Rhinopharyngite bébé et enfant : cause, traitements et prévention Fotolia
Sommaire

La rhinopharyngite, aussi appelée rhume, est une infection virale contagieuse et fréquente chez le bébé et l’enfant. "Entre 6 mois et 6 ans, chaque enfant présente en moyenne 4 à 5 épisodes de rhinopharyngite par an, surtout en automne et en hiver", note le site de l’Assurance Maladie.

Nez qui coule ou bouché, lorsqu’un virus s’attaque à la muqueuse qui tapisse l’intérieur du nez (cavité nasale), celle-ci gonfle, s’irrite et sécrète en grande quantité un liquide dont le rôle est d’humidifier l’air inspiré et de lutter contre les agents infectieux.

La muqueuse du pharynx, située à l’arrière des fosses nasales, est également touchée et les symptômes se traduisent alors par des difficultés à avaler ou de la toux. "Les rhinopharyngites commencent généralement vers l’âge de 9 ou 12 mois", explique le Dr Arnault Pfersdorff, pédiatre et auteur de 'Bébé : premier mode d’emploi' (Hachette). Et d'ajouter "Dans les 6 premiers mois, les plus petits sont davantage sujets aux rhinites et aux bronchiolites."

Dans la majorité des cas, le rhume est une maladie bénigne qui se soigne sans traitement.

Photo : schéma de l'appareil respiratoire supérieur montrant le pharynx

© Creative Commons

Crédit : BruceBlaus. When using this image in external sources it can be cited as: Blausen.com staff (2014). © CC - Licence : https://creativecommons.org/licenses/by/3.0/

Quels sont les symptômes et la durée ?

La période d’incubation, soit le temps écoulé entre l’infection par le virus et l’apparition des premiers symptômes, s’étale sur une période allant de 1 à 7 jours. La rhinopharyngite se manifeste ensuite par :

  • Une obstruction du nez (nez bouché) ;
  • Un écoulement nasal (nez qui coule). Les sécrétions sont claires et liquides, puis deviennent épaisses, jaunes ou verdâtres ;
  • Une fièvre modérée (inférieure à 39°C) ;
  • Un mal de gorge ;
  • Des difficultés à avaler ;
  • Une toux.

Les symptômes peuvent durer entre 2 et 8 jours. Lors d’une rhinopharyngite, "la fièvre peut tout de suite monter à 40°C, mais elle ne doit pas faire peur, précise le pédiatre. Au contraire, elle est plutôt bienvenue, car elle montre que les défenses immunitaires de l’enfant fonctionnent bien." De même pour la toux qui permet d’expulser les sécrétions et de dégager les voies respiratoires.

Rhinopharyngite chez l'enfant : quand consulter ?

Réponse du Dr Arnault Pfersdorff, pédiatre :

"Les parents devront consulter rapidement s’ils soupçonnent une rhinopharyngite chez le bébé âgé de moins de 6 mois, car ses voies aériennes supérieures ne sont pas encore complètement matures et s’encombrent facilement. De plus, il ne sait pas encore se racler la gorge, ni bien se moucher. Les symptômes, une obstruction nasale qui se manifeste par des difficultés respiratoires, peuvent avoir des conséquences plus graves pour lui comme la mort subite. Ces cas sont cependant assez rares."

Comment évolue l’infection ?

D’origine virale, le rhume est majoritairement bénin et guérit spontanément en moins de 10 jours. Pas de panique donc lorsqu'un jeune enfant est enrhumé. Mais parfois, lorsqu’elle se prolonge, "la rhinopharyngite peut être le premier symptôme d’une maladie virale ou bactérienne qui va se développer par la suite", prévient le médecin.

Parmi les complications possibles, la bronchite virale, la laryngite, la bronchiolite, l’otite, la sinusite ou la conjonctivite.

"Les symptômes peuvent également avoir une répercussion sur l’alimentation ou le sommeil de l’enfant, ajoute le spécialiste. Il peut avoir des vomissements, des diarrhées et souffrir d’une déshydratation."

Rhinopharyngite chez l'enfant : quels sont les signes qui doivent inquiéter ?

Le conseil du Dr Arnault Pfersdorff, pédiatre :

"Il faut réagir promptement et ne pas attendre 3 ou 4 jours avant de consulter quand on a à faire à un enfant qui fait facilement des otites, un ancien prématuré ou un enfant qui souffre de pathologies comme la mucoviscidose. De même si l’enfant a du mal à respirer, s’il respire vite (polypnée), s’il ne s’alimente ou ne s’hydrate pas bien et si la fièvre est élevée et dure plus de 2 jours. En cas de doute, il ne faut pas hésiter à appeler son médecin traitant pour faire un point sur les symptômes et s’assurer que son enfant ne se déshydrate pas."

Contagion et facteurs de risques de la rhinopharyngite chez l'enfant

La rhinopharyngite est très contagieuse et se répand facilement quand l’enfant évolue en communauté, dans une crèche notamment. Le virus se transmet de personne en personne par contact direct via les mains, les baisers ou les postillons, mais aussi de façon indirecte. Il suffit de toucher un jouet ou une peluche contaminés par la salive d’un enfant malade pour se retrouver enrhumé à son tour.

D’autres facteurs de risques peuvent favoriser l’apparition d’une rhinopharyngite chez le bébé et l’enfant :

  • Un reflux gastro-œsophagien ou RGO (remontée d’une partie du contenu de l’estomac dans l’œsophage) qui crée une irritation locale ;
  • La sécheresse de l’air ambiant, une mauvaise aération, la pollution, le tabagisme passif ;
  • Des prédispositions génétiques ;
  • L’existence d’une maladie chronique (mucoviscidose, déficit immunitaire…) ;
  • Une carence en fer, fréquente chez les plus jeunes.

Photo : radiographie montrant un agent de contraste radiologique injecté dans l'estomac et remontant dans l'œsophage avec le reflux

Contagion et facteurs de risques de la rhinopharyngite chez l'enfant © Creative Commons

Crédit : Steven Fruitsmaak — Travail personnel © CC - Licence : https://creativecommons.org/licenses/by-sa/3.0

Peut-on limiter la rhinopharyngite chez l'enfant quand on fume ?

Le conseil du Dr Arnault Pfersdorff, pédiatre :

"Si les parents consomment du tabac, sortir fumer sur le balcon n’est pas suffisant pour protéger sa progéniture. Il faut changer de vêtements ensuite. Les molécules toxiques se fixent en effet sur les habits et les enfants les inhalent quand leurs parents les prennent dans leurs bras par exemple. "

Pas moins de 200 virus sont capables de provoquer la maladie et chacun induit une immunité de courte durée qui ne protège pas contre les autres virus. C’est pourquoi certains enfants peuvent contracter plusieurs fois un rhume en une saison.

Rhinopharyngite : comment soigner son enfant ou son bébé ?

Quels sont les bons gestes en cas de rhinopharyngite ?

Prendre rendez-vous chez un pédiatre ou se rendre aux urgences dès que le nez de bébé coule n’est pas nécessaire. "La rhinopharyngite guérit toute seule la plupart du temps et sans traitements", rappelle le Dr Pfersdorff. En revanche, il est possible de soulager les symptômes. "La première chose à faire est un lavage de nez avec du sérum physiologique 2 à 3 fois par jour de manière non agressive et en lui expliquant ce que vous faites, conseille le pédiatre.

Si la fièvre dépasse 38°C chez l’enfant de moins de 1 an et 38,5°C s’il a plus de 1 an, on peut lui enlever des couches de vêtements de façon à ce que la température s’échappe et sa température corporelle baisse, le faire boire beaucoup d’eau un peu fraîche, bien l’alimenter avec des soupes et des compotes, plus faciles à ingérer pour un enfant malade, et, si ce n’est pas suffisant, lui donner du paracétamol en respectant la dose adaptée à son poids."

Si malgré cela la fièvre reste élevée, "on peut éventuellement y adjoindre de l’ibuprofène si l’enfant a plus de 6 mois", recommande le médecin.

Fièvre : faut-il donner un bain à basse température ?

Réponse du Dr Arnault Pfersdorff, pédiatre :

"Les bains sont déconseillés pour faire tomber la fièvre. Ils peuvent favoriser les convulsions fébriles. Mieux vaut découvrir un peu le bébé ou l’enfant au moment du coucher et veiller à ce que la température de sa chambre soit comprise entre 18 et 19°C. On peut également humidifier la pièce."

Quels sont les médicaments déconseillés contre la rhinopharyngite ?

  • Les antibiotiques sont inutiles en cas d’infection par un virus du rhume. "Ils ne seront prescrits qu’en cas de surinfection par le médecin", ajoute le pédiatre. Leur utilisation doit être réservée aux maladies infectieuses bactériennes pour limiter le risque d’antibiorésistance.
  • Attention également à l’utilisation de médicaments vasoconstricteurs plébiscités pour déboucher le nez. Ils sont contre-indiqués chez les enfants de moins de 15 ans.
  • Les médicaments antitussifs et fluidifiants bronchiques sont quant à eux formellement interdits avant l’âge de 2 ans. Si les symptômes perdurent au-delà de 10 jours, consultez un médecin pour éviter les risques de complications.

Comment prévenir la rhinopharyngite chez le bébé et l'enfant ?

Des gestes barrières permettent de limiter la transmission de la rhinopharyngite et d’éviter qu’elle ne perdure. "La règle numéro 1 reste d’adopter une bonne hygiène, insiste le Dr Pfersdorff. Cela passe par apprendre à son enfant à bien se laver les mains, pendant 30 secondes, et régulièrement dans la journée ou à le faire pour lui s’il est trop jeune, à lui rappeler de jeter ses mouchoirs après chaque utilisation, à lui indiquer de tousser dans le creux de son coude et non pas dans ses mains et à éviter les bisous pendant les épidémies." De précieux conseils qui s’appliquent également aux parents pour éviter qu’ils ne transmettent leur rhinopharyngite à leurs bambins.

Le conseil d'hygiène du Dr Arnault Pfersdorff

"Un bébé ou un enfant qui tousse ou a été en contact avec des enfants malades doit être changé en rentrant à la maison, car les virus restent sur les vêtements pendant plusieurs heures."

De plus, la chambre doit être aérée une dizaine de minutes tous les jours, ainsi que la literie, et la température des pièces de la maison doit être comprise entre 18°C et 20°C pour limiter les atmosphères trop chaudes et sèches qui favorisent les rhumes. Les pièces peuvent aussi être humidifiées (en y mettant du linge à sécher par exemple). Enfin, n’exposez pas votre bébé ou votre enfant à la fumée de tabac qui favorise toutes les infections ORL.

Sites d'informations

Le site de l’Assurance Maladie : https://www.ameli.fr/hauts-de-seine/assure/sante/themes/rhinopharyngite-enfant (consulté le 25 octobre 2019)

ANSM, « Bébé tousse ? Quelques conseils pour améliorer son confort » : https://ansm.sante.fr/var/ansm_site/storage/original/application/8c6fe75cb169f61fd93ac3d54cdfc9f9.pdf (consulté le 25 octobre 2019)

Ameli, « De 0 à 3 ans, j’accompagne les premiers pas de mon enfant », https://www.ameli.fr/sites/default/files/Documents/4086/document/guide_de_0_a_3_ans_j_accompagne_les_premiers_pas_de_mon_enfant_assurance_maladie.pdf (consulté le 25 octobre 2019)

Ministère des Solidarités et de la Santé, les maladies de l’hiver : https://solidarites-sante.gouv.fr/soins-et-maladies/maladies/maladies-infectieuses/les-maladies-de-l-hiver/ (consulté le 25 octobre 2019)

Afssaps (ANSM), Rappel sur le bon usage des médicaments vasoconstricteurs utilisés dans le rhume, 2011 : https://ansm.sante.fr/var/ansm_site/storage/original/application/5600225059df9bdd7875e6042cb6a2fc.pdf (consulté le 25 octobre 2019)

Sources

Le site de l’Assurance Maladie : (consulté le 25 octobre 2019)

ANSM, « Bébé tousse ? Quelques conseils pour améliorer son confort » (consulté le 25 octobre 2019)

Ameli, « De 0 à 3 ans, j’accompagne les premiers pas de mon enfant » (consulté le 25 octobre 2019)

Ministère des Solidarités et de la Santé, les maladies de l’hiver (consulté le 25 octobre 2019)

Afssaps (ANSM), Rappel sur le bon usage des médicaments vasoconstricteurs utilisés dans le rhume, 2011 (consulté le 25 octobre 2019)

mots-clés : rhinopharyngite, rhume
Notre Newsletter

Recevez encore plus d'infos santé en vous abonnant à la quotidienne de Medisite.

Votre adresse mail est collectée par Medisite.fr pour vous permettre de recevoir nos actualités. En savoir plus.

Partager :