La pince à épiler était nichée dans les bronches

Dimanche, une jeune femme s’est présentée au service pneumologie du CHU de Toulouse... après avoir avalé une pince à épiler !

Pourtant, bien que cet incident s’était produit depuis plusieurs heures, la femme respirait sans difficultés et sa vie n’était pas en danger.

Selon les faits, la patiente aurait avalé accidentellement cet objet qui serait ensuite descendu tout seul jusqu’à ses bronches.

Dans sa malchance, la victime âgée de 20 ans a eu tout de même beaucoup de chance : elle ne s’est pas asphyxiée, chose courante avec ce type de corps étranger.

Selon les propos de l’équipe du CHU de Toulouse, receuillis par le magazine La Dépêche, la jeune femme a été transférée de Montauban vers l’hôpital Larrey pour y être soignée.

Le pneumologue qui l’a prise en charge a donc fait une radio pour comprendre où s'était logée la pince. Et chose assez insolite : elle s'était nichée entre les bronches de la victime.

Le spécialiste a décidé d’aller récupérer l’objet grâce à une opération courante, en introduisant sous anesthésie un tube rigide - le bronchoscope - pour avoir accès à la fameuse pince. Moins d’une heure près, la jeune femme était saine et sauve.

Ingestion d’un corps étranger : que faire ?

L’ingestion d’un corps étranger est une situation clinique fréquente et souvent sans complication.

Lorsque cet événement se produit, plusieurs éléments sont à prendre en compte avant de retenir l’indication d’une endoscopie : l'évaluation clinique et radiologique initiale, le terrain et la nature du corps étranger.

Une extraction en urgence est justifiée en cas de signes cliniques d’obstruction, d’ingestion de corps étrangers tranchants ou volumineux (longueur supérieur à 6 cm, diamètre supérieur à 2,5 cm), l’ingestion de piles ou d’aimants.

L'endoscopie doit être réalisée sous anesthésie générale avec du matériel adapté. En l’absence d’extraction, une surveillance clinique et radiologique rapprochée est effectuée jusqu'à évacuation.

Toutefois, près de 80 à 90 % des corps étrangers traversent spontanément le tractus digestif et ne nécessitent pas de manœuvre endoscopique. Seulement 1 % des corps étrangers ingérés sont traités chirurgicalement.

Les populations à risque sont représentées par les enfants, les sujets âgés, les adultes ayant un trouble psychiatrique ou une affection œsophagienne sous-jacente. Ce facteur de risque physique représente 40 % des cas : sténose peptique, néoplasique, caustique, troubles moteurs œsophagiens, diverticules, hernie hiatale...

Les enfants ingèrent également le plus souvent des pièces de monnaie, des médailles, des épingles, des piles, des crayons, des parties de jouets... Les adultes, quant à eux, ont plus fréquemment des corps étrangers alimentaires (os, arêtes de poisson...) et plus rarement des dentiers, pinces à épiler, clous, vis... etc.

Chez l’enfant, la prévention reste le meilleur traitement.

Si vous avez ingéré un corps étranger, quelle que soit la gêne ressentie, allez aux urgences pour consulter un médecin qui vous indiquera la marche à suivre.

Sources

Toulouse : une jeune femme soignée pour avoir inhalé... une pince à épiler, la Dépêche, 6 novembre 2019. 

Conduite à tenir devant une ingestion de corps étrangers, Revue du CHU Toulouse, mai/juin 2011.