Vivre en ville s’avère plus dangereux pour la santé qu’on ne pourrait le penser. En effet, une nouvelle étude, publiée dans le Journal of Public Health, suggère que la pollution de l’air et le fait de vivre en immeuble pourraient être associés à un risque accru de maladies cardiovasculaires.
140 000 morts de maladies cardiovasculaires chaque année
En France, les maladies cardiovasculaires sont à l’origine de 140 000 morts chaque année, selon le Ministère de la Santé. Parmi elles, on peut citer l’infarctus, l’accident vasculaire cérébral ou encore l'insuffisance cardiaque. Plusieurs facteurs, comme l’hypertension, le diabète ou le syndrome métabolique favorisent la survenue des troubles cardiovasculaires - et d’autres problèmes de santé.
Une majorité de ces troubles pourrait pourtant être évitée, dans la mesure où ils sont largement favorisés par notre mode de vie : alimentation industrielle, sédentarité, tabagisme… Mais il existe également des facteurs de risque environnementaux, tels que la pollution, les nuisances sonores, le type de logement ou encore la qualité du voisinage.
Des facteurs environnementaux peuvent favoriser ces maladies
Les chercheurs se sont penchés tout particulièrement sur l’exposition à long terme à la pollution atmosphérique et la distance qui sépare le domicile des espaces verts et des grands axes routiers.
Ils ont examiné leurs liens avec l’apparition de l’hypertension et de certaines composantes du syndrome métabolique (taux de triglycérides et glycémie élevés, cholestérol HDL réduit, obésité), chez des habitants de la ville de Kaunas (Lituanie). Les personnes étudiées résidaient soit dans des maisons privatives, soit dans des immeubles.
La pollution atmosphérique et la vie en immeuble augmentent les risques
Les scientifiques ont observé une association entre un haut niveau de pollution atmosphérique et la réduction du taux de cholestérol HDL. Ils ont aussi enregistré un lien entre l’exposition au trafic routier et l’apparition de l’hypertension, l’augmentation du taux de triglycérides et la réduction du bon cholestérol.
Cet impact n’a toutefois été remarqué que chez les personnes vivant dans des immeubles logeant plusieurs familles. Et dans la mesure où il y a généralement plus de circulation près des immeubles, leurs habitants auraient aussi un risque accru d’hypertension.
Les espaces verts réduisent le risque cardiovasculaire
À l’inverse, vivre près d’un espace vert ferait diminuer les facteurs de risques de maladies cardiovasculaires. Et il semble que plus ces parcs et jardins sont grands et riches en verdure, plus les risques diminuent. Les chercheurs ont noté l’impact positif d’un environnement naturel sur la santé.
“Ces résultats nous permettent d'affirmer que nous devons réglementer autant que possible l'espace de vie par personne dans les immeubles qui accueillent plusieurs familles”, souligne Agnė Brazienė, auteure principale de l’étude. Il faudrait, selon elle, “améliorer l'isolation acoustique des appartements et promouvoir le développement d'espaces verts dans ces logements”.
Association between the living environment and the risk of arterial hypertension and other components of metabolic syndrome, Journal of Public Health, 24 juin 2019.
Study finds link between hypertension and air pollution, EurekAlert, 25 juin 2019.
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