Avant d’arriver dans notre bouche, les aphtes seraient-ils dans nos gènes ? Il semblerait. C’est la théorie de scientifiques de l’Université de Bristol. Après avoir mené une étude auprès de 450 000 participants issus du Royaume-Uni, des USA et de l’Australie, ces experts ont pu identifier la génétique comme facteur favorisant les ulcères buccaux.
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Comment soulager les aphtes ?« L’ulcération buccale est la maladie ulcéreuse la plus courante chez l’homme, partagent les auteurs de l’étude. Elle touche jusqu’à 25 % des jeunes adultes et une proportion plus élevée d’enfants. Les ulcères de la bouche englobent les aphtes et plaies courantes formées à la surface de la muqueuse buccale ». Les résultats de cette étude ouvrent ainsi la voie à l’élaboration de nouveaux traitements.
97 variations génétiques prédisposent aux aphtes
A ce jour, de nombreuses causes d’ulcères de la bouche sont reconnues, notamment les traumatismes des muqueuses et affections auto-immunes et inflammatoires. Et pour cause, les ulcères de la bouche sont particulièrement fréquents chez les patients atteints de la maladie de Crohn. Mais cette théorie ne s’applique pas à tous. De nombreuses personnes souffrent d’ulcères buccaux récurrents, sans être concernées par ce type de maladies ou traumatisme buccal.
Des études basées sur la famille ont alors été menées : et, elles confirment le rôle de la génétique dans la survenue d’ulcères de la bouche. En effet, 97 variations génétiques communes dans le génome prédisposent à ces derniers. Il s’agirait des gènes associés à la régulation du système immunitaire.
De nouveaux traitements en vue ?
Grâce à leurs recherches, les experts ont été en mesure d’identifier 52 médicaments susceptibles de réguler les effets de la variation génétique dans ce cas de figure. En effet, plusieurs des gènes responsables des ulcères buccaux se trouvent dans des voies déjà ciblées par des traitements.
On pense notamment aux médicaments utilisés pour traiter certaines maladies liées au système immunitaire, comme la polyarthrite rhumatoïde, le psoriasis ou encore la maladie de Crohn.
Genome wide analysis for mouth ulcers identifies associations at immune regulatory loci, Nature communications, 5 mars 2019