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Le sexe oral ? Visiblement rien de plus banal : 70% des Français se seraient déjà adonnés à la fellation (1). Néanmoins, testé ne veut pas dire approuvé ! Nombreuses sont les femmes que cette pratique sexuelle rebute. Elle peut également freiner celles qui n’ont jamais essayé. Mais quels sont au juste les obstacles principaux à cette caresse buccale tant appréciée par les hommes ?

La fellation, c’est fatigant !

Evoquer l’idée d’une fellation peut suffire à décourager bon nombre de femmes. Pourquoi ? Tout simplement parce que cette pratique nécessite des efforts physiques particulièrement intenses ! Position pas toujours très confortable, crampes à la mâchoire, gestion de la respiration…

La fellation, c’est du sport, lié à une question d’humeur : "Avoir envie de sexe oral, c’est déjà avoir un seuil de désir et d’excitabilité très élevé, explique Rosa Carballeda, médecin sexologue, thérapeute de couple et présidente de la Fédération Française de Sexologie et de Santé Sexuelle. Si l’on est fatigué et que l’on n’a pas trop de tonus, on peut avoir envie de faire l’amour mais pas de façon débordante. Dans ce cas-là, ce dont on va avoir envie, c’est d’un rapport le plus simple possible qui ne va pas nous demander trop d’énergie."

Si l’on dit qu’il y a un temps pour tout, il y en aurait donc également un pour la fellation : "Il y a vraiment un thermostat d’ambiance, cela dépend de notre envie du moment. C’est comme pour faire à manger : si vous n’avez pas trop le temps ou l’envie, vous faites un repas tout simple. Si vous avez plus de disponibilité, vous faites un menu plus élaboré."

Pas de quoi en faire tout un plat : "ça va dépendre des jours ou des circonstances", résume la sexologue. Le tout, c’est de l’exprimer. Et de ne pas se forcer si l’on n’en a pas envie, au risque de mal faire, ni forcer sa partenaire, au risque d’être frustré !

Le plaisir ne semble aller que dans un sens

Attention : "Il y a des femmes qui adorent faire des fellations et qui prennent plaisir à donner du plaisir", tient à souligner Rosa Carballeda. Mais d’autres peuvent être freinées car "moins enclines à donner du plaisir non partagé. C’est une question de personnalité, il y a des personnes moins altruistes que d’autres."

C’est compréhensible : dur, dur de prendre son pied lorsque l’on ne reçoit pas l’attention. Mais la sexologue rappelle que "le sexe, c’est de l’égoïsme partagé. Il y a des moments de partage et des moments où l’on s’occupe de l’autre. Il faut en avoir conscience et, d’un autre côté, ne pas culpabiliser" de demander à son partenaire une chose qui semble ne faire plaisir qu’à nous-même.

A condition bien sûr que le rapport soit équitable : "Je ne dis pas qu’on doit être dans un rapport comptable, mais on ne demande pas des choses à l’autre que l’on refuse de faire soi-même !, s’exclame Rosa Carballeda. Par exemple, il y a des hommes qui réclament des fellations, mais qui ne veulent pas faire de cunnilingus à leur partenaire. Il faut simplement toujours essayer d’être équitable."

La pratique en elle-même est jugée dégoûtante…

Si le sexe est considéré comme quelque chose de naturel, certaines pratiques le sont beaucoup moins, voire pas du tout. La fellation en est l’exemple type : de prime abord, recevoir le sexe de son partenaire dans la bouche semble peu excitant et même dégoûtant.

S’il est normal que les zones intimes aient une odeur, celle-ci devient problématique lorsqu’elle est particulièrement forte, et pour s’en débarrasser, il n’y a pas de secret : avoir une hygiène corporelle quotidienne. D’autant plus pour les hommes qui ne sont pas circoncis, car en plus des odeurs, des dépôts peuvent plus facilement se retrouver sur le gland : "Il faut penser à se décalotter, sinon c’est la personne qui fait la fellation qui va nettoyer le pénis avec sa bouche" prévient la sexologue.

Par ailleurs, "certaines femmes disent qu’elles sont très gênées de faire une fellation parce que l’homme sécrète un liquide pré-séminal qui coule avant le sperme quand il est excité" et qui peut ne pas être très agréable en bouche. Mais la "conclusion de la fellation" est certainement ce qu’elles redoutent le plus, c’est pourquoi il est important de communiquer au préalable pour savoir si la femme accepte ou non que l’homme éjacule dans sa bouche.

"Si l’homme veut absolument qu’on avale son sperme alors que la femme ne le souhaite pas, c’est sûr que celle-ci dira non à la fellation !", assure Rosa Carballeda.

… mais aussi rabaissante

Largement pratiquée, la fellation jouit d’une mauvaise réputation : certaines femmes peuvent, en effet, y voir un rapport dominant/dominé. Une image d’asservissement véhiculée par les codes pornographiques, selon Rosa Carballeda, "où les femmes ne servent qu’à donner du plaisir à l’homme. Votre plaisir à vous, on s’en fiche."

Des codes qui risquent également d’ébranler la confiance de la femme tant le niveau d’exigence est élevé : "Si l’on fait comprendre à sa partenaire que la fellation doit être faite comme ci et comme ça, c’est sûr qu’elle ne sera pas encline à la faire, car elle va se trouver nulle ou chosifiée comme en pornographie. Ou alors, elle aura l’impression de se faire avoir et d’aller vers quelque chose où elle ne voulait pas aller. Du coup, elle ne le fera plus parce qu’elle ne se sera pas sentie respectée, et aura vu la fellation comme imposée."

D’où l’importance de communiquer car "l’essentiel, c’est d’être sûr que quand on fait l’amour, on le fait vraiment à deux et on se préoccupe de l’autre, explique la sexologue. Il faut être dans un rapport d’échange et de respect."

À noter également que rien ne sert de mettre la pression à sa partenaire pour qu’elle exécute la fellation parfaite du premier coup, au risque d’accentuer son éventuelle peur de mal faire : "La fellation, ça s’apprend. Il faut déculpabiliser les femmes : certains hommes aiment une certaine vitesse, une certaine pression alors que d’autres pas du tout. Il ne faut pas oublier que l’amour est un apprentissage", qui n'a pas de codes universels !

Sources

(1) "Que feraient les Français pour pimenter leur vie sexuelle ?". Ipsos. 14 octobre 2015.

Vidéo : 5 idées reçues sur la fellation

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