Une enquête nationale, réalisée par Ifop à la demande de Charles.co, une plateforme dédiée à la santé sexuelle des hommes, dévoile des chiffres édifiants sur l’éjaculation précoce. Il se trouve que 2/3 des hommes sont confrontés à ce phénomène, encore très tabou.

L’étude a été réalisée auprès d’un échantillon de 1957 hommes représentatifs de la population, âgés de 18 à 69 ans. Les problèmes d’éjaculation précoce constituent un phénomène de masse, d’après les premiers résultats : 80 % des hommes admettent n’être déjà pas parvenus à se retenir de jouir au cours de leur vie. Et pour la plupart des sondés, ce dysfonctionnement sexuel n’est pas résolu. Ils sont 71 % sexuellement actifs à reconnaître avoir éjaculé trop rapidement au cours des 12 derniers mois.

Si l’éjaculation précoce semble impacter fortement la vie intime des hommes, ces derniers ne sont pas pour autant disposés à en parler ou à se faire aider. Seul 1/3 d’entre eux ont déjà évoqué ce trouble avec leur partenaire et seulement 16 % se sont décidés à consulter.

30 % des hommes éjaculent avant d’avoir pénétré leur partenaire

Pour beaucoup d’hommes, l’éjaculation précoce est particulièrement handicapante dans la sexualité. Près d’un tiers des hommes (31 %) admettent avoir éjaculé avant même de pénétrer leur partenaire ! Ces dysfonctionnements peuvent donc avoir des sérieuses conséquences sur la relation de couple.

En effet, 30 % des femmes ayant déjà eu une relation avec un éjaculateur précoce déclarent avoir rompu pour cette raison.

L’éjaculation précoce provoque un sentiment de "honte"

Comment expliquer le silence des hommes ? La réponse est simple d’après le sondage. La quasi-totalité des hommes (90 %) aspire à des rapports sexuels plus longs, et ceci alors même qu’ils ont déjà tendance à surévaluer la durée moyenne d’un rapport complet (26 minutes, contre 22 minutes aux dires des femmes).

En outre, le fait de ne pas être en mesure de faire durer la pénétration constitue une source d’anxiété, voire de honte, très répandue. Près de deux hommes sur trois admettent avoir déjà été préoccupés par leurs capacités à se retenir de jouir avant que leur partenaire ne parvienne à l’orgasme.

Ce sentiment perpétuel de honte freine les hommes à verbaliser ce problème. Seulement 36 % des hommes concernés par l’éjaculation précoce ont déjà évoqué leur trouble avec leur partenaire, et seuls 16 % ont consulté un professionnel de la santé.

À une époque ou domine le culte de la performance sexuelle masculine, la difficulté de ne pas coller au modèle du "mâle", capable de satisfaire sa partenaire constitue pour beaucoup une source d’anxiété et de honte, explique François Kraus, directeur du pôle "Genre, sexualités et santé sexuelle" à Ifop.

Le top 10 des solutions les plus utilisées pour se retenir de jouir

Pour les experts, le principal problème de l’éjaculation précoce relève des techniques utilisées par les hommes pour y remédier. Ces dernières sont peu efficaces, voire dangereuses, et sont rarement des traitements pharmacologiques ou psycho-sexologiques approuvés.

Et pour cause, 45 % des hommes admettent ainsi avoir déjà pratiqué la masturbation préventive (safety wank en anglais) avant un rendez-vous. Le principe ? S’être masturbé pour faire baisser le niveau de tension ou d’excitation sexuelle.

On retrouve aussi la technique de Stop-Start de Semans adoptée par 66 % des éjaculateurs précoces. Elle consiste à arrêter simplement la stimulation à chaque imminence éjaculatoire. D’autres ralentissent les vas-et-viens lors de la pénétration pour éviter de jouir trop vite. En outre, un homme sur deux a déjà pensé à des choses susceptibles de calmer l’excitation.

Enfin, un homme sur dix admet avoir eu recours à la drogue (cannabis ou cocaïne) pour se retenir de jouir.

"Dans ce contexte marqué par la difficulté de la gent masculine à verbaliser ces problèmes, trouver le moyen de libérer la parole des hommes auprès du corps médical paraît essentiel afin de réduire la sous-médicalisation de cette pathologie et ses conséquences : le recours à des techniques inefficaces ou risquées alors même que des traitements pharmacologiques ou psycho-sexologiques existent", ajoute François Kraus.

Sources

Sondage Ifop à la demande de charles.co

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