Aimeriez-vous connaître la date de votre mort ? Ou au contraire, préféreriez-vous ne jamais le savoir ? Voilà une question que l’on pourrait être en mesure de se poser d’ici peu. Des chercheurs néerlandais viennent de développer un nouveau test sanguin, qui permet de prédire avec une grande précision le risque de décès, dans les cinq et dix ans à venir.

Basé sur 14 biomarqueurs sanguins, ce test serait fiable à 83 %

83 % de fiabilité, c’est ce que promettent les biologistes à l’origine de ce test, dont le fonctionnement a été décrit ce mardi 20 août, dans la revue Nature Communications. Pour le concevoir, ces derniers se sont appuyés sur les données de santé de 44 168 personnes, âgées de 18 à 109 ans, analysées sur une période de 17 ans.

En examinant les registres de décès - 5 512 participants sont morts pendant la période étudiée - et 226 substances différentes dans leur sang, les chercheurs ont identifié 14 biomarqueurs associés à la mortalité, toutes causes confondues.

Parmi eux, on peut citer la glycémie, le cholestérol LDL, les acides gras polyinsaturés, les glycoprotéines acétyles et l’albumine, déjà connus pour être annonciateurs de certaines maladies graves (cancer, problèmes cardiaques, diabète…). Mais d’autres marqueurs mis en évidence par les chercheurs ne sont pas forcément connus pour être liés à des pathologies mortelles, ce qui rend ces résultats plus surprenants.

Ces biomarqueurs ont été mis à l’épreuve avec succès

Une fois ces biomarqueurs identifiés, les scientifiques les ont testé, afin de vérifier leurs capacités à annoncer la mort. Pour ce faire, ils ont tenté de prédire le décès d’un groupe de 7 603 Finlandais. Parmi eux, 1 213 ont perdu la vie pendant le suivi.

Résultat : les 14 mesures sanguines sont parvenues à estimer les décès survenus au cours des cinq et dix dernières années, avec une précision étonnante de 83 %. Celle-ci est néanmoins un peu plus faible (72 %) en ce qui concerne les personnes de plus de 60 ans.

“Combinés, ces biomarqueurs améliorent nettement la prédiction des risques de mortalité à 5 et 10 ans, comparé aux facteurs de risques conventionnels, tous âges confondus”, soulignent les chercheurs. “Ces résultats suggèrent que le profilage des biomarqueurs métaboliques pourrait potentiellement être utilisé dans la prise en charge des patients, s’il est validé dans des contextes cliniques pertinents”.

Un test qui pourrait aider à une meilleure prise en charge des patients… mais pas tout de suite

En effet, les prédictions fournies par ce test pourraient améliorer les soins donnés aux patients, et contribuer à prévenir certaines maladies. Face à l’annonce de leur proche décès, certains malades pourraient aussi modifier leurs habitudes de vie, dans le but de vivre plus longtemps.

Néanmoins, les biologistes ont encore beaucoup de travail à fournir sur ce test, s’ils veulent un jour le voir utilisé dans le milieu médical. Celui-ci doit être testé en milieu clinique, et étendu à d’autres groupes de population.

Sources

A metabolic profile of all-cause mortality risk identified in an observational study of 44,168 individuals, Nature Communications, 20 août 2019. 

Cette étude un peu flippante qui prédit quand nous allons mourir, Presse-Citron, 22 août 2019. 

mots-clés : décès, mort