"Ce n'est pas beau de mentir". On nous rabâche cette injonction depuis notre plus tendre enfance. On nous disait aussi que "faute avouée est à moitié pardonnée". La réalité ne semble pas aussi simple puisque la plupart des adultes ont régulièrement recours au mensonge si l'on en croit les travaux du Robert Feldman, professeur de psychologie à l'université du Massachusetts (USA).
En effet, il se trouverait que 60% des gens mentent au cours d'une conversation banale de dix minutes et alignent deux à trois mensonges en moyenne durant ce laps de temps. Plus troublant encore, la plupart des participants à l'étude du ne se seraient même pas compte des mensonges qu'ils ont proférés jusqu'à ce qu'on leur repasse la conversation en vidéo. D'après le scientifique, les humains mentent couramment en espérant se mettre davantage en valeur.
"Les femmes sont plus susceptibles de mentir pour valoriser leur interlocuteur, tandis que les hommes le font davantage pour se valoriser eux-mêmes", explique Robert Feldman.
Si vous êtes nombreux à avoir tendance à "arranger la vérité", vous êtes moins nombreux à être capable de déceler les menteurs. Plusieurs experts en psychologie, dont le Dr Leanne ten Brinke (Haas School of Business, USA) fait partie, ont déjà identifié certaines modifications physiologiques et comportementales qui en disent sur la sincérité de vos interlocuteurs. Découvrez dans notre diaporama 10 comportements qui trahissent des mensonges. Attention, notre liste n'est pas exhaustive et il faut savoir que pour l'heure, ces études sont loin d'être fiables à 100 %.
Que se passe-t-il dans le corps lorsqu'on ment ?
Lorsqu'il nous arrive de mentir, la peur d'être démasqué provoque un stress. Ce dernier provoque alors un pic d'adrénaline, ce qui augmente fatalement notre rythme cardiaque. C'est de ce phénomène dont découlent les changements physiologiques et comportementaux. Un rythme cardiaque accéléré et un flux sanguins altéré peuvent jouer sur la respiration et généré certains comportements.
Certains détecteurs de mensonge se basent sur ces réactions et analysent les comportements. En France, ils n'ont toutefois pas de valeur juridique et ne peuvent faire office de preuve auprès des tribunaux. Encore une fois, les changements physiologiques générés par les mensonges ne sont pas une science exacte.
Les menteurs ont tendance à cacher leur lèvres
C'est un geste courant chez les menteurs. Une main sur la bouche ou un doigt sur les lèvres peut traduire un mensonge. Ce langage corporel inconscient révèle un manque de sincérité.
Ils se répètent et donnent trop de détails
Les menteurs sont mal à l'aise en cas silence. Ils veulent souvent le meubler en parlant plus que de nécessaire. Ils vont donner beaucoup plus d'informations qu'il ne leur est demandé.
Ils sont fuyants
Dans un réflexe inconscient pour se rapprocher d'une issue de secours, les menteurs vont se diriger "subtilement" vers la porte. Certains se contenteront de changer subitement de sujet de conversation.
Leur respiration est affectée
Les menteurs respirent plus bruyamment, car mentir influe le rythme cardiaque et le débit sanguin. Ce n'est pas un hasard non plus si certains ont tendance à rougir lorsqu'ils débitent un mensonge.
Leur regard change de direction
Les yeux peuvent trahir un mensonge. Certaines personnes lèvent les yeux vers la droite lorsqu'elles se souviennent d'une information, mais les baissent quand elles mentent.
Chez d'autres, un changement dans le mouvement du regard peut être un bon indicateur.
Ils se braquent et deviennent agressifs
Une personne qui se braque à la moindre interrogation a souvent quelque chose à se reprocher. Si elle était au clair avec elle-même, elle vous répondrait clairement, sans se fâcher.
Ils s'agitent et ne tiennent plus en place
L'agitation est un signe flagrant de nervosité. Un menteur aura tendance à se triturer les cheveux, ses oreilles ou encore à bouger ses pieds. Les pieds s'agitent parce que, se sentant vulnérable, inconsciemment le corps du menteur veut prendre la fuite.
Chez d'autres, on va aussi déceler de très rapides mouvements de tête, de sourcils légèrement tirés vers le haut et le milieu du front.
La tonalité de leur voix change
Lorsque l'on ment, notre voix peut nous trahir, par des variations de fréquence dans notre flux de parole. Ces dernières peuvent être révélatrices d'un certain stress.
Les menteurs ont tendance à effleurer leur nez
Il se murmure aussi que les personnes qui mentent ont tendance à se toucher le nez (on en revient à Pinocchio !). Ce geste inconscient peut être lié à la poussée d'adrénaline dans les capillaires du nez.
Mensonge : attention si le message met du temps à arriver
Une étude parue dans la revue ACM Transactions on Management Information Systems a identifié les signaux pouvant trahir un mensonge dans un message numérique. L'analyse a montré que les mensonges mettaient environ 10 % de temps en plus à être envoyés et qu'ils auraient tendance à être plus courts et plus expéditifs (moins de mots).
Self-presentation and verbal deception: Do self-presenters lie more?, Basic and Applied Social Psychology, 24(2)
Some Evidence for Unconscious Lie Detection, APS, 2014
The Body Language of Liars: From Little White Lies to Pathological Deception ― How to see through the Fibs, Frauds, and Falsehoods People Tell You Every Day Broché - 21 octobre 2013
Detecting Deceptive Chat-Based Communication Using Typing Behavior and Message Cues, ACM Transactions on Management Information Systems, 2013
Recevez encore plus d'infos santé en vous abonnant à la quotidienne de Medisite.
Votre adresse mail est collectée par Medisite.fr pour vous permettre de recevoir nos actualités. En savoir plus.