La mélatonine utilisée pour lutter contre les troubles du sommeil exposerait les patients à des effets indésirables notables. Un bilan publié par la revue médicale indépendante Prescrire le 1er novembre 2018 détaille toutes les réactions négatives que cette hormone peut engendrer. Problèmes neuropsychiques, cutanés et digestifs… la liste des effets indésirables est longue. En France, la mélatonine est considérée comme étant un médicament ou un complément alimentaire en fonction de sa consommation. L’Agence française du médicament (ANSM), aurait recueilli entre 1985 et 2016 plus de 200 effets indésirables liés à sa prise. Quant à l’Agence française de sécurité sanitaire de l'alimentation (Anses), elle aurait recueilli entre 2009 et mai 2017, près de 90 effets secondaires à la suite d’une prise de cette hormone en tant que complément. Le bilan publié rapporte que les troubles étaient :
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- cutanés de type éruptions diverses.
- digestifs : vomissements, constipations, atteintes du pancréas.
- cardiaques avec "des troubles du rythme régressant à l'arrêt de la mélatonine".
"La mélatonine, pas plus efficace qu'un placebo à court terme"
La revue Prescrire n’hésite pas à rappeler que des interactions avec d’autres médicament peuvent se faire connaitre. Selon eux, il y aurait un "risque de diminution de leur activité et/ou addition de leurs effets indésirables". Attention ! Des études chez l’animal montrent également que la prise de mélatonine pourrait être dangereuse en cas de grossesses. L’efficacité de ce médicament n’étant pas certaine, il est donc important de prendre en compte les effets indésirables considérables avant chaque prise.
La mélatonine est essentiellement produite par le cerveau et stimulée lorsqu’il fait sombre d’où son nom d'hormone du sommeil ou "hormone de l’obscurité". Lorsque la sécrétion de mélatonine dans le noir débute, un message est envoyé au cerveau pour dire que c’est le bon moment pour dormir. "Cette hormone a pour fonction d'informer l'organisme de l'alternance jour-nuit, permettant de favoriser l'endormissement" rappellent les auteurs du bilan. Pour eux "quels que soient sa dose et son statut, en cas de mauvais sommeil, la mélatonine n'est pas plus efficace qu'un placebo à court terme".
Peu dormir augmenterait les risques de mourir d'une affection cardiaque
Les problèmes de sommeil sont très fréquents et favoriseraient un durcissement des artères chez les mauvais dormeurs, ce qui augmenterait le risque de problèmes cardiovasculaires. On sait qu'un bon sommeil est le garant d'une bonne santé. Mais selon des chercheurs néerlandais : faire de l'exercice, avoir une alimentation saine, boire de l'alcool avec modération et ne pas fumer réduiraient aussi de 57% leur risque de maladies cardiovasculaires, et de 67% celui de mourir d'un accident cardiaque. En prenant en compte le facteur "sommeil", les chercheurs de l'étude publiée dans European Journal of Preventive Cardiology, ont pu constater que les personnes dormant au moins 7 heures par nuit réduisaient de 65% leur risque cardiovasculaire et de 83% celui de mourir d'une affection cardiaque.
- Mélatonine : effets indésirables notables, Prescrire, 1er nombenre 2018.
- Sufficient sleep duration contributes to lower cardiovascular disease risk in addition to four traditional lifestyle factors: the MORGEN study, European Journal of preventive Cardiology, 3 juillet 2013.