Les 3 formes de cancer du sein les plus fréquentesAdobe Stock
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Un cancer du sein résulte d'un dérèglement de certaines cellules qui se multiplient et forment le plus souvent une masse appelée tumeur. Il en existe différents types qui n’évoluent pas de la même manière. "Certains sont agressifs et évoluent très rapidement, d’autres plus lentement. Les cellules cancéreuses peuvent rester dans le sein. Elles peuvent aussi se propager dans d’autres organes, ce qui est une situation encore plus menaçante. On parle alors de métastases", décrit l’Institut National du Cancer. Dans la majorité des cas, le développement d'un cancer du sein prend plusieurs mois, voire plusieurs années.

Le cancer du sein reste le cancer le plus fréquent chez les femmes, mais il faut savoir qu’il peut aussi toucher des hommes (dans 1 % des cas). Au cours de sa vie, près d’une femme sur huit sera confrontée au cancer du sein.

Une boule ou une masse dans un sein est le signe d’un cancer du sein le plus couramment observé. D’où l’importance de procéder chaque mois à l’autopalpation et de pratiquer le dépistage en l'absence de risques. Cette masse, en général non douloureuse, est le plus souvent de consistance dure et présente des contours irréguliers.

Si vous remarquez quelque chose d’inhabituel au niveau de la poitrine, il est essentiel de vous rendre chez un médecin pour effectuer un contrôle. Ce dernier consistera en un examen des seins, éventuellement complété, si nécessaire, par une mammographie ou une échographie. Ce contrôle permettra d'infirmer le diagnostic de cancer et d’en préciser le type histologique.

Il existe plusieurs types de cancers du sein. L’identifier va permettre de déterminer le traitement qui sera à même de fonctionner.

"On cherche à classer les patientes en fonction du pronostic et des facteurs de prédictivité. On va essayer de trouver quel traitement va être le plus efficace, nous explique le Dr Didier Bourgeois, chirurgien cancérologue et gynécologue, Président de l’Institut du Sein Henri Hartmann. Par exemple, une tumeur hormonodépendante est un facteur prédictif de réponse à l’hormonothérapie".

Il y a deux grandes catégories de cancer du sein

"On retrouve deux grands types de cancer du sein", rapporte le Dr Bourgeois. Parmi eux, nous avons :

  • Le cancer du sein infiltrant, qui implique un risque de métastases ;
  • Le cancer in situ : "il va rester dans l’organe et n’entraînera à priori pas de métastases".

Le terme in situ désigne un stade précoce de cancer lorsque celui-ci est confiné à la zone immédiate où il a commencé. Dans ce cas de figure, on va retirer la tumeur via une intervention chirurgicale. Cela peut être une ablation du sein ou une intervention conservatrice.

Nos cellules sont séparées des vaisseaux par une membrane étanche. Lorsqu’il y a cancer, ce dernier peut rompre cette membrane. C’est l’infiltration : cela signifie que le cancer peut s’engager dans les vaisseaux. C’est ce qui caractérise les cancers infiltrants. On en cite trois principaux. Le Dr Bourgeois les détaille.

Le cancer du sein hormonodépendant : il a le meilleur pronostic

Le cancer du sein hormonodépendant est un cancer du sein exprimant des récepteurs aux hormones suivantes : les œstrogènes et souvent la progestérone. C’est le type de cancer du sein le plus fréquent, il en représente environ 80% de l'ensemble des cancers du sein et a le meilleur pronostic.

Le traitement impliquera une intervention chirurgicale qui pourra être suivie d’une chimiothérapie et /ou d’une radiothérapie et d’une hormonothérapie. L’hormonothérapie est généralement recommandée en fin de traitement et a une durée moyenne de 5 ans. Elle se caractérise par la prise d’un comprimé quotidien.

Cancer du sein hormonodépendant : les hormones ont joué un rôle dans la prolifération des cellules cancéreuses

Un cancer est hormonodépendant lorsque des hormones jouent un rôle dans la prolifération des cellules cancéreuses. Les principaux cancers hormonodépendants vont être les cancers du sein et de la prostate, qui sont sensibles aux hormones sexuelles.

Le cancer du sein HER2 surexprimé : les traitements sont très efficaces contre cette forme

Le cancer du sein HER2 surexprimé fait aussi partie des cancers infiltrants. "C’est un mauvais cancer qui est balayé par l’extrême efficacité du traitement : une chimiothérapie combinée à l’immunothérapie. On passe d’un mauvais à un bon cancer puisqu’on a l’antidote", résume le Dr Bourgeois.

HER2 est une protéine naturellement présente dans l’organisme. Il s’agit d’un récepteur transmembranaire impliqué dans la régulation de la prolifération cellulaire. Quand une cellule devient cancéreuse, il peut arriver que le nombre de récepteurs HER2 présents à sa surface augmente anormalement. Cette augmentation favorise la croissance des cellules cancéreuses. On dit alors que ces cellules ‘surexpriment’ HER2 ou qu’elles sont HER2 positives.

12 à 20 % des femmes atteintes d’un cancer du sein sont concernées

La surexpression du récepteur HER2 est retrouvée chez 12 à 20 % des femmes atteintes d’un cancer du sein. À l’heure actuelle, nous ne sommes pas en mesure de savoir pourquoi la surexpression de HER2 se manifeste chez certaines femmes et pas chez d’autres.

Le cancer du sein triple négatif : un haut risque de rechute métastatique

Le cancer du sein triple négatif représente environ 10 à 15 % des cancers du sein. Il implique un haut risque de rechute métastatique précoce du fait du caractère agressif de ces tumeurs, de leur réponse partielle à la chimiothérapie et de l'absence de cible thérapeutique, permettant de proposer un traitement spécifique.

"Le cancer du sein triple négatif nous fait perdre deux armes thérapeutiques : l’hormonothérapie et les thérapies ciblées de type anti- HER2 (car pas de surexpression des récepteurs à la protéine HER2). Il va avoir tendance à concerner des femmes jeunes et des femmes avec des mutations génétiques", décrit le Dr Bourgeois.

Environ la moitié des cancers du sein triple négatifs répondent bien à la chimiothérapie. Pour l’autre moitié, la maladie devient plus compliquée à soigner car elle résiste à la chimiothérapie.

Cancer du sein triple négatif : la maladie a tendance à toucher des jeunes femmes

En effet, les jeunes femmes ne se sentent pas nécessairement concernées par le cancer du sein. Pourtant, le cancer du sein triple négatif a tendance à toucher les femmes plus jeunes (moins de 40 ans). Environ 9 000 femmes sont diagnostiquées chaque année en France.

Pour sensibiliser les femmes plus jeunes, on parle de plus en plus du cancer du sein triple négatif. Touchée par ce cancer, Émilie Daudin (@emiliebrunette), créatrice de contenus, podcasteuse et entrepreneure, signe avec GILEAD une campagne de communication, intitulée “C’est peut-être 3 fois rien, mais…”. Elle tient à sensibiliser les femmes sur l’importance de l’autopalpation une fois par mois et de ne pas minimiser les symptômes d’alerte.

"Ne passez pas à côté d’un changement inhabituel ou une anomalie au niveau des seins. Il peut s’agir d’une masse, une douleur, un écoulement suspect, un changement de couleur au niveau du mamelon ou une asymétrie soudaine des seins. Consultez votre médecin si vous observez ce type de symptômes".

Sources

Merci Dr Didier Bourgeois, chirurgien cancérologue et gynécologue, Président de l’Institut du Sein Henri Hartmann

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