Pourquoi est-ce que certaines personnes développent des formes graves de Covid-19, et pas d’autres ? Des chercheurs de l’Université de Toronto (Canada) et de plusieurs hôpitaux partenaires pensent avoir trouvé la réponse. Leur étude a été publiée le 2 mai 2023 dans la revue scientifique BMC Genomic Data.
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“Pour ma recherche, j’ai utilisé des techniques de la data science pour dessiner une carte des gènes à l’origine des caractères complexes du Covid-19”, a réagi dans un communiqué de presse l’un des auteurs de l’étude, le professeur de sciences statistiques LJ Strug.
Le professeur LJ Strug poursuit : “Nous savions que les gènes ont pu aggraver par le passé des infections aux SARS, il était donc logique que le Covid-19, qui est causé par un virus très proche, ait aussi une composante génétique. Très tôt pendant la pandémie, j’ai commencé à recevoir des messages de plusieurs scientifiques qui voulaient démarrer différentes études afin de nous aider à trouver ces gènes.”
Pendant les mois qui ont suivi, LJ Strug, qui est également le directeur associé du Centre de génomique appliquée de l’hôpital pour enfants SickKids, a collaboré avec près de 100 chercheurs issus d’Universités et d’hôpitaux partenaires. Les scientifiques ont ainsi pu recruter plusieurs volontaires ayant contracté le Covid-19 afin de séquencer leur génome.
Au total, grâce à ce projet, les chercheurs ont regroupé plus de 11 000 séquences complètes de génome provenant de tout le Canada. Cela représentait des patients avec des problèmes de santé divers. Ces données ont ensuite été couplées à des informations provenant de personnes de plusieurs pays du monde.
Covid-19 : 51 localisations de gènes associées détectées à ce jour
La première étude émanant de ce projet a été publiée dans la revue Nature en 2021. Celle-ci a identifié 13 localisations de gène associées à l’infection au SARS-CoV-2 ou aux formes graves du Covid-19. Depuis, d’autres données ont été ajoutées à celles existantes, et de nouvelles analyses ont confirmé la signification de ces localisations de gènes. Elles en ont également identifié de nouvelles. La mise à jour la plus récente de ce projet a été publiée dans Nature en 2023 et a porté le nombre total de localisations de gènes associées au Covid-19 à 51.
Une étude publiée le 25 juillet 2023 dans la revue scientifique iScience a par ailleurs montré que les hommes sont plus à risque de développer une forme grave du Covid-19.
Covid-19 : les hommes plus susceptibles d’en mourir
Comment expliquer cette différence par rapport aux femmes ? D’après les auteurs de cette étude, membres d’un consortium de recherche sur le sujet (le “University of Toronto's Emerging and Pandemic Infections Consortium”, ou EPIC), il se pourrait qu’une protéine appelée ACE2 soit un élément explicatif majeur.
Pendant les premiers jours de la pandémie de Covid-19, les médecins ont remarqué que les hommes étaient plus susceptibles que les femmes d’être hospitalisés, d’être admis en unité de soins intensifs ou de mourir du Covid-19. Cela en dépit de taux d'infection similaires. Cette tendance s’est par ailleurs observée pour toutes les tranches d’âge et dans tous les pays du monde.
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