Ozempic : on vous explique les polémiques autour de ce médicament “minceur” prisé des stars hollywoodiennes

Rybelsus, Wegovy, Mounjaro… Plusieurs dénominations

Ce médicament existe sous plusieurs dénominations. Parmi elles :

• le Rybelsus (il se prend sous forme orale)
• le Wegovy (une injection hebdomadaire de sémaglutide)
• le Mounjaro (une injection hebdomadaire de tirzépatide)
• le Victoza ou Saxenda (une injection quotidienne de liraglutide)

Le Wegovy est pour sa part destiné aux patients souhaitant perdre du poids et ne cible pas spécifiquement les personnes atteintes par le DT2. En France, il n’est prescrit qu’aux personnes en situation d’obésité sévère (IMC supérieur à 40), tandis qu'aux États-Unis, il peut être délivré aux personnes en surpoids (IMC supérieur ou égal à 27).

Des tensions d'approvisionnement pour les diabétiques

L’Ozempic est supposé être prescrit dans la grande majorité des cas à des patients souffrant de DT2. La perte rapide de poids permise par ce médicament l’a toutefois placé sous le feu des projecteurs : sur TikTok, le mot-clé #Ozempic culmine aujourd’hui à plus de 500 millions de vues et de nombreux influenceurs prônent les "vertus" de ce traitement. Résultat, beaucoup de personnes - souvent très jeunes - souhaitent s’en procurer. Le 1er mars 2023, l'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) a donc émis une alerte : "Des remontées de terrain font état d’un usage détourné chez des personnes non diabétiques dans un objectif de perte de poids."

À cause de ce succès, le médicament connaît des t ensions d'approvisionnement. Les ventes mondiales d’Ozempic ont en effet augmenté de 63% au cours du dernier trimestre 2022. "L’ANSM et l'Assurance Maladie rappellent que l’utilisation du médicament Ozempic (sémaglutide) doit être réservée au traitement du diabète de type 2 insuffisamment contrôlé. Une surveillance renforcée a été mise en place pour s’assurer que les prescriptions respectent ce cadre d’utilisation", déclare l'ANSM.

Ozempic : un traitement à vie

Ces chiffres peuvent paraître abstraits, mais pour les personnes souffrant de DT2, les conséquences de la pénurie sont bien concrètes. “Les symptômes des complications du diabète de type 2 sont une difficulté à cicatriser, une perte de sensibilité au niveau des pieds, des troubles de la vision, une insuffisance rénale, un infarctus ou un AVC”, précise le dictionnaire Vidal.

Il faut également noter que ce traitement est à prendre à vie. L’Ozempic n’est pas, comme l’affirment de nombreux internautes, un remède miracle. Lorsque l’on arrête de prendre ce médicament, si aucun changement n’est apporté en termes d’habitudes alimentaires ou de modes de vie, une reprise de poids opère. Une étude publiée le 19 avril 2022 dans la revue Diabetes, Obesity and Metabolism avait démontré que 12 mois après l’arrêt du sémaglutide, on reprend en moyenne 2 tiers du poids perdu.

Des effets secondaires non négligeables

Comme tout médicament, l’Ozempic a des effets secondaires. “Les effets indésirables les plus couramment observés (qui peuvent toucher plus d’une personne sur 10) comprennent des troubles du système digestif tels que la diarrhée, des vomissements et des nausées. Ils sont d’une intensité légère ou modérée et de courte durée”, indique l'Agence européenne des médicaments.

On résume. Les miracles n’existent pas, et il est impossible de perdre du poids de manière durable grâce à l’action seule d’un médicament. Les prises de médicaments hors indications sont illégales en France, et tout traitement a des effets indésirables. Enfin, et c’est là le plus important : consommer un médicament initialement prévu pour autre chose par pur caprice esthétique empêche des personnes malades de se soigner, ce qui peut avoir des conséquences graves pour celles-ci.