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Quand les températures baissent, la peau a tendance à tirailler, à devenir sèche et même à développer de petites rougeurs qui démangent. Le froid peut ainsi agir comme un allergène. Découvrez quelles maladies cutanées peuvent être provoquées par le changement de saison.

Pourquoi la peau souffre en hiver ?

Quand le thermomètre passe en dessous des 10 °c, les vaisseaux se contractent pour limiter les déperditions de chaleur. Le débit sanguin diminue et la peau se retrouve mal vascularisée, moins nourrie. En bref : elle s’affaiblit.

Le froid serait aussi accusé de dégrader, voire de détruire la protéine appelée filaggrine, qui est responsable de l’intégrité de la peau, affaiblissant ainsi le facteur naturel d’hydratation (FNH). Cette conclusion, faite par des chercheurs de l’université de Copenhague, a été publiée le 27 février dans la revue scientifique de dermatologie "British Journal of Dermatology".

Le problème ? À cause de ce phénomène, l'épiderme va produire moins de sébum (film lipidique sécrété par les glandes sébacées de la peau, ndlr) et son fonctionnement global va être perturbé (il aura du mal à produire des hydratants naturels, ndlr).

Les bactéries présentes sur la peau, qui agissent comme des boucliers aux agressions extérieures (UV, pollution, évaporation...) n'arriveront également plus à défendre l'épiderme. Résultat : le teint devient alors terne, sensible et sec.

Outre le froid, le vent est aussi très mauvais pour la peau : il "décape" les cellules cutanées, tout comme les pièces surchauffées, les douches brûlantes et les savons ou gels douche détergents (bien trop agressifs) qui viennent s’ajouter à l’équation... à tel point que la peau peut se mettre à peler et/ou démanger.

Chute des températures : quelles précautions prendre ?

Fort heureusement, des précautions peuvent être prises en cas de baisse brutale des températures pour préserver et de renforcer le film hydrolipidique de la peau. Les voici :

  • nourrir au quotidien sa peau en appliquant des crèmes émollientes. (Privilégier les formules vendues en parapharmacie car leur composition a été testée pour réduire les risques d'intolérance).
  • Utiliser un sérum hydratant, à appliquer avant la crème, juste après la toilette du visage.
  • Faire un masque chaque semaine.
  • Ne pas rester longtemps dans son bain chaud (cette habitude affaiblit la fonction barrière de la peau).
  • Ne pas abuser pas du chauffage à la maison (les chauffages ont tendance à assécher l’air ambiant et la peau. Il ne faut donc pas hésiter à utiliser un humidificateur d'air.)

Autre conseil, qui, lui, est valable toute l'année : pour avoir une peau moins sensible et réactive, encore faut-il apprendre à bien la connaître. Pour ce faire, vous devez savoir quel(s) produit(s) elle tolère, quelle formule ou quel ingrédient elle ne supporte pas.

Une fois nourrie correctement avec les nutriments qu’il lui faut, l'épiderme pourra se réguler tout seul et souffrira moins des agressions extérieures (changements climatiques, changements hormonaux, stress, etc.).

L'urticaire : une forme d'allergie au froid

L'urticaire : une forme d'allergie au froid© Istock

Lorsque les températures chutent, votre épiderme se couvre de plaques rouges qui démangent ? Vous souffrez probablement d’une forme rare d’urticaire, appelée "allergie au froid". Elle se déclenche dès que l'épiderme est exposé à de l'air ou des objets glacés.

L'allergie se traduit par des plaques rouges gonflées (papules, ndlr), accompagnées de fortes démangeaisons. Elles surviennent au bout de quelques minutes et elles peuvent disparaître aussi rapidement qu'elles sont venues. Parfois, cela peut prendre plusieurs heures.

Des céphalées, un mal de ventre intense ou une tachycardie surviennent dans 30% des cas. Un choc anaphylactique peut également survenir.

Dans cette situation, le froid agit comme un allergène : il provoque une réaction exagérée et similaire à une allergie (apparition de plaques rougeâtres prurigineuses, c'est-à-dire qui grattent, ndlr). En plus des plaques, un œdème du visage, des yeux, des paupières peut apparaître.

Ces manifestations se concentrent généralement dans les zones ayant été en contact avec le froid. Toutefois, la manière dont se déclenche l’urticaire varie d’une personne à l’autre. Sachez que la bouche et l'œsophage peuvent être touchés, suite à l'ingestion par exemple d'une boisson glacée.

Par ailleurs, bien que tout le monde puisse être touché par cette forme d'urticaire, les jeunes adultes (et notamment les femmes) figurent parmi les premières victimes.

En cas de crise d'urticaire, contactez rapidement votre médecin traitant.

À noter : le test du glaçon permet de confirmer le diagnostic de la maladie : après avoir posé un glaçon sur la peau, le médecin observe au bout de combien de temps apparaissent les papules urticariennes.

Eczéma : gare aux démangeaisons !

Eczéma : gare aux démangeaisons !© Istock

L’eczéma non plus n'apprécie guère le froid.

En automne/hiver, les personnes atteintes de la maladie se plaignent d'ailleurs d'une augmentation des lésions / démangeaisons. Les jambes, le visage et les mains sont particulièrement touchés.

Ces effets indésirables résultent d'un déséquilibre de la composition de la peau, exposée au froid. En déficit de triglycérides et d'acides gras libres, l'épiderme devient plus sec, perméable et sensible. Il peut même se fissurer légèrement (microfissures).

Cette maladie concerne généralement les personnes présentant un terrain dit atopique, c'est-à-dire prédisposées au développement cumulé d'allergies courantes (asthme allergique, eczéma chronique, rhinite allergique...).

Bonne nouvelle cependant : les symptômes provoqués par l'eczéma peuvent s'atténuer à l'aide de crèmes émollientes.

Bon à savoir : les démangeaisons rencontrées en hiver sont dues à la sécheresse de la peau liée au froid - et non au froid lui-même. Ce sont les capteurs thermiques (présents à la surface des fibres nerveuses de la peau, ndlr) qui sont impliqués dans la transmission du prurit.

Le psoriasis n'aime pas le froid

Le psoriasis n'aime pas le froid© Istock

Si vous êtes atteint de psoriasis, l'hiver ne doit pas être votre saison favorite.

La chute des températures entraîne souvent une augmentation des symptômes, voire de poussées. Et pour cause : la peau fragilisée et peu hydratée réagit mal aux agressions extérieures - elle n'arrive plus à se défendre.

Il est aussi possible que le manque d'exposition au soleil (UV) durant ces périodes joue également un rôle.

Pour éviter ces désagréments, le malade doit suivre un traitement de fond (avec des crèmes à base de corticoïdes qui traitent l'inflammation par exemple, ndlr) et redoubler d’attention en hydratant son épiderme (au minimum 1 fois par jour).

Lors de la toilette, les produits surgras doivent être privilégiés afin de ne pas assécher la peau. Il faut opter de préférence pour des gammes dermatologiques sans parfum, qui sont peu allergisantes.

Sur les psoriasis modérés ou sévères, les médecins recommandent parfois la photothérapie, c'est-à-dire l'exposition aux ultraviolets, dans des cabinets. Les UV calment en effet les démangeaisons et réduisent l'étendue des plaques.

Sources

Hygiène et hydratation, France psoriasis.

Pourquoi a-t-on toujours la peau sèche et irritée l'hiver ?, Ouest France, 8 mars 2018.

Reconnaître l’urticaire, Améli.fr, 17 avril 2020.

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