Densité mammaire : quand faut-il s’inquiéter ? Istock
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Qu’appelle-t-on densité mammaire ?

Les seins sont composés de la glande mammaire, de fibres et de graisse dans des proportions différentes en fonction des femmes. Mais qu'appelle-t-on plus précisément "densité mammaire" ? Celle-ci dépend du pourcentage de tissu fibro-glandulaire au tissu graisseux. Plus le tissu fibro-glandulaire est important, plus le sein est dense.

Depuis 1995, selon la classification ACR-BIRARDS, il existe 4 formes de densité : des seins presque entièrement graisseux (type A) aux seins qui contiennent plus de 75 % de tissu fibro-glandulaire (type D).

Cela reste courant : "aujourd’hui, près de 40 % des femmes de plus de 40 ans ont des seins denses. Si cette particularité est assez répandue, elle demande cependant un suivi régulier", expliquent les experts du Syngof.

La densité mammaire évolue avec l'âge

En outre, la densité mammaire évolue avec le temps. Il y a davantage de seins denses chez les femmes jeunes et les femmes maigres. La masse graisseuse devenant plus importante avec le vieillissement.

Côté diagnostic, la densité mammaire n’est pas décelable par simple palpation, ni par simple déduction en fonction de l’aspect de la poitrine : des seins fermes, tendus ou dures ne sont pas forcément denses. C’est à travers la mammographie que l’on découvre le stade de la densité mammaire.

Avoir des seins "denses" comporte-t-il des risques ?

Avoir des seins "denses" comporte-t-il des risques ?© Istock

Selon certaines études, le risque de développer un cancer du sein chez une femme aux seins denses serait jusqu’à quatre fois plus important qu’une femme avec des seins adipeux. "Ces études sont cependant aujourd’hui très contestées dans les milieux médicaux", explique-t-on du côté du Syngof.

Toujours selon ces études, la densité mammaire pourrait intervenir de deux façons dans la survenue du cancer du sein. La quantité du tissu fibro-glandulaire pourrait constituer un risque en soi en favorisant l’apparition de tumeurs.

L’autre possibilité serait qu’une densité mammaire importante nuit à la détection des anomalies et retarde un diagnostic de cancer. En effet, le tissu glandulaire apparaît en noir lorsqu’il est traversé par les rayons X et le tissu fibreux en blanc. Les lésions cancéreuses apparaissent de la même couleur (en blanc) que les fibres et les glandes.

"Il est vrai que la détection sur des seins denses est plus compliquée, d’où l’ajout d’une échographie mammaire presque systématiquement après une mammographie".

Risque de cancer : des études très contestées

Risque de cancer : des études très contestées© Istock

Selon une synthèse du 12 mai 2019 du Dr Bour, dans les pages du magazine en ligne Cancer Rose, "la densité mammaire est un critère radiologique. Savoir si cette caractéristique est réellement associée à un risque accru de cancer, les avis divergent et la question est loin d'être tranchée au fil des études (…) Aujourd’hui, aucun outil d’estimation du risque de cancer du sein utilisant la densité mammaire n’a, pour l’heure, fait la preuve de sa pertinence".

De la même manière dans le JAMA du 9 mai 2019 évoque que s’il s’agit d’un facteur de risque, il reste très modeste. "Au vu des études publiées, la densité mammaire comme facteur de risque de développer un cancer du sein attire l'attention bien que l'augmentation associée du risque de cancer soit modeste, et que pour les femmes chez lesquelles un cancer du sein a été diagnostiqué, l'augmentation de la densité mammaire n'était pas liée à un sur-risque de cancer de mauvais pronostic ou de décès du cancer du sein. La présence de seins denses est fréquente (43 % des femmes de 40 à 74 ans) et la majorité des femmes ayant des seins denses ne développera pas de cancer du sein".

Densité mammaire : quelle prévention possible ?

Densité mammaire : quelle prévention possible ?© Istock

Il n’existe pas de moyen d’empêcher le développement du tissu fibro-glandulaire, car elle est d’origine constitutionnelle. Que les seins soient denses ou pas, la prévention du cancer du sein reste la même et repose sur des mesures d’hygiène de vie comme la pratique d’une activité physique, la limitation de la prise de poids, une alimentation saine en évitant les excès d’alcool, et l’arrêt de la cigarette.
Sans oublier : une mammographie à réaliser tous les deux ans en fonction de l’âge et des risques éventuels, complétée d’une échographie mammaire si besoin.

Sources

Mammographic Density and the Risk and Detection of Breast Cancer, The New England Journal of Medicine, 18 janvier 2007. 

New Federal Requirements to Inform Patients About Breast Density, JAMA, 9 mai 2019. 

Remerciements à l’équipe du Syngof, Syndicat National des Gynécologues Obstétriciens de France. 

mots-clés : sein, poitrine
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