La résistance aux antibiotiques fait naître un nouveau fléau à surveiller. Les chercheurs de l'University of Bath (Royaume-Uni) révèlent dans une étude publiée le 28 novembre 2018, qu'une bactérie présente sur la peau de la quasi totalité de la population serait responsable d'un grand nombre d'infections nosocomiales, c'est-à-dire, toutes les infections qui font suite à une hospitalisation. Baptisée Staphylococcus epidermidis, ce germe serait proche du MRSA, appelé aussi staphylocoque doré résistant à la méticilline.
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A l'origine, cette bactérie est inoffensive, mais les chercheurs ont découvert que chez certaines personnes elle peut déclencher des pathologies mortelles à la suite d'hospitalisation. Pour en arriver à cette conclusion, les chercheurs ont étudié les échantillons d'ADN de plusieurs personnes victimes d'infections après la pose d'une prothèse de hanche ou du genou. Chaque prélèvement a été comparé à ceux de personnes en bonne santé. En tout, les scientifiques ont identifié 61 gènes présents chez les personnes ayant développé une infection post-chirugicale qui n'étaient pas présents chez les personnes en bonne santé. Cela fait donc autant de gènes qui permettraient à la bactérie de devenir dangereuse.
Le mécanisme est le suivant : les gènes qui affectent négativement la bactérie l'aide à se développer dans le sang du malade en lui permettant d'éviter la réponse immunitaire du corps en rendant sa surface beaucoup plus épaisse. Une sorte de film de protection se forme autour de la bactérie et la rend plus résistante aux antibiotiques utilisés pa les médecins lpour tenter de l'éradiquer. Jusqu'ici le problème n'avait pas été identifié car nous pensions que ce type d'infection venait uniquement du matériel chirurgical ou de l'environnement", expliquent les chercheurs. Les infections nosocomiales doivent être prises au sérieux en France elles ont concerné un patient hospitalisé sur 20 en 2017, selon une enquête de Santé Publique France. Si on ne parvient pas à s'en débarrasser elles peuvent être mortelles.
The potentially deadly bacterium that's on everyone's skin, University of Bath, 28 novembre 2018
Infections associées aux soins : où en sommes-nous en 2017 ? Nouvelles données, nouvelle organisation, Santé Publique France, 04 juin 2018