La maladie d’Alzheimer est une maladie neurodégénérative causée par la dégénérescence des cellules nerveuses. Cette maladie implique une perte progressive de la mémoire et de certaines fonctions intellectuelles (cognitives) conduisant à des répercussions dans les activités de la vie quotidienne.
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Démence : 5 façons de ralentir le déclin cognitifOn estime qu’environ 1,2 million de personnes pourraient être touchées par Alzheimer ou une maladie apparentée en France. Sur ce chiffre, environ 750 000 personnes sont diagnostiquées.
À ce jour, les causes de la maladie sont encore mal connues. Très rares, les formes familiales ou héréditaires représentent moins de 5% des patients souffrant de la maladie d’Alzheimer. Cette forme purement génétique se caractérise par une apparition très précoce des symptômes (généralement autour de 50 ans)", estime la Fondation Recherche Alzheimer.
"En France, comme à l’international, les maladies neurodégénératives constituent un défi pour le système de santé et la politique de recherche", explique de son côté le ministère des Solidarités et de la Santé. À l’heure actuelle, aucun traitement n’a porté ses fruits et aucune cause n’a pu être clairement identifiée.
Le Dr Dale Bedesen, neurologue, a peut-être trouvé le moyen de redonner de l’espoir à de nombreux patients. Après des années de recherche, il a mis au point le protocole ReCODE. Ce dernier aurait porté ses fruits sur plusieurs patients touchés par la maladie d’Alzheimer. Pour la première fois, un traitement aurait permis à des malades d’inverser leurs symptômes, en retrouvant la mémoire. Dans son nouveau livre Les survivants d’Alzheimer (éd. Thierry Souccar), à paraître le 13 avril prochain, le neurologue donne la parole à plusieurs malades qui ont trouvé la voie de la guérison grâce au protocole.
Alzheimer : en quoi consiste le protocole ReCODE ?
Dans un précédent livre La fin d'Alzheimer, le Dr Dale Bedesen détaille le protocole ReCODE. Selon lui, si jusqu’à présent, la science n’a pas été capable de proposer un traitement efficace, c’est parce que la façon actuelle d’aborder la maladie d’Alzheimer n’est pas la bonne.
"Des expériences, menées sur des rats de laboratoires, suggèrent que la maladie d’Alzheimer est causée par l’accumulation dans le cerveau de plaques d’une substance gluante constituée de protéine bêta-amyloïde qui détruisent les synapses. Depuis les années 1980, ce que l’on appelle l’hypothèse amyloïde est considérée par la plupart des neurobiologistes comme un dogme intangible. Sauf que toutes les substances actives conçues pour détruire cette fameuse protéine bêta-amyloïde ont donné des résultats plus que frustrants, partage-t-il. Les recherches qui ont mené au protocole ReCODE remettent en cause le credo central de la maladie d’Alzheimer, en montrant que cette maladie dévastatrice est en réalité un mécanisme de défense de la part du cerveau qui inclut la production de bêta-amyloïde. Cette protéine vouée aux gémonies depuis des décennies, celle dont tout le monde essaie de se débarrasser, est partie intégrante d’une réponse protectrice".
Le protocole consiste à identifier et supprimer les "menaces" qui amènent le cerveau à générer la bêta-amyloïde et à reconstruire les synapses détruites par la maladie.
"Cela commence par des analyses médicales afin d’identifier pour chaque patient la nature de ses agresseurs. Selon les résultats, le protocole est personnalisé et vise, par des modifications du mode de vie, à faire en sorte que le cerveau ne soit pas amené à produire la protéine bêta-amyloïde", décrit le Dr Dale Bedesen.
Dans son livre, il donne notamment la parole à Déborah, 55 ans. Diagnostiquée il y a 7 ans, elle a perdu sa grand-mère paternelle et son papa, qui étaient, eux aussi, touchés par la démence.
"Tous les symptômes de déclin cognitif dont je souffrais ont désormais disparu"
Il y a 7 ans, Déborah a été diagnostiquée après plusieurs symptômes de déclins cognitifs. Cette mère de famille a présenté un déclin cognitif précoce. Elle explique que son père et sa grand-mère sont décédés à cause de la maladie d’Alzheimer. De son côté, elle a été victime de ce qu’on appelle une forme précoce.
"Je n’avais jamais entendu les mots déclin cognitif précoce. Je ne savais pas qu’une personne pouvait présenter ces symptômes 20 à 30 ans avant de ressentir de réelles déficiences, partage-t-elle. Cela a commencé à peu près quand j’avais 40 ans. Le premier symptôme que j’ai observé a été la difficulté de reconnaître les visages".
Déborah a eu la chance de bénéficier du protocole ReCODE du Dr Dale Bedesen. "Aujourd’hui, 6 ans après avoir inversé mes symptômes en suivant le protocole, mon esprit est aussi clair et vif qu’avant. Tous les symptômes de déclin cognitif dont je souffrais ont désormais disparu […] Tout le monde doit savoir que la maladie d’Alzheimer est, dans les premiers stades, réversibles".
Déborah estime que les changements cognitifs sont apparus chez elle environ 10 ans avant son diagnostic. "C’est ce qui rend la maladie d’Alzheimer insidieuse, ajoute-t-elle. Vous ne pouvez pas voir la progression de la maladie quand elle arrive".
Déborah a donc suivi le protocole du Dr Bedesen. "Je me suis dit que je n’avais rien à perdre. J’estimais que si ce protocole me permettait de passer un peu de temps avec mes enfants et mon mari, cela en valait la peine".
Les premiers signes de la maladie d'Alzheimer
Pour pouvoir prendre en charge le plus tôt possible la pathologie, il est donc essentiel de connaître les premiers symptômes. Cette liste décrit les plus courants. Toutefois, il est important de rappeler qu'en fonction des stades de la maladie, d’autres symptômes peuvent apparaître, ainsi que d’autres troubles cognitifs :
- L'oubli des événements qui viennent de se produire ou des nouvelles personnes rencontrées ;
- Des trous de mémoire ;
- Des difficultés à se souvenir des mots, du nom des gens ;
- Des difficultés à trouver ses mots (aphasie) et tendances à les remplacer par d'autres mots ;
- L'oubli de dates de rendez-vous ou d'anniversaire ;
- La perte quotidienne d'objets ou des difficultés à se rappeler où se trouvent des objets de la vie courante ;
- Des difficultés à se souvenir d'un trajet effectué ;
- La répétition des mêmes questions concernant les mêmes informations.
Alimentation, sommeil, sport… Déborah a repensé son mode de vie
ReCODE cible un à un les facteurs responsables de la maladie d’Alzheimer, en intervenant sur l’alimentation, le statut hormonal, l’inflammation, les toxiques ou encore l’activité physique.
Sur les 10 premiers patients du Dr Bredesen ayant suivi quelques mois le protocole ReCODE, 9 ont connu des améliorations significatives, souvent spectaculaires. L’étude est parue en 2016 dans Aging.
Déborah a donc revu plusieurs sphères de son mode de vie, à commencer par son alimentation. "J’ai début un régime de style méditerranéen, le régime MIND [ce régime est réputé pour améliorer la santé cérébrale, ndlr]. En gros, j’ai supprimé tous les sucres et farines blanches. J’ai recherché des aliments biologiques, Je mangeais surtout des légumes et des fruits, des œufs, du poisson ou du poulet et uniquement des céréales complètes. J’ai consommé beaucoup d’huile d’olive et j’ai privilégié les avocats et les noix".
"J’ai appris à jeûner"
Déborah est également devenue adepte du jeûne intermittent. "J’ai commencé par un jeûne de 12 heures par jour. Maintenant, je jeûne plus longtemps, généralement 13 ou 14 heures. Cela signifie que j’essaye d’arrêter de manger quelques heures avant de me coucher et que je ne mange pas avant 13 ou 14 h".
"J’ai commencé à faire de l’exercice presque tous les jours"
Déborah pratique du sport 30 à 60 minutes par jour. "Si cela ne durait que 30 minutes, je veillais à ce que ce soit une activité intense. Ce n’était pas facultatif. J’ai trouvé une étude qui montrait que les personnes porteuses du gène [personnes à risque, ndlr] pratiquant une activité physique intense pendant au moins 30 minutes par jour présentaient une diminution du volume de l’hippocampe sur plusieurs années, comparable aux personnes qui n’avaient pas le gène".
"J’ai amélioré la qualité de mon sommeil"
Déborah essaye de dormir au moins 7 ou 8 heures par nuit. "J’ai assombri ma chambre et je l’ai rendue plus fraîche. J’ai fait du sommeil une priorité en me couchant plus tôt, souvent avant mes enfants. Ils ont appris à ne pas me déranger après m’avoir souhaité ‘bonne nuit’".
Les premiers survivants d’Alzheimer (éd. Thierry Souccar), à paraître le 13 avril 2023
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