Dans le bras de fer qui oppose l’Assurance maladie aux syndicats de médecin sur les revalorisations tarifaires, la Sécu semble peu à peu lâcher du lest. La troisième séance plénière de négociations conventionnelle avec les médecins libéraux qui s’est tenue jeudi 8 février 2024 s’est apparentée à une main tendue des représentants de l’Assurance maladie vis-à-vis des praticiens.
Alors que jusqu’ici les discussions achoppaient autour de la hausse du tarif de la consultation, la Caisse primaire d’assurance maladie s’est dite prête à revaloriser à 30 euros la consultation "de base" chez le médecin, au cours de ce troisième round de consultations. Si cette proposition est retenue, le patient pourrait donc se voir facturer non plus 26,50 euros mais 30 euros à la fin de son rendez-vous chez le médecin.
Sur le papier, cette offre fait office de bonne nouvelle, alors que les syndicats de médecins et l’Assurance maladie avaient échoué à s’entendre lors des négociations conventionnelles l’an dernier. Cette absence de consensus avait abouti à une augmentation décidée par "un arbitre" à hauteur de 1,50 €, mise en œuvre en novembre 2023.
Un passage de 25 à 26,50 € qui n’avait pas apaisé la colère des syndicats de médecin qui avaient jugé cette hausse insuffisante au regard de l’inflation et de l’augmentation des charges qui pèsent sur leur exercice au quotidien.
30 euros la consultation, sous réserve de certains engagements
L’éventuelle hausse à 30 euros la consultation, si elle a lieu, ne sera pas effective avant la fin de l’année 2024. Mais rien n’est encore acté. Car cette proposition de l’Assurance maladie est assortie d’une série de conditions, comme elle l’explique dans un communiqué : "Ces évolutions tarifaires ne seront mises en œuvre que si elles s’accompagnent d’autres évolutions en faveur de l’amélioration de la santé de la population". Parmi ces évolutions nécessaires, la Sécu plaide pour une "refonte ambitieuse des rémunérations forfaitaires afin de renforcer le rôle du médecin traitant, avec notamment "un nouveau forfait médecin traitant". Elle penche également en faveur d'"un programme très ambitieux sur la qualité et la pertinence des soins", par exemple avec l’engagement des médecins à suivre davantage de patients au long cours.
Un nouveau cycle de négociations début mars
La Sécu souhaite également des améliorations de l’accès aux soins, "notamment pour trouver un médecin traitant et faciliter le recours à la médecine spécialisée, et sur la permanence des soins, notamment en première partie de nuit", ou encore avec plus de médecins installés dans les déserts médicaux.
Reste à savoir comment vont réagir les syndicats de médecins à ces propositions. Pour faire avancer les discussions, des réunions bilatérales sont prévues avec chacune des organisations syndicales, avant le coup d’envoi du quatrième round de négociations début mars. La partie est donc loin d’être terminée.
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