Les vaccins, le dépistage et une stratégie globale sont des mesures essentielles pour éliminer les tumeurs causées par le virus du papillomavirus humain (HPV). L’OMS a d'ailleurs lancé cette semaine une stratégie mondiale visant à accélérer l’élimination du cancer du col de l’utérus, une tumeur causée par le HPV.
A lire aussi :
Cancer du col de l’utérus : les facteurs de risqueLe mois dernier déjà, l’Organisation européenne du cancer a publié le rapport "Protection virale : faire en sorte que cela se produise". Un plan en quatre étapes pour "éliminer les virus HPV en Europe".
Si le papillomavirus est une maladie sexuellement transmissible courante et souvent bénigne, certaines formes de ce virus peuvent à terme amener à un diagnostic de cancer du col de l’utérus si elles ne sont pas détectées et traitées à temps. Jade Tuncdoruk, influenceuse australienne, a d'ailleurs souhaité alerter sa communauté de jeunes femmes pour les pousser à se faire dépister après avoir contracté le papillomavirus humain et dû subir une intervention pour retirer la partie lésée du col de l'utérus.
Manque d'information sur le dépistage
La jeune femme a en effet décidé d’évoquer cette intervention sur les réseaux sociaux, car elle n’avait pas "vraiment vu d’autres femmes en parler ouvertement". "Il y a un stigmate autour de la transmission de virus sexuellement transmissibles qui fait taire les gens et le silence et le manque d’information peuvent en fait, dans de rares cas, être mortels. Les dépistages sont là parce que tout cela est préventif si c’est pris en charge tôt", a-t-elle expliqué à ABC.
Le New England Journal of Medicine a publié début octobre une étude baptisée "HPV Vaccination and the Risk of Cervical Cancer" menée sur 11 ans menée par l’Institut Karolinska auprès de 1,7 million de femmes suédoises âgées de 10 à 30 ans. Elle révèle que le vaccin contre le HPV prévient le cancer du col de l’utérus. En effet, Xavier Bosch, chercheur principal à l’Institut catalan d’oncologie et professeur associé à l’Université ouverte de Catalogne, assure dans Meta Mag que le HPV est "un virus sexuellement transmissible et que, par conséquent, l’objectif de tous les programmes de prévention basés sur les vaccins est d’avoir une bonne couverture des adolescentes et des préadolescentes", tout en rappelant l’importance de vacciner aussi les garçons.
Élargissement du vaccin aux garçons de 11 à 14 ans
Il y a près d'un an, le 16 décembre 2019, la Haute Autorité de santé s'est même déclarée favorable à l’élargissement de la vaccination contre les papillomavirus chez les garçons dans le calendrier vaccinal français et recommande depuis l'élargissement de la vaccination anti-HPV par GARDASIL pour tous les garçons de 11 à 14 ans révolus.
Près de 3.000 femmes par an développent un cancer du col de l’utérus en France
Selon le Cancer Council NSW, un organisme à but non lucratif australien, le cancer du col de l’utérus est le quatrième cancer le plus fréquent chez les femmes dans le monde et la cause la plus élevée de morts par cancer dans plus de 40 pays. En France, près de 3 000 femmes développent un cancer du col de l’utérus et 1 000 d'entre elles en meurent chaque année.
Recommandation sur l’élargissement de la vaccination contre les papillomavirus aux garçons, Haute Autorité de santé, 16 décembre 2019.
Les vaccins, le dépistage et la stratégie mondiale sont essentiels pour éliminer les tumeurs du VPH, 22 novembre 2020.
Étude "HPV Vaccination and the Risk of Cervical Cancer ", New England Journal of Medicine, 1er octobre 2020.
Jade Tuncdoruk opens up about HPV diagnosis in a bid to motivate women to get cervical cancer tests, Abc.net, 21 novembre 2020.
Cette influenceuse partage son diagnostic pour inciter les femmes à réaliser plus souvent des tests HP, Aufeminin.com, 23 novembre 2020.