Alcool : quelle quantité vous expose à un risque cardiovasculaire ?Adobe Stock

Même si vous n’êtes pas un très gros buveur d’alcool, sachez qu’en consommer a une influence sur le développement de nombreuses pathologies. Responsable de plus, 200 maladies, la boisson favorise notamment l’apparition de maladies telles que la cirrhose alcoolique, et est un facteur de risque pour les cancers, l'hypertension artérielle ou les troubles cognitifs.

Dans l’idéal, il faudrait consommer au maximum deux verres par jour, et pas tous les jours. Par semaine, dix verres maximum sont recommandés selon Santé Publique France. Pour cause, chaque année en France, 41 000 décès sont liés à l’alcool selon l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm).

Alcool : même en petite quantité, il existe des risques

En réalité, consommer de l’alcool augmente la pression artérielle. C’est pour cette raison que, même en petite quantité, les conséquences peuvent être néfastes au niveau cardiovasculaire. C’est ce qu’affirme une étude publiée dans la revue Clinical Nutrition le 13 décembre dernier. Pour évaluer précisément l’impact de l’alcool sur le cœur, des scientifiques de l’Anglia Ruskin University, en Angleterre, ont suivi pendant sept ans plus de 350 000 patients, âgés de 40 à 69 ans. En pratique, tous les participants buvaient de l’alcool.

Résultat : à un moment donné de l'étude, ils ont tous été hospitalisés pour des problèmes cardiovasculaires. Par ailleurs, il faut savoir que ceux qui avaient déjà eu des antécédents cardiovasculaires ont été exclus de cette étude, le but étant de voir l’impact de l’alcool sur la santé cardiovasculaire.

Pour évaluer leur consommation, chaque semaine, les participants à l’étude devaient remplir un questionnaire en indiquant les types de boissons alcoolisées qu'ils buvaient.

Non, le vin ne réduit pas les risques

Au Royaume-Uni, les recommandations sanitaires en matière d'alcool sont différentes. Les autorités sanitaires recommandent de boire au maximum14 unités d’alcool par semaine, sachant qu’un verre standard équivaut à une unité d’alcool. Et d’après les résultats des chercheurs, pour les personnes qui buvaient moins de 14 unités d’alcool par semaine, chaque 1,5 pinte de bière consommée en plus était associée à un risque supplémentaire de 23% d’avoir un problème cardiovasculaire par la suite.

"Parmi les buveurs de bière, de cidre et de spiritueux en particulier, même ceux qui en consommaient moins de 14 unités par semaine avaient un risque accru de se retrouver à l'hôpital en raison d'un problème cardiovasculaire impliquant le cœur ou les vaisseaux sanguins, estime le Dr Rudolph Schutte, l’un des auteurs de l’étude. Beaucoup de gens estiment que les buveurs de vin ont moins de risques de développer une maladie coronarienne, mais nos données montrent que le risque d’avoir des problèmes cardiovasculaires n'est pas réduit".

Des conséquences à moyen et long terme

L'alcool représente la deuxième cause évitable de mortalité par cancer et est responsable chaque année de 28 000 nouveaux cas selon l’Institut national du cancer. Sept localisations de cancers ont un lien avéré avec la consommation d’alcool : les cancers du sein, de la bouche, du larynx, du pharynx, de l’œsophage, du foie et du côlon-rectum.

Pour le cancer du sein, le risque augmente dès une consommation de moins d’un verre par jour. Pour celui du foie, le danger apparaît à partir d’une consommation supérieure à 4 verres par jour.

Par ailleurs, l’alcool peut également être à l’origine de difficultés plus banales comme la fatigue, une tension artérielle trop élevée, des troubles du sommeil, des problèmes de mémoire ou de concentration. Les effets sur le cerveau peuvent même devenir plus grave puisque la boisson peut être à l’origine d’un syndrome de Korsakoff. Cette maladie est caractérisée par une altération massive et irréversible de la mémoire. Le patient peut se souvenir de son passé lointain (pas toujours), mais celui-ci est incapable de se souvenir de ce qu'il s'est passé quelques minutes plus tôt.

Sources

https://www.santepubliquefrance.fr/presse/2019/alcool-et-sante-ameliorer-les-connaissances-et-reduire-les-risques

https://www.clinicalnutritionjournal.com/article/S0261-5614(21)00559-8/fulltext

https://www.santepubliquefrance.fr/determinants-de-sante/alcool/articles/quels-sont-les-risques-de-la-consommation-d-alcool-pour-la-sante

https://www.e-cancer.fr/Comprendre-prevenir-depister/Reduire-les-risques-de-cancer/Alcool

mots-clés : vin, maladie
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