Les études prouvant l’impact du sommeil sur la santé ne manquent pas. De nouveaux travaux, publiés dans le Journal of the American Heart Association, viennent s’ajouter à cette liste déjà longue. Ces derniers montrent que dormir moins de six heures par nuit augmente le risque de décès prématuré.
Les habitudes de sommeil de 1 654 personnes étudiées sur 25 ans
Les cardiopathies ischémiques (à l’origine des angines de poitrine et des infarctus) et les accidents vasculaires cérébraux sont les deux principales causes de mortalité dans le monde. L’hypertension de stade 2 et le diabète de type 2 sont des facteurs de risque de ces deux pathologies.
Des chercheurs de la Pennsylvania State College of Medicine se sont penchés sur le rôle du manque de sommeil dans la mortalité associées aux facteurs de risque cardiométaboliques (soit l’hypertension et le diabète), ainsi qu’aux maladies cardiaques et aux AVC. Pour ce faire, ils ont analysé les données de 1 654 personnes âgées de 20 à 74 ans.
Leurs habitudes de sommeil ont été étudiées en laboratoire pendant sept ans, puis les scientifiques ont continué à les suivre pendant dix-huit ans. Au cours de cette période, 521 participants sont décédés.
Deux fois plus de risque de mourir prématurément en dormant trop peu
Au regard de ces analyses, les chercheurs ont conclu que la durée du sommeil pouvait être un bon indicateur des risques de décès d’une personne. En effet, les sujets qui souffraient d’hypertension ou de diabète, et qui dormaient moins de six heures par nuit, voyaient leurs risques de mourir d’une maladie cardiaque ou d’un AVC multipliés par deux.
À l’inverse, ceux qui souffraient d’hypertension ou de diabète de type 2, mais qui dormaient plus de six heures par nuit, avaient un risque de décès prématuré négligeable.
Les scientifiques ont aussi observé que les personnes souffrant d’une maladie cardiaque ou qui avaient subi un AVC, et dormaient moins de six heures par nuit, avaient trois fois plus de risques de mourir d’un cancer.
Une meilleure prise en charge des troubles du sommeil permettrait de réduire cette mortalité
Pour les auteurs de l’étude, bien dormir pourrait protéger certaines personnes atteintes de problèmes cardiovasculaires. “Une courte durée de sommeil devrait être considérée comme un facteur de risque” de décès prématuré, estime Julio Fernandez-Mendoza, auteur principal de ces travaux. Elle devrait donc être “la cible de pratiques cliniques” visant à promouvoir une bonne hygiène de sommeil, et ainsi améliorer le pronostic chez ces patients.
“J’aimerais que des changements soient apportés aux politiques de soin, afin que les consultations et les études sur le sommeil deviennent une partie intégrante de nos systèmes de santé”, ajoute l’expert. “Une meilleure identification des personnes ayant des troubles du sommeil pourrait mener à une meilleure prévention, à des traitements mieux adaptés, à une meilleure santé à long terme et à une utilisation réduite des soins de santé”.
Interplay of Objective Sleep Duration and Cardiovascular and Cerebrovascular Diseases on Cause‐Specific Mortality, JAHA, 2 octobre 2019.
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