Coronavirus : la troisième dose de vaccin est-elle nécessaire ? Adobe Stock

Depuis le 6 mai, un schéma vaccinal en trois étapes est déjà proposé aux immunodéprimés car ces patients ont tendance à moins bien réagir aux vaccins, du fait qu’ils fabriquent peu ou pas d’anticorps. Mais lundi dernier, Emmanuel Macron a annoncé qu’il souhaitait étendre cette possibilité à une nouvelle partie de la population. Le président de la République a déclaré qu’une “campagne de rappel” de vaccination contre le Covid-19 serait lancée à la rentrée de septembre pour les premières personnes vaccinées. Cela se traduirait par une troisième dose pour la majorité des personnes vaccinées avec Pfizer, Moderna ou AstraZeneca, ou une seconde si elles avaient contracté le Covid-19 et qu’elles n’avaient eu besoin que d’une seule injection. Cela concernerait également les individus vaccinés avec une dose de Janssen, qui en auraient alors une deuxième.

La troisième dose n’est pas une priorité

Saisie par la direction générale de la santé, la Haute Autorité de Santé (HAS) s’est prononcée sur la question : il n’y a "pas lieu pour le moment" de proposer une troisième dose de vaccin contre le Covid-19 à l’ensemble de la population, "en dehors des plus vulnérables et des plus âgés".

"La priorité pour les prochaines semaines est de tout mettre en œuvre afin d’augmenter la couverture vaccinale, en particulier chez les personnes âgées de plus de 80 ans pour lesquelles la couverture vaccinale est encore insuffisante (75 %) malgré leur grande vulnérabilité face à la maladie", ajoute-t-elle dans un communiqué.

A quoi servirait une troisième dose ?

En théorie, cette nouvelle injection permettrait d’améliorer l’efficacité des formules. Elle viendrait "rebooster votre système immunitaire" face à la menace représentée par les variants, a expliqué le président de Sanofi France, Olivier Bogillot, au micro de France Inter début juillet. Néanmoins, cette idée reste surtout défendue par les laboratoires pharmaceutiques.

Le directeur scientifique de Pfizer, Mikael Dolsten, a déclaré, selon l’agence de presse Reuters, que la baisse d’efficacité du vaccin observée en Israël à la fin du mois de juin était en partie due à des cas d’infections chez des personnes vaccinées en janvier ou février. Après six mois, "il existe probablement un risque de réinfection car les anticorps diminuent, comme prévu", a-t-il avancé, en précisant tout de même que le vaccin restait efficace contre le variant Delta.

De son côté, la Haute Autorité de Santé indique que "s’il paraît très probable qu’une injection de rappel procurera effectivement un effet boost (…), les données disponibles à ce jour ne permettent pas d’évaluer précisément l’impact ni la nécessité d’un tel rappel sur la prévention des échecs vaccinaux". Un avis partagé avec l’Agence européenne du médicament (EMA) et le Centre européen de contrôle et de prévention des maladies (ECDC), qui ont annoncé dans un communiqué le 14 juillet dernier qu’il "est trop tôt pour confirmer si et quand une dose de rappel pour les vaccins contre le Covid-19 sera nécessaire". Les deux instances se disent tout de même prêtes à changer leurs recommandations si les connaissances scientifiques évoluent.

Sources

HAS : https://www.has-sante.fr/jcms/p_3278140/fr/vaccination-contre-la-covid-19-pas-de-dose-de-rappel-pour-le-moment-en-dehors-des-plus-vulnerables-et-des-plus-ages 

EMA : https://www.ema.europa.eu/en/news/ema-ecdc-update-covid-19 

France Inter, Olivier Bogillot “Il faudra une troisième dose pour tout le monde” https://youtu.be/7pBKTrJjl5M 

Pfizer, BioNTech to seek authorization for COVID booster shot as Delta variant spreads - Reuters : https://www.reuters.com/business/healthcare-pharmaceuticals/pfizer-ask-fda-authorize-booster-dose-covid-vaccine-delta-variant-spreads-2021-07-08/ 

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