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Tout est parti d’une rumeur lancée sur la toile. La mort de la Reine Elizabeth II, âgée de 93 ans, a été annoncée le dimanche 1 er décembre dernier dans une conversation secrète sur l’application Whats app. Un hashtag "Queen dead » [reine morte, ndlr]" a même atteint le top des tweets, suite à des échanges de messages. Les interlocuteurs annonçaient que la Reine était décédée des suites d’une crise cardiaque, survenue dans la nuit du samedi 30 novembre 2019, et que "ça allait faire les gros titres le lendemain".

Contre toute attente…pas de gros titres le dimanche ! Si ce n’est pour annoncer que la nouvelle était fausse. Le Buckingham Palace s’est donc vu obligé de confirmer que la Reine Elizabeth II était bien vivante, en publiant un cliché la dévoilant dans une voiture. Cette apparition a vite fait taire la rumeur.

Un malentendu à la marine royale

On connaît désormais la réelle source du canular. Le média anglais The News a pu s’entretenir avec le porte-parole de la marine royale. L’erreur proviendrait de leur part, semble-t-il. Il y aurait eu une incompréhension d’un membre de la marine royale.

"Le personnel de la Royal Navy s'était entraîné pour un rappel de l'opération London Bridge, [le nom de code utilisé pour le décès de la reine, ndlr]. On pense que quelqu'un a reçu le message de rappel de l'exercice en pensant qu'il ne s'agissait pas que d'un exercice, et l'a ensuite partagé", partage le porte-parole.

"Nous pouvons confirmer qu'un exercice interne a eu lieu à la base aéronavale de Yeovilton, conformément aux plans d'urgence. Ces exercices sont effectués régulièrement. Bien que l'exercice ait été mené correctement, nous regrettons le malentendu que cela a pu causer", poursuit la source.

"Crise cardiaque annoncée à 9h30 ce matin"

Nous avons pu retrouver le message d’alerte diffusé sur Twitter, envoyé par un certain Gibbo. "La reine est décédée ce matin, crise cardiaque annoncée à 9h30 ce matin", peut-on lire.

Heureusement, Buckingham Palace s’est empressé de partager un démenti. Suite à cela, une pluie de messages des internautes, soulagés : "I honestly can’t express how happy I am that the Queen is still alive [je ne peux exprimer à quel point je suis heureuse que la Reine soit toujours en vie, ndlr]", peut-on lire sur Twitter.

Crise cardiaque : qu’est ce qui peut la déclencher ?

Chaque année, les crises cardiaques causent entre 40 000 et 50 000 morts, en France. Il résulte d'une perte brutale de la fonction du cœur.

"Notre cœur envoi le sang via nos artères vers les organes pour les oxygéner", nous expliquait le Dr Fabien Guez, cardiologue et auteur (Comment ne pas avoir une crise cardiaque, éd. J’ai Lu), dans une interview le 3 juillet dernier.

Lorsque le patient présente un ou plusieurs facteurs de risque (mauvais cholestérol, diabète, surpoids), ses artères vont s’encrasser et se remplir d’un liquide gras. "Cela va réduire la lumière des artères. Et quand le rétrécissement est trop important, le sang tourbillonne et coagule. Un caillot va alors boucher l’artère coronaire [chargée d’alimenter le cœur, ndlr] qui va se nécroser. Si une trop grande partie se trouve bouchée, le cœur ne pourra oxygéner les organes. C’est ce qui provoque la crise cardiaque", détaille le cardiologue.

Maladies cardiaques : les plus grands facteurs de risques

Maladies cardiaques : les plus grands facteurs de risques © Istock

Parmi les plus grands facteurs de risque, la Fédération Française de Cardiologie cite le cholestérol, le stress, le diabète, l'hypertension et le tabac. Ces derniers provoquent 130 décès par jour. Un tiers des victimes ont moins de 55 ans.

"Les facteurs de risque ne s'additionnent pas, ils se potentialisent, c'est-à-dire qu'ils s'aggravent l'un l'autre", indiquent leurs experts.

En clair, l'association de plusieurs facteurs de risque, même de faible intensité, peut entraîner un risque élevé de maladie cardio-vasculaire.

Cholestérol : responsable d'une crise cardiaque sur deux

"L’excès de cholestérol est néfaste pour la santé et peut conduire sur le long terme à un infarctus du myocarde, un accident vasculaire-cérébral ou une artérite des membres inférieurs", prévient la Fédération. En France, le cholestérol serait à l’origine d’un infarctus sur deux. Près de 20% de la population adulte présenterait une hypercholestérolémie.

Diabète : le sucre peut atteindre les artères

"Au total, 39 % des personnes présentant un diabète qui rapportent avoir développé une complication de type vasculaire", ajoute encore la Fédération. Un taux élevé de sucre dans le sang peut entraîner une atteinte progressive des artères et des petits vaisseaux de tout l’organisme.

Le tabac : responsable de 4 décès sur 10

Entre 30 et 70 ans, 4 décès cardio-vasculaires sur 10 sont dus au tabagisme. À court terme, le tabagisme provoque le rétrécissement brutal des artères et la formation de caillots. La fumée du tabac favorise notamment le spasme coronaire (angine de poitrine). "Le tabagisme entraîne aussi l'agrégation plaquettaire, l'augmentation de la viscosité du sang et le renforcement de fibrinogène, autant d’éléments concourant à la formation de caillots et de thromboses dans les artères", détaille Stop-Tabac.ch (Université de Genève).

Hypertension : le tueur silencieux

L'hypertension figure parmi les premiers facteurs de risque de maladies cardio-vasculaires et d’accidents vasculaires cérébraux. "Cette maladie, qui constitue le premier motif de consultation en médecine générale, ne se guérit pas", déplore la Fédération Française de Cardiologie.

L'hypertension accélère la fatigue du cœur en augmentant le travail du muscle cardiaque, qui va donc grossir, devenir moins performant et s’épuiser.

"En France, si 10 millions d’hypertendus sont traités, on estime que 4 millions de personnes n’ont pas été dépistées. Ce qui vaut à l'hypertension le qualificatif de tueur silencieux", conclu la Fédération

Sources

Royal Navy ‘regrets’ ‘misunderstanding’ over drill which sparked 'Gibbo' rumour that Queen had died, The News, 6 décembre 2019

mots-clés : crise cardiaque, décès
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