suffit plus, ce sera une réponse à ce manque."

Un test sanguin pour détecter les cancers métastatiques

La "circulating tumor cell (CTC) technology" est un nouveau test sanguin mis au point par le laboratoire Johnson & Johnson pour diagnostiquer les cancers. Ce prélèvement sanguin permet de détecter les cellules tumorales circulantes (CTC) chez les patients.

L’objectif : détecter la maladie au plus tôt, faire un pronostic et personnaliser le traitement de certains cancers métastatiques, donc graves.

Quand ce test sera-t-il disponible ? "Ca devrait être opérationnel en routine l’année prochaine", estime le Pr Jean-François Morere, cancérologue.

L’avis du Pr Jean-François Morere, cancérologue : "C’est l’avancée la plus prometteuse ! L’identification des cellules cancéreuses circulantes est un outil pronostic qui devrait nous guider prochainement pour nos traitements en oncologie. Des études (1) ont récemment confirmé leur intérêt dans le cancer du sein. Et nous pensons le développer dans le cancer du poumon aussi".

Cancer du sein : une molécule pour réduire les tumeurs de 40%

L’angiotensine (1-7), une molécule présente dans le sang et les tissus, permettrait de réduire les tumeurs du cancer du sein de 40 %. Des chercheurs de l'Université Wake Forest ont publié en janvier 2011, dans la revue "Cancer Research", une étude (2) menée sur des souris dévoilant les vertus de l’angiotensine (1-7).

Cette molécule inhiberait la croissance des tumeurs du sein et la fibrose (transformation fibreuse de certains tissus) autour de la tumeur. Elle permettrait également d’augmenter l'effet de la chimiothérapie.

Quelle est sa disponibilité ? Des essais cliniques de phase I devraient prochainement être menés. Si les résultats sont concluants, les phases II et III suivront avant une demande d’autorisation de mise sur le marché. Cela peut prendre plusieurs années...

L’avis du Pr Jean-François Morere, cancérologue : "On est enthousiasmé par ce que l’on voit chez l’animal mais la transposition chez l’homme est vraiment très difficile pour des raisons de toxicité entre autres. Et donc on ne peut pas vraiment extrapoler..."

Cancer du cerveau : un vaccin pour augmenter la durée de vie

Un nouveau vaccin expérimental pourrait permettre d'allonger la durée de vie des patients atteints du cancer du cerveau, le plus grave, dû à un glioblastome.

Selon une étude clinique (4) menée sur 35 patients par des chercheurs américains et publiée dans le Journal of Clinical Oncology en octobre 2010, la vie des patients atteints de cette tumeur pourrait être prolongée de plus de 70% suite à l'injection du vaccin.

Quelle est la disponibilité de ce vaccin anti cancer du cerveau ? Un essai clinique est en cours sur un plus grand nombre de patients. Les résultats de cette phase III permettra d'obtenir (ou non) une autorisation de mise sur le marché.

L’avis du Pr Jean-François Morere, cancérologue : "Ca parait absolument extraordinaire. Il faut attendre la suite. Le problème de l’immunothérapie est que nous avons déjà eu des résultats présentés qui étaient très spectaculaires mais qui n’étaient pas reproductibles ailleurs par une autre équipe."

Un chien pour détecter le cancer de la prostate

Un chien a pu être dressé pour détecter le cancer de la prostate dans des échantillons d’urine infectés. "Aspirant", c’est son nom, a été choisi pour son odorat particulièrement développé et a subi un entraînement avec des militaires dans une base du Loiret.

C’est le professeur Cussenot, urologue à l’hôpital Tenon de Paris, qui est à l’origine de ce projet.L’objectif : un dépistage simplifié du cancer de la prostate.

Quand cette technique de dépistage sera-t-elle disponible ? Un "nez électronique" inspiré du système olfactif du chien est actuellement en cours de développement. Ce projet devrait être finalisé pour 2013.

L’avis du Pr Jean-François Morere, cancérologue : "Un chien détecteur de cancer cela me parait aujourd'hui plus subjectif qu'objectif. Il faudra attendre la création de ce "nez électronique" avant de pouvoir se prononcer."

Areva : des traitements issus du nucléaire contre les cancers agressifs

La société nucléaire Areva se lance dans le traitement des cancers en développant l’usage thérapeutique du plomb 212. Des essais cliniques sont actuellement menés aux Etats-Unis. S’ils s’avèrent concluants, de nouveaux traitements seront développés en médecine nucléaire et radio-immunothérapie alpha pour lutter contre les formes agressives de cancer et en priorité le cancer du pancréas (dont le taux de survie à 5 ans est excessivement bas).

Le plomb 212 est un isotope radioactif dont le pouvoir irradiant est déjà utilisé en radio-immunothérapie contre les cellules cancéreuses.

Quand ce traitement sera-t-il disponible ? Les essais cliniques de phase I débuteront aux Etats-Unis en 2011 et devraient durer deux ans. Ils seront suivis des phases II et III avant une demande d’autorisation de mise sur le marché.

L’avis du Pr Jean-François Morere, cancérologue : "Il faut attendre les résultats des tests aux Etats-Unis avant de se prononcer".

Senobright : un dépistage du cancer du sein de meilleure qualité

Le Senobright, un nouvel appareil de dépistage du cancer du sein, est utilisé pour la première fois en France à l’hôpital d'Armantières. Cet appareil mis au point par Général Electric Healthcare permet de mieux détecter les cancers du sein en procédant à une angiomammographie spectrale de contraste.

Le Senobrightdonne un diagnostic aussi précis qu'une IRM, mais avec plus de spécificités et une meilleure qualité d’image.

Quand sera-t-il disponible ? Actuellement, seules les patientes du Centre Hospitalier régional d’Armantières peuvent bénéficier du Senobright.

L’avis du Pr Jean-François Morere, cancérologue : "La mammographie bien conduite est déjà un examen très performant dans le dépistage, même si les résultats peuvent parfois être discutés parce qu'on peut trouver des anomalies radiologiques qui entraînent des gestes opératoires pas toujours nécessaires. Il est donc intéressant d'avoir un autre examen peu invasif qui confirme mieux la nature des images."

Mab Thera : un nouveau médicament contre les récidives du cancer du sang

Le Mab Thera est un nouveau médicament indiqué dans le traitement d’entretien du lymphome folliculaire, une forme fréquente de cancer du sang.

Il multiplie par deux la probabilité de survie, sans aggravation de la maladie, des patients atteints de ce type de cancer et réduit le risque de récidive.

Quand le Mab Thera sera-t-il disponible ? Ce médicament est déjà disponible sur prescription médicale. Les perfusions de Mab Thera doivent être administrées sous étroit contrôle d'un médecin expérimenté.

L’avis du Pr Jean-François Morere, cancérologue : "C’est très bien. C’est un anticorps monoclonal qui a bouleversé le traitement des maladies hématologiques et en particulier des lymphomes. Le concept du traitement d’entretien aujourd’hui en cancérologie prend de l’ampleur. On a tendance à poursuivre le traitement plus longtemps et c’est vraiment un plus."

Un vaccin pour guérir le cancer du poumon

Un nouveau vaccin thérapeutique pour le cancer du poumon est actuellement à l’essai à l’'Institut Gustave Roussy de Villejuif (Val-de-Marne). Des patients atteints d'un cancer du poumon participent à l’essai clinique de phase II pour tester l'efficacité de ce vaccin élaboré à partir des propres cellules de chaque patient.

Il pourrait permettre à long terme de traiter les personnes malades en stimulant leurs défenses naturelles afin de bloquer ou faire régresser la tumeur.

Quand ce vaccin sera-t-il disponible ? Ce vaccin est à l’essai en phase II jusqu’en début d’année 2011. La phase III devrait suivre, portant cette fois-ci sur une plus large population dans les futures conditions d'utilisation. Les résultats de cette dernière phase permettra d'obtenir (ou non) une autorisation de mise sur le marché.

L’avis du Pr Jean-François Morere, cancérologue : "On est très en amont. Cela aura peut-être un intérêt dans l’avenir sur l’utilisation de l’immunothérapie contre le cancer. Mais compte tenu de la difficulté jusqu’alors de mettre en avant ses effets, on restera très prudent."

Des tests d'haleine pour détecter le cancer

Des tests d'haleine pourraient permettre de diagnostiquer les cancers du sein, du poumon, du côlon, et de la prostate. Des chercheurs israéliens ontpublié, en août 2010, dans le "British Journal of Cancer", une étude (5) menée sur 177 patients. Elle met en évidence que des tests d'haleine par nanocapteurs seraient capables de détecter les émissions de composés organiques volatils (COV) causés par certains cancers.

Ces résultats pourraient permettre de créer des tests efficaces et non invasifs pour détecter plus facilement la maladie.

Quand ce test d'haleine sera-t-il disponible ? Un essai clinique est en cours sur un plus grand nombre de patients. Les résultats de ce dernier essai permettra d'obtenir (ou non) une autorisation de mise sur le marché (AMM).

L’avis du Pr Jean-François Morere, cancérologue : "Pour l’instant ça mérite un peu de recul et de validation. Je suis plus confiant dans des choses facilement reconductibles et mesurables de façon objective."

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