Stop à la violence conjugale

Le danger de la jalousie

S'il n'y a qu'un seul signe avant-coureur dont on doit se méfier, c'est la jalousie.
"Dès lors qu'elle est excessive, inquisitrice, possessive et soupçonneuse, elle devient maladive. Un homme jaloux à ce point est quasiment toujours violent. Cela commence à bas bruit, par des mots avant les gestes. Il exclut sa femme de tout cercle de relations, il la piste, la soupçonne. Tout en l'amadouant, la persuadant qu'elle sera mieux à la maison, l'homme la coupe de tout projet professionnel et de toute ressource. Avec un homme comme ça, je n'ai qu'un conseil : fuir tout de suite, sans espérer pouvoir le changer par amour", explique Liliane Daligand, psychiatre et auteur de ''Violences conjugales en guise d'amour'', éd. Albin Michel, dans une interview au ''Parisien'' (1/10/2008).

La première gifle

La violence est une addiction, et il est prouvé que plus on laisse s'exprimer cette violence (paroles, coups), plus elle augmente. Et parfois, jusqu'à la mort.

"Il faut dire non, un vrai non, déterminé, en expliquant que c'est la première mais aussi la dernière. Ne pas laisser de place au pardon : l'homme violent l'espère toujours et ce serait une brèche. Si l'on est capable de lui expliquer fermement qu'il doit respecter notre corps, cela peut stopper ses futurs accès de violence. Parler et raisonner ne sert à rien. On voit bien en consultation à quel point ils se sentent eux-mêmes infirmes de la parole", insiste Liliane Daligand.

Faire constater les coups

Il ne faut jamais négliger de faire constater les actes de violences. C'est une façon formelle de dire 'stop' et de faire rempart à la spirale infernale de la violence.

Pour cela, plusieurs moyens existent auprès de services parfaitement informés. L'objectif est de faire établir un certificat médical, absolument indispensable, auprès du médecin traitant ou de l'hôpital.

Le médecin doit établir un certificat médical en notant les dires de la patiente et ses constatations cliniques. Ce certificat doit être fait par un docteur en médecine, possédant une expérience. La formation de médecin urgentiste n'est pas actuellement adaptée.

Si nécessaire, des photos des blessures peuvent être jointes à ce constat. Le certificat médical servira d'élément de preuve pour les procédures judiciaires que la victime pourra être amenée à engager ultérieurement : poursuites pénales, procédures civiles (divorce, séparation, indemnisation).

Porter plainte

"Toujours porter plainte !", insiste Liliane Daligand. Les services de gendarmerie et de police sont sensibilisés. D'ailleurs, les accueils sont souvent assurés par des femmes.

L'objectif, ici, est le dépôt d'une plainte. Une simple main courante ne suffit pas. En effet, seule la plainte peut donner lieu à une éventuelle garde à vue, véritable sanction pour le coupable de violences.

Le dépôt sur main courante : Il s'agit d'une simple déclaration d'un particulier qui peut être faite au commissariat de police. Les faits relatés par la personne vont être consignés sur un registre de main courante tenu par les services de police.
Elle peut être également effectuée à la brigade de gendarmerie : les faits relatés sont transcrit sur procès-verbal de renseignements judiciaires.

Porter plainte : C'est une dénonciation en justice d'une infraction dont on est la victime.

La plainte : C'est l'acte par lequel toute personne qui s'estime victime d'une infraction en informe le procureur de la République, un service de police ou de gendarmerie.

Se faire aider

La violence subie est destructrice, physiquement, et psychologiquement aussi. Elle entraîne un sentiment de mépris envers soi, de dénégation, de dévalorisation, de honte aussi très souvent.

Il est exceptionnel qu'une femme s'en sorte seule : il lui est souvent indispensable de se faire aider pour y échapper.

Et, s'il est souvent difficile de s'adresser aux amis ou à la famille, il existe aujourd'hui de nombreuses structures d'aide aux femmes victimes de violences : centres d'information féminins et familiaux, associations d'aide aux victimes...

Enfin, un service d'aide téléphonique a été mis en place par les services publics en 2005, le <3919.

Partir

La seule solution pour mettre fin définitivement à un processus de violence est de partir, de quitter le domicile commun.

Partir chez des amis, dans la famille, chez des voisins ou dans un centre d'hébergement.

La neutralité des centres d'hébergement est un atout majeur dans des circonstances où l'on a parfois besoin de discrétion. D'autre part, certains centres accueillent également les enfants au besoin.

mots-clés : maison, divorce
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