Maladie rénale : le risque à l’âge adulte déterminé dès la naissance ? Adobe Stock

Il s'agit des premiers travaux, publiés dans le Journal of Kidney Infection, affirmant que certaines personnes naissent avec une protection supplémentaire, quand d’autres voient leur risque doublé dès la naissance. Pour en venir à ces révélations, les chercheurs australiens ont analysé le mécanisme de filtrage de 50 reins, venant de donneurs adultes. Ils se sont particulièrement intéressés aux filtres sanguins, nommés glomérules, et leurs cellules individuelles, les podocytes.

Maladie rénale chronique : 1 adulte sur 10 atteint

5,7 millions. C’est le nombre de personnes souffrant d’une maladie rénale chronique dans l’Hexagone selon Santé publique France, contre 800 millions à l’échelle mondiale, soit 1 adulte sur 10. Si la cause principale de survenue de la maladie reste le diabète - la paroi des vaisseaux des reins s’abîmant en raison du taux élevé de sucre dans le sang – il semblerait, selon ces chercheurs, qu’une prédisposition de naissance pourrait faire pencher la balance.

« L'étude a montré pour la première fois que les reins humains avec plus de filtres sanguins (glomérules) contenaient plus de podocytes par filtre », a expliqué le co-auteur de la recherche, le professeur John Bertram.

Un risque doublé dès la naissance pour certains

Plus l’organisme contient de podocytes, plus les reins sont considérés comme sains. La récente étude a découvert que les reins ayant des glomérules en plus grande quantité, contiennent aussi bien plus de podocytes. « Étant donné que les humains naissent avec tous leurs glomérules et podocytes, nos résultats suggèrent que certaines personnes naissent avec une sorte de double protection contre les maladies rénales, alors que d'autres naissent avec un double risque », ont expliqué les chercheurs.

Des résultats qui n’ont pas manqué de réjouir les auteurs des travaux, qui ont évoqué une « percée majeure dans la compréhension du risque de maladie rénale », rappelant ainsi que certains naissaient avec seulement 200 000 glomérules, quand d’autres en comptabilisaient plus de 2 millions.

La grande influence de la santé maternelle

Selon le professeur Bertram, les bébés nés prématurément, ainsi que les nouveau-nés de faible poids, ont une tendance naturelle à développer moins de glomérules, ce qui les exposerait à un risque plus grand de maladie rénale chronique et d’hypertension artérielle dans les années à venir. Il n’est évidemment pas possible de modifier le nombre de filtres rénaux comptabilisés dans le corps, après la naissance. Ces derniers sont fixés dès la 36ème semaine de grossesse de la mère.

Toutefois, « des études ont démontré qu'une mauvaise nutrition maternelle, une exposition à l'alcool, une carence en vitamines, un diabète gestationnel, etc. peuvent entraîner une progéniture avec un faible nombre de glomérules », selon les experts de l’Université de Monash.

Soigner son mode de vie pour éviter la maladie

S'il n'est donc pas envisageable de modifier le nombre de glomérules ou de podocytes, mais il est possible, et nécessaire, de « prendre soin de sa santé/mode de vie pour essayer d'éviter, ou au moins de retarder, le développement du diabète de type 2 et de l'hypertension artérielle, les deux principales causes de l'insuffisance rénale chronique ».

Pour rappel, une maladie rénale chronique détectée peut faire l’objet d’une prise en charge médicale. L’évolution de la pathologie peut alors être ralentie, voire même stoppée selon le stade d’avancée. La maladie rénale ne se guérit donc pas, mais se stabilise sans qu’un traitement lourd ne soit forcément nécessaire.

Sources

https://www.kidney-international.org/article/S0085-2538(22)00637-8/fulltext

mots-clés : reins
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