Le printemps est synonyme de nombreuses éclosions de fleurs : jonquilles, lilas, magnolias, rhododendrons… Les températures plus douces qu’en hiver favorisent néanmoins le développement de plantes bien moins agréables, voire dangereuses si l’on s’en approche de trop près. Découvrez les 15 plantes les plus toxiques dans notre diaporama, avec Florence Raynaud, pharmacienne et naturopathe, coauteur de Ma boîte à pharmacie naturelle, (Editions du Dauphin)
25% à 30% de la population française est allergique au pollen
Le printemps peut devenir rapidement cauchemardesque pour les personnes allergiques au pollen, qui se propage durant toute cette saison. Irritation des yeux, écoulement nasal... Selon l’Inserm, l’Institut national de la santé et de la recherche médicale, 25% à 30% de la population française est allergique au pollen. Certains patients devront se résoudre à prendre des médicaments antihistaminiques pour lutter contre les effets allergènes.
Les plantes les plus allergisantes
Vous avez un jardin ? Si vous êtes victime de rhinite allergique, il est nécessaire d’éviter certaines plantes, dont le pollen est particulièrement allergène. Certains arbres, tels que le bouleau, le charme ou le noisetier ont un potentiel allergisant particulièrement important, tout comme le cyprès. Il en va de même pour le Frêne et l’olivier. Les orchidées, tulipes et lys provoquent des allergies cutanées en cas de contact.
Les plantes d’intérieur ne sont pas exemptes d’effets allergisants, comme le ficus par exemple. Il suffit de s’en approcher de trois mètres pour en ressentir les effets, qui durent six mois après son retrait de la pièce. Il en va de même pour le philodendron, dont la sève peut provoquer de l’eczéma. Si ces symptômes peuvent être handicapants au quotidien, d’autres plantes peuvent vous intoxiquer et entraîner un danger pour votre santé. Découvrez en 15 dans ce diaporama.
Glycine : de fortes céphalées
Le parfum enivrant de la glycine (wisteria) ne doit pas tromper sur sa toxicité. C'est une plante toxique (en particulier ses graines).
Ce que l’on risque : En cas d'ingurgitation, il y a des risques "de troubles digestifs comme des nausées, vomissements, diarrhées et douleurs abdominales" alerte la naturopathe mais aussi potentiellement de "fortes céphalées".
Muguet : il augmente la pression artérielle
De par sa composition en glycosides cardiaques notamment, le muguet (convallaria majalis) est très toxique. Offrir un bouquet de muguet peut rapidement se transformer en cauchemar en cas d'ingurgitation par un enfant ou un animal.
Ce que l’on risque : Le muguet peut ralentir le rythme cardiaque et accentuer les contractions du cœur tout en augmentant la pression artérielle.
Gui : des vomissements
"Les protéines toxiques du gui (viscum album) les viscotoxines, se situent dans les feuilles et les tiges (mais moins dans les baies)", prévient Florence Raynaud, pharmacienne.
Ce que l’on risque : vomissements, diarrhées, faiblesses et agitation peuvent apparaître après l’ingestion de plus de 5 baies ou des feuilles/tiges.
Ingurgitées en grandes quantité, les baies du gui peuvent poser des problèmes cardiaques, et les branches des nausées, des vomissements et des somnolences.
Anémone : une inflammation locale si on touche la plante avec la bouche
Le suc de l'anémone (anemone nemorosa) contient des composés toxiques dont la teneur varie selon les espèces. Certaines de ses protéines sont impliquées dans un effet épidermique vésicant sur la peau et les muqeuses.
Ce que l’on risque : "Une inflammation locale et des vésicules si la plante touche la bouche. En cas d’ingestion elle peut aussi provoquer vomissements, diarrhées, vertiges, faiblesse, voire inflammation des reins, exaltation de la sécrétion urinaire, convulsions, avec des difficultés respiratoires et cardiaques", explique Florence Raynaud.
Laurier rose : une plante jolie mais cardio-toxique
Fleurs, feuilles, écorce, bois. Toute les parties du laurier-rose (nerium oleander), plante pourtant très belle, sont toxiques.
Ce que l’on risque : La plante entraîne d’abord des troubles d’ordre digestif (vomissements abondants immédiat après l’ingurgitation), puis cardiaques puisqu’elle contient une substance cardio-toxique. "Selon la quantité ingérée, l’intoxication peut être plus ou moins grave, et même mortelle et il faut pas sous-estimer les symptômes" souligne Florence Raynaud.
Le pommier d’amour : perte d'équilibre et baisse de la température
Le pommier d’amour (Solanum pseudocapscicum) pourrait bien vous donner le baiser de la mort. Ces jolies petites baies rouges et jaunes cultivées surtout pour la décoration d’intérieure sont de vrais dangers.
Ce que l'on risque : De par leur composition en solanine, ces baies, comme les germes sur les pommes de terre, irritent le tube digestif et peuvent provoquer vomissements, constipations, diarrhée, tremblements et perte d’équilibre ainsi qu’une baisse de la température en cas d'ingestion. Plus encore quand elles sont vertes.
A noter : L'intégralité de l'arbuste est toxique (feuilles, tiges et racines).
Poinsettia : son latex est toxique
Egalement surnommée "étoile de Noël", la poinsettia (euphorbia pulcherrima), aux jolies bractées rouges ou blanches, est une plante assez toxique.
Ce que l’on risque : "Les animaux ou les humains qui ingurgiteraient par erreur l’étoile de Noël peuvent être soumis à une allergie au latex de la plante et souffrir de diarrhées et de problèmes digestifs", avertit la pharmacienne. Elle peut également produire des réactions allergiques ou des irritations.
Pour les tailler, mieux vaut mettre des gants afin de protéger les yeux. "Il est important de bien laver la peau en cas de contact avec le latex d’une euphorbe", précise le centre belge Antipoison.
Cigüe : un poison antique
La ciguë (conium maculatum) est une plante extrêmement toxique, surtout connue pour avoir empoisonné le philosophe Socrate, condamné à mort.
Ce que l’on risque : "La feuille de cigüe ressemble à du persil, la fleur à du fenouil, mais il ne faut pas confondre car 1 à 2 branches suffisent à donner la mort", affirme la pharmacienne et naturopathe Florence Raynaud.
Dieffenbachia : des lésions à l’œsophage
Souvent utilisée comme plante d’appartement, la dieffenbachia plaît par ses grandes feuilles bariolées.
Ce que l'on risque : "Le latex (lait dans la tige) de la plante est composée de cristaux d’oxalate, les sels minéraux de l’acide oxyanique, qui peuvent brûler extrêmement la bouche ou la langue en cas d’ingurgitation par un enfant" explique Florence Raynaud. "Le mâchonnement d’une feuille peut aussi entraîner des "difficultés à avaler, parfois même [...] respiratoires" ajoute le centre belge Antipoison. En cas d’ingurgitation, elle peut produire "des douleurs abdominales, des vomissements, de la diarrhée et même des lésions de l’œsophage", précise le centre. Le contact avec la peau peut également entraîner une inflammation.
Lantanier : hépato-toxique
Les fruits du lantanier ou "lantana camara" sont à craindre quand ils sont encore verts, tout comme son feuillage.
Ce que l'on risque : Les fruits et le feuillage sont hépato-toxiques en cas d'ingurgitation. Son feuillage produit des triterpénoïdes et des pentacycliques qui le rendent mauvais pour le foie et photosensibilisant pour les animaux.
Belladone : des délires et troubles de la conscience
La belladone (atropa belladonna) est une plante dangereuse et toxique toute l’année mais plus spécifiquement pendant l’automne à cause de ses baies noires.
Ce que l’on risque : Elle contient un alcaloïde toxique : l’atropine. "2 à 3 de ses baies peuvent provoquer une intoxication aiguë chez l’enfant et agir sur le système nerveux un quart d'heure à une demi-heure après l’ingestion en déclenchant des troubles cardiaques, délires et troubles de la conscience", informe la pharmacienne.
Ricin : une détresse respiratoire mortelle
6000 fois plus toxique que le cyanure et 12 000 fois plus que le venin du crotale, le ricin (ricinus) est composé de ricine, une protéine très toxique, surtout en cas d’inhalation par voie pulmonaire ou parentérale.
Ce que l’on risque : En quelques minutes voire plusieurs heures, le sujet risque une irritation oculaire (brûlure, larmoiement, conjonctivite), et pharyngée. "Une irritation respiratoire est également possible, marquée par des toux, dyspnée, œdème pulmonaire... et peut même déclencher une détresse respiratoire aiguë" précise Florence Raynaud. Utilisée comme poison par les services secrets bulgares dans les années 1980, la ricine peut conduire à la mort en trois à cinq jours après l’apparition des symptômes.
Datura Stramonium : sécheresse des muqueuses
Cette plante de la famille des solanacées est riche en alcaloïdes. Ceux-ci sont toxiques en cas d'ingestion.
Ce que l’on risque : Des effets secondaires désagréables comme la sécheresse des muqueuses, l’amnésie, la confusion mentale qui peut elle-même entraîner des risques d’accidents.
Colchique : indigestion mortelle
Le colchique est une fleur dont l'ingestion est toxique. Elle se confond facilement avec l'ail des ours, une plante comestible.
Ce que l'on risque : ingérer un colchique peut entrainer des troubles digestifs, tels que des vomissements ou diarrhées, et cette intoxication peut vous être mortelle, selon la quantitée prise.
Arum tacheté : attention, danger !
Cette plante vivace porte des baies d'un rouge luisant, très toxiques.
Ce que l'on risque : La sève des fruits de l'arum tacheté est dangereuse pour les muqueuses et les yeux. L'ingestion de cette plante peut provoquer un oedème de la gorge, pouvant mener à la mort.
Remerciements à Florence Raynaud, pharmacien et naturopathe, coauteur de Ma boîte à pharmacie naturelle, Editions du Dauphin, 2012 pour sa collaboration à cet article.
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