Quelles protéines choisir pour prendre soin de votre santé ? Alors que la viande, notamment la viande rouge, est régulièrement pointée du doigt pour ses effets néfastes, d’autres aliments riches en protéines tirent leur épingle du jeu. C’est le cas des graines et des fruits à coques (amandes, noix, noisettes…) qui pourraient jouer un rôle protecteur sur la santé cardiovasculaire. Des chercheurs en nutrition et en médecine préventive de l’université de Loma Linda (Californie, Etats-Unis) et de l’institut AgroParisTech - Institut National de la Recherche Agronomique (INRA, Paris-Saclay, France) publient une étude sur ce sujet dans l’International Journal of Epidemiology.
40% de maladies cardiovasculaires en moins
Ces scientifiques se sont appuyés sur les données de 81 337 hommes et femmes qui ont répondu à des questionnaires de suivi alimentaire entre 2002 et 2007. Ils se sont concentrés sur leur consommation de protéines (animales et végétales) et sur leur santé cardiovasculaire. Ils ont alors noté que parmi ces volontaires, les personnes qui consommaient de grandes quantités de viande présentaient une augmentation de 60% des maladies cardiovasculaires alors que celles qui consommaient de grandes quantités de protéines végétales - notamment sous forme de graines et de fruits à coque – observaient une baisse de 40% de ces pathologies. En somme, "les associations entre les facteurs protéiques 'viande' et 'fruits à coques et graines' et les résultats cardiovasculaires étaient forts et ne pouvaient être attribués à d'autres nutriments associés considérés comme importants pour la santé cardiovasculaire" concluent les scientifiques dans leur publication.
Construire un régime sain grâce aux sources des protéines
Mais comment expliquer une telle différence ? Selon le docteur Gary Fraser, co-auteur de l’étude cité par un communiqué de l’université Loma Linda, "les protéines peuvent avoir des effets indépendants importants et largement négligés sur le risque [cardiovasculaire]". Mieux, la qualité des protéines d’un aliment serait un facteur supplémentaire à ajouter aux critères nutritifs qui différencient actuellement les viandes et les fruits à coques en se fondant sur la distinction entre les "mauvaises graisses" des premières et les "bonnes graisses" des seconds. Pour autant, toutes les protéines végétales ne se vaudraient pas. En effet, "cette recherche suggère qu’il y a plus d’hétérogénéité que juste la catégorisation binaire des protéines végétales ou des protéines animales" confie le docteur Fraser. En attendant de savoir plus précisément comment ces protéines végétales particulières influent sur les facteurs cardiovasculaires tels que la pression artérielle ou le cholestérol grâce à des travaux supplémentaires, les chercheurs indiquent dans leur étude que l’élaboration de régimes sains peut s’appuyer "sur les sources de protéines, préférant de faibles apports de protéines provenant de la viande et des apports plus élevés de protéines végétales à partir de fruits à coques et de graines".
-Patterns of plant and animal protein intake are strongly associated with cardiovascular mortality: the Adventist Health Study-2 cohort. Tharrey et al., 2 avril 2018, International Journal of Epidemiology
-Study says meat protein is unhealthy, but protein from nuts and seeds is heart smart. Communiqué de l'université de Loma Linda, 3 avril 2018.
Vidéo : Top 3 des aliments riches en protéines
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