Anticoagulants : ces pratiques vous mettent en grand danger !Istock
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Les traitements anticoagulants

Les traitements anticoagulants sont destinés à empêcher la formation de caillots sanguins en cas de pathologie cardiaque (fibrillation auriculaire, infarctus du myocarde, prothèse valvulaire...). Essentiellement destinés à fluidifier le sang, ce sont des traitements dangereux en cas de surdosage, avec un risque d'hémorragie parfois fatale.

Les plus prescrits sont les antivitamine K, mais ils sont très difficiles à équilibrer lorsque l’on en consomme. Ils agissent en occupant la place de la vitamine K dans des réactions indispensables à la synthèse de certains facteurs de la coagulation.

En France, les anti-vitamine K sont représentés par l'acénocoumarol (Sintrom®, Minisintrom®), la warfarine (Coumadine®) et la fluindione (Previscan®).

Chez une même personne, de nombreux médicaments et aliments peuvent modifier leur activité. Pour cette raison, un traitement anticoagulant doit faire l'objet d'une surveillance médicale attentive. Certains gestes doivent également être évités pour ne pas perturber l’effet du traitement. Explications.

Antivitamines K : attention aux coupures

Antivitamines K : attention aux coupures© Istock

“Par définition, les antivitamines K fluidifient le sang. La durée de coagulation des plaies est donc plus longue et les saignements plus importants. C’est pourquoi il faut éviter de se couper”, explique le Dr Francois Baumann.

Sauf que cette recommandation n’est pas facile à exécuter. Le meilleur moyen reste de se protéger en mettant des gants pour jardiner, faire la vaisselle, couper des aliments… Mais aussi de privilégier un rasoir électrique plutôt que manuel et d’utiliser avec précaution les fils dentaires. Le but ? Éviter de se couper ou encore de faire saigner sa gencive.

Si l’on se coupe malgré ces précautions et que l’on est sous traitement, la coagulation va se faire attendre. Elle mettra plus de temps qu'à l'accoutumée, mais la plaie finira par arrêter de saigner.

Toutefois, faites preuve de bon sens : une coupure trop importante et qui ne s’arrête pas de saigner (après avoir appliqué une pression constante) doit vous alerter. Vous devez vous rendre le plus rapidement possible aux urgences.

Est-il possible de "trop" coaguler ?

“Avec un taux de vitamine K élevé dans le sang, on risque de trop coaguler et de développer des caillots de sang dans les artères et les veines. Ceux-ci peuvent engendrer de graves problèmes de santé comme une phlébite ou encore un infarctus résultant d’une artère bouchée”, prévient François Baumann.

Selon l’expert, "prendre des anti-vitamines K n’est donc pas du tout anodin. Il faut trouver le juste équilibre pour préserver sa santé”, avant d’ajouter “les vrais problèmes lorsque l’on prend ce traitement, ce sont les surdosages, quand les patients avalent un peu trop de comprimés et qu’ils risquent l’hémorragie. À l’inverse, ceux qui n’en prennent pas assez vont développer des caillots de sang”.

Jus de pamplemousse : il accélère l’hypocoagulation

Siroter un jus de pamplemousse en se levant le matin n’est pas anodin.

Ce geste pourrait avoir de graves conséquences sous un traitement anti-coagulant : "Je déconseille fortement aux patients concernés de boire du jus de pamplemousse. Les enzymes qu’il contient vont accélérer l’hypocoagulation du sang, ce qui est très dangereux lorsque l’on prend des médicaments anticoagulants”, alerte l’expert avant d’ajouter “l’équilibre de la coagulation est déjà dur à trouver, il ne faut donc pas perturber son traitement”.

Par ailleurs, lorsque le jus de pamplemousse est mélangé à d’autres médicaments, il aurait tendance à bloquer le fonctionnement d'une enzyme qui d'ordinaire permet l'assimilation des produits médicaux. De ce fait, le médicament pénètre sans être transformé dans le système sanguin, ce qui peut entraîner des surdoses.

David Bailey, pharmacologue clinicien au Lawson Health Research Institute de Londres, et interviewé sur CBC News le confirme : "Prendre un comprimé avec un verre de jus de pamplemousse peut devenir l'équivalent de 20 comprimés pris avec un verre d'eau. "Cela produit un surdosage accidentel, et avec ces niveaux-là, les médicaments ne soignent plus mais deviennent toxiques."

À noter : En cas de traitement anti-vitamine K, les aliments riches en vitamine K doivent être contrôlés, voire évités. (chou frisé, épinards, laitue, persil, asperges, kiwi, haricots verts…)

Anticoagulants : évitez ces sports

Pratiquer de l’équitation ou du wake-board n’est pas recommandé. "Tout risque de chute brutale est dangereux. Les sports extrêmes où l’on peut prendre des coups comme le canyoning ou encore le parapente doivent être évités car l’hématome dure plus longtemps et il va comprimer d’autres organes du corps”, témoigne le professionnel de la santé.

En effet, même si une petite chute aura un impact moindre sur votre santé, une vilaine chute pourra, elle, mettre votre vie en danger. "Si le sang coagule trop, une hémorragie est vite arrivée”, rappelle le médecin.

Si malgré vos précautions, une chute arrive et qu’une plaie ou un bleu apparaît “il faut comprimer la zone en appuyant fortement dessus, tout en attendant que le saignement cesse”, conseille l’expert, avant d’ajouter “Il y a peu de choses à faire pour éviter ces plaies, à part stopper les sports extrêmes.”

Détartrage : gare à l’hémorragie !

Détartrage : gare à l’hémorragie !

Bien que cela puisse paraître étonnant, pratiquer un détartrage chez son dentiste lorsque l’on prend des antivitamines K peut s’avérer très dangereux.

Selon François Baumman "arrêter les anticoagulants 2 à 3 jours avant une opération est nécessaire pour éviter toute forme d’hémorragie. Vous devrez ensuite reprendre votre traitement 2 à 3 jours après l’intervention, sous surveillance d’un médecin".

Bien que l’arrêt d’un traitement anticoagulant ne soit pas idéal, en particulier si vous êtes atteint d'un problème cardiaque, le médecin se veut rassurant "cela vaut toujours mieux que de faire une hémorragie".

Le caractère “urgent” de l’intervention doit également être pris en compte, car une opération bénigne doit être décalée au profit de la poursuite du traitement.

De manière générale, informez toujours votre dentiste du traitement que vous prenez avant toute intervention (détartrage...) ainsi que votre chirurgien si vous devez subir une opération.

François Baumman recommande également de prendre son traitement à heures fixes et de se faire régulier contrôler par un médecin.

“N’oubliez pas aussi de vérifier tous les médicaments que vous prenez quotidiennement. L’aspirine par exemple peut suffir à hypocaoguler le sang”. Certains médicaments, associés aux antivitamines K, peuvent également avoir des effets néfastes, c’est pourquoi l’avis d’un médecin est primordial.

Bon à savoir : Si vous êtes sous traitement et atteint d’une maladie artérielle, fumer est contre indiqué car la nicotine irrite la paroi artérielle. L'alcool, peut quant à lui peut augmenter l’effet de l’anticoagulant et entraîner de graves problèmes de santé.

Sources

"Anticoagulants", Coeur et AVC. 

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