Alzheimer : le Conseil d'État confirme le déremboursement de 4 médicamentsIstock

Plusieurs associations avaient réclamé que les médicaments contre la maladie d'Alzheimer soient à nouveau remboursés par la Sécurité sociale… Mais elles n’ont pas obtenu gain de cause. Lundi, le Conseil d'Etat a confirmé la décision du ministère de la Santé de dérembourser quatre médicaments prescrits aux patients atteints de la maladie d'Alzheimer.

Les médicaments Aricept®, Ebixa®, Exelon® et Reminyl® ne sont plus remboursés

Selon un arrêté du ministère de la Santé, il s'agit des médicaments Aricept® (donézépil), Ebixa® (mémantine), Exelon® (rivastigmine) et Reminyl® (galantamine), ainsi que de leurs génériques, qui traitent les symptômes de cette pathologie se traduisant par une dégénérescence du cerveau, des pertes de mémoire et des problèmes de langage.

Le ministère estime “n’avoir pas commis d’erreur manifeste d’appréciation en jugeant insuffisant le service médical rendu par ces spécialités (…) et en décidant de les radier pour ce motif de la liste des médicaments remboursables”, a estimé la plus haute juridiction administrative dans sa décision.

Pour rappel, la Fédération des centres mémoire, l’association France Alzheimer et six sociétés savantes et organisations professionnelles de gériatrie, neurologie ou neuropsychiatrie avaient contesté la décision du ministère de la Santé, annoncée le 1er juin 2018, de mettre fin deux mois après au remboursement de quatre médicaments jugés inefficaces après évaluation par la Haute Autorité de santé (HAS).

En octobre 2016, la commission de transparence de la HAS, qui évalue les traitements en vue de leur remboursement, avait jugé que ces médicaments avaient “un intérêt médical insuffisant pour justifier leur prise en charge”.
Elle dénonçait aussi “l’existence d’effets indésirables potentiellement graves”.

Des impacts directs sur les malades

Ces quatre médicaments – l’Aricept, l’Ebixa, l’Exelon et le Reminyl – ainsi que leurs génériques étaient remboursés à hauteur de 15 % par l’Assurance maladie. Cela avait représenté un coût de 90 millions d’euros en 2015.

Désormais, les patients devront payer l'intégralité de leurs traitements.

Selon un sondage réalisé par l'association France Alzheimer auprès de 2 547 personnes, cette mesure aurait déjà un fort impact sur les malades : suite au déremboursement, un patient sur cinq a décidé d'arrêter de prendre ces médicaments entre le 9 octobre et le 16 novembre 2018. En effet, "l'arrêt du remboursement implique une augmentation alarmante du reste-à-charge pour les familles", déplore l'association.

En outre, pour 52% des patients, l'arrêt brutal de ces traitements ont entraîné une aggravation précipitée des troubles liés à la maladie.

Autre conséquence de ce déremboursement : la rupture du lien thérapeutique entre patient et leur médecin. En effet, seulement 55% des patients ayant arrêté leurs traitements ne comptent pas baisser les bras et continuent à consulter leur médecin spécialiste. En revanche, un peu plus d'un tiers des patients ont avoué ne plus rendre visite à leur médecin.

Autre chiffre très significatif : 80% des malades concernés n’approuvent pas la décision prise par le gouvernement.

Sources

Déremboursement des médicaments anti-Alzheimer, France Alzheimer, 21 février 2018.

4 médicaments anti-Alzheimer déremboursés : le Conseil d'Etat confirme, Journal des Femmes, 18 décembre 2019.

Alzheimer : Le Conseil d'Etat confirme le déremboursement de certains médicaments, 20 minutes, 17 décembre 2019. 

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