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Sommaire

L'inhumation : la pratique la plus répandue en France

L'inhumation correspond à l'enterrement au cimetière. C'est la pratique la plus répandue en France.

Définition : le verbe "inhumer " est composé des mots latins "in" qui signifie "dans" et "humus" qui signifie "terre". Ce terme désigne donc la mise en terre du corps d'un défunt. "Elle peut se dérouler dans le cadre d'une cérémonie laïque ou religieuse" précise Marie-Thérèse Ferreira De Moura, conseillère funéraire aux Pompes Funèbres dans l'Aube.

Lors du décès : "Quand la personne décède dans une clinique, les pompes funèbres sont obligées de faire un transfert de corps avant la mise-en-bière et de déposer le corps dans une chambre funéraire poursuit notre interlocutrice. Si la personne décède au centre hospitalier, ce n'est pas une obligation de la placer en chambre funéraire, le défunt peut rester à la morgue du centre hospitalier."

Les soins de conservation ne sont pas obligatoires à la morgue du centre hospitalier, ni dans la chambre funéraire. Ils sont effectués par un thanatopracteur. "Si la famille ne souhaite pas faire appel à un thanatopracteur et que les pompes funèbres estiment que l’opération est nécessaire car le corps est en mauvais état, l’organisme doit faire signer une décharge à la famille" indique la conseillère. La housse imperméable éventuellement utilisée pour envelopper le corps avant sa mise-en-bière est fabriquée dans un matériau biodégradable. Elle doit répondre à des caractéristiques de composition, de résistance et d'étanchéité.

La mise-en-bière : D'après le code général des collectivités territoriales, la mise-en-bière est obligatoire. "Cette opération est effectuée par les pompes funèbres, on place le corps d'un défunt dans sa bière, c'est-à-dire son cercueil, avant sa fermeture puis la levée du corps. La famille choisit l'entreprise de son choix pour procéder à celle-ci."

En caveau familial ou pas : "L’inhumation doit être faite dans le caveau familial. S'il n'y en a pas alors l’enterrement sera fait dans le cimetière le plus rapproché du domicile de la personne la plus proche du défunt.En général, l'inhumation a lieu dans un cimetière communal mais peut également être faite sur une propriété privée, à condition d'être hors de l'enceinte des villes et des bourgs et, à la distance prescrite, après avis d'un hydrogéologue agréé. La famille choisit si le défunt est enterré en caveau ou non. Pour la dernière étape, la famille du défunt doit choisir le monument qui sera posé par le marbrier au-dessus de la tombe." Il n'est admis en principe, qu'un seul corps dans chaque cercueil. Cependant, l'article du code général des collectivités territoriales autorise deux exceptions, à savoir que peuvent être placés dans un même cercueil, les corps de plusieurs enfants mort-nés de la même mère ou ceux d'un ou plusieurs enfants mort-nés et de leur mère.

Le prix : "Pour une inhumation avec cercueil, il faut compter entre 2500 et 5000 euros."

Les interdictions en France :

  • Inhumer un corps simplement revêtu d'un suaire est interdit
  • Les funérailles ne peuvent avoir lieu qu'après la mise-en-bière du corps, en sorte qu'il n'est pas possible que le défunt soit porté visage découvert à l'église ou au cimetière.
  • L'inhumation des animaux de compagnie ou domestiques dans un cimetière communal est interdite, comme dans une sépulture située en terrain privé, dès lors que ces lieux de sépulture sont réservés à l'inhumation humaine.

L'inhumation : la pratique la plus répandue en France© Adobe Stock

La crémation de plus en plus choisie

Marginale en 1980, où elle concernait moins d’1% de la population, la crémation était choisie en 2013 pour plus de 33 % des obsèques et devrait atteindre les 50 % d'ici 15 ans. Ce qui en fait la deuxième pratique la plus répandue en France.

Définition : la crémation est une technique funéraire visant à brûler et réduire en cendres le corps du défunt. Les motivations sont diverses : écologiques, philosophiques, sociologiques ou encore économiques.

Au préalable : "La personne avant son décès peut faire un contrat obsèques dans l'entreprise de pompes funèbres de son choix, en précisant toutes ses volontés. Par exemple, elle doit préciser si elle souhaite la dispersion de ses cendres au jardin du souvenir, à la mer, ou encore dans un bois. Les pompes funèbres sont dans l'obligation de préciser le lieu de dispersion sur un formulaire qui sera donné à la mairie" expliqueMarie-Thérèse Ferreira De Moura, conseillère funéraire aux Pompes Funèbres.

La mise-en-bière est obligatoire avant la crémation.

Deux choix possibles :

- Disperser les cendres : "Si le défunt a fait part de sa volonté pour la dispersion des cendres, elle sera effectuée dans des espaces collectifs prévus à cet effet, aménagés dans un cimetière ou sur un site cinéraire. Les cendres pourront également être dispersées en pleine nature, à l’exception des voies publiques”. Avant de poursuivre : "Le premier prix pour une dispersion de cendres avoisine les 1230 euros. S’il y a crémation et dispersion des cendres, il est possible de faire la cérémonie au crématorium où le corps a été crématisé."

- Inhumer les cendres : "Si les proches souhaitent conserver les cendres, ils peuvent opter pour un espace collectif appelé le columbarium. Cet endroit est aménagé dans un cimetière ou sur un site cinéraire, il se compose de cases individuelles destinées à accueillir une ou plusieurs urnes. Egalement, il existe des espaces privatifs pour conserver les cendres, l'urne peut être inhumée dans une tombe, dans une sépulture cinéraire, en pleine terre ou dans un caveau spécifique. Elle peut aussi être scellée sur un monument existant." La conseillère ajoute : "Une crémation avec inhumation dans un caveau familial coûte plus cher qu'une simple inhumation. Les proches devront choisir si la cérémonie sera religieuse, à l’église la plus proche du domicile, ou si elle sera civile, c’est-à-dire au cimetière de l'inhumation."

La dispersion des cendres en mer : D'après le code général des collectivités territoriales, la dispersion des cendres cinéraires en mer est autorisée si elle respecte la réglementation maritime française et si elle est effectuée à plus de 300 mètres de la côte. En revanche, elle est interdite dans une rivière, un fleuve ou un cours d’eau.

Si les cendres ne sont pas récupérées par les proches, le crématorium les conserve au maximum 12 mois.

Incinération ou crémation ? Le terme incinération est un abus de langage, on l'utilise à tort, on incinère des déchets, on crématise des corps.

L'aquamation : la crémation par l'eau

Cette technique est une alternative écologique à la crémation. Elle n'est pas autorisée en France, mais est légale en Australie, au Québec et dans 15 Etats américains.

Définition : l'aquamation propose un procédé reposant sur l’eau. Scientifiquement appelée "hydrolise alcaline", cette opération aboutit à un résultat similaire à celui de la crémation, à savoir la réduction de la dépouille en poussière.

Déroulement : lors d'une hydrolyse alcaline, le corps est déposé dans l'appareil d'aquamation. En combinant chaleur et alcanalité à une eau en circulation, on accélère ainsi le processus d'hydrolyse des tissus. À la fin du processus, le corps est retourné à la nature par dissolution aqueuse. N'oubliez pas que notre corps est composé à 65% d'eau ! Les seuls restes solides sont les ossements qui sont ensuite remis aux familles sous forme de cendres (poussières d’os), tout comme lors d’une crémation. Plus précisément, l’aquamation utilise une cuve remplie d’eau chauffée à 93°C. Celle-ci contient un excès d’éléments chimiques (des carbonates et des hydroxydes) qui va permettre l’accélération du phénomène de décomposition du corps. L’aquamation dure en moyenne 4 à 10 heures selon le poids du corps. A la fin du procédé, seuls les os subsistent. Ces résidus osseux sont alors broyés, de la même manière que dans le cadre d’une incinération, et placés dans une urne remise aux proches du défunt.

Une technique écologique : l’eau de la cuve peut également être récupérée et utilisée comme un fertilisant. En effet, elle est riche en matière organique, dépourvue de produits polluants et exempte de toute trace d’ADN, qui a été détruit par le procédé. Cette technique consommerait 10 fois moins d’énergie que la crémation. De même, "puisque la crémation par l’eau n’utilise pas le procédé de combustion, elle est respectueuse de l’environnement et ne produit ni gaz toxiques ni polluants de l’air", selon la Mayo Clinic dont le centre du Minnesota (Etats-Unis) utilise cette technique à des fins de recherche.

La larésomation : il existe une variante légèrement plus énergivore mais deux fois plus rapide que l'aquamation. Il s’agit de la "larésomation", qui nécessite une eau entre 150 à 180°C avec une mise sous pression. Elle reste cependant plus écologique que l’incinération qui requiert une température de 850°C.

A savoir : en Europe, cette technique n’est utilisée que dans les milieux vétérinaires en cas d’épidémie pour éliminer tous les virus ou bactéries qui auraient contaminé les animaux abattus.

L'aquamation : la crémation par l'eau© Adobe Stock

Capsula mundi : quand le corps du défunt sert de fertilisant

Une alternative très écologique pour les obsèques puisque le corps du défunt sert de fertilisant. Un projet culturel qui envisage une approche différente de la sépulture.

Définition : "Capsula mundi" est une capsule en forme d'oeuf faite exclusivement de matériaux biodégradables comme du bioplastique, un plastique capable de se biodégrader rapidement. Le concept a été imaginé par deux designers italiens, Anna Citelli et Raoul Bretzel.

Déroulement : on place le défunt en position foetal à l'intérieur de la coquille, ou bien ses cendres après crémation, puis on l’enterre. Il suffit ensuite de parsemer des graines ou de planter un arbre au-dessus. L’a rbre aura été préalablement choisi par le défunt et servira de mémorial. La plante viendra puiser dans les nutriments libérés par le corps en décomposition pour sa croissance. Le projet baptisé a pour but de remplacer les cimetières jonchés de pierres tombales par de vraies forêts luxuriantes.

A savoir : Capsula Mundi est toujours à l'état de projet à l'heure actuelle. Depuis 2004 en France, il existe un parc funéraire nommé les Arbres de mémoire. Situé en Maine-et-Loire, il propose de déposer les cendres d'un défunt au cœur des racines d'un arbre choisi spécialement.

Thanatopraxie : les soins de conservation pour la présentation du corps

Cette technique est un soin de conservation qui n’est pas obligatoire en France, elle l’est seulement dans le cas de rapatriement à l’étranger dans certains pays.

Définition : cette opération, pratiquée par un spécialiste, consiste à prolonger la conservation du défunt et à lui rendre des traits apaisés lors de la présentation du corps. Autrefois, les techniques de conservation des corps étaient regroupées sous le terme d'embaumement. Ce procédé a vu le jour au cours de la guerre de Sécession, dans laquelle de nombreux soldats sont morts au combat, loin de leurs familles. Les familles des défunts voulaient un enterrement où les cercueils seraient ouverts pour que leurs proches puissent les voir une dernière fois et aussi puissent les reconnaître.

Déroulement : les soins se déroulent intégralement sur une table mortuaire. Le praticien commence par enlever au défunt ses vêtements et autres effets personnels. L'étape suivante est le lavage externe du corps, à l’aide de solutions désinfectantes. Puis, les yeux et la bouche sont refermés, afin de reproduire une expression aussi détendue que possible. Dans ce même but, le thanatopracteur peut raser, coiffer, et maquiller le défunt. Ensuite, un liquide biocide de six à dix litres, généralement composé de formol, est injecté dans une artère, pour prévenir la décomposition du défunt. Un deuxième produit chimique est introduit par les différentes cavités du corps pour préserver les organes cavitaires. Si le corps est gravement déformé, on peut compléter le processus par un embaumement de surface.

En cas de rapatriement : l’Arabie Saoudite et d'autres pays exigent que la thanatopraxie soit administrée aux défunts qui arrivent sur son sol. Il est également possible que la compagnie aérienne chargée du transport du corps impose la thanatopraxie. Avant de prendre sa décision, il convient donc d’être informé des lois de l’Etat dans lequel le corps sera rapatrié, ce qui peut se faire auprès du consulat du pays.

Les obligations en France : Avant 2011, les soins de conservation étaient imposés par la loi française en cas de transport du défunt entre 24 et 48 heures après sa mort, ou sur une distance de plus de 600 kilomètres. Cependant ces impératifs ont été levés. S’il est toujours possible de déplacer le corps jusqu’à 48 heures après le décès, les soins funéraires n’ont plus rien d’obligatoire sur le territoire français.

Thanatopraxie : les soins de conservation pour la présentation du corps© Adobe Stock

L'immersion en mer, interdite en France

Parmi les rites funéraires non autorisés en France, on compte l'immersion en mer.

Définition : Autrefois, lors d'un décès en haute mer à bord d'un navire, les marins avaient pour habitude de procéder à l'immersion du corps dans la mer ou l'océan. Cette pratique s'explique par le fait que les bateaux n'étaient pas équipés de dispositifs permettant de conserver les corps jusqu'à l'arrivée à un port.

Pratique légale : Lorsque le décès s'est produit à bord d'un navire au cours d'un voyage, l'entrée du corps en France s'effectue au vu de la déclaration maritime de santé établie par le capitaine du navire et contre-signée, le cas échéant, par le médecin du bord. Dans ce cas, le corps est placé dans un cercueil hermétique puis rapatrié vers la France.

mots-clés : enterrement, inhumation, mort

Vidéo : Ce qui se passe dans le corps après la mort

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