57 000. C’est le nombre estimé de décès dus au sepsis chaque année en France. D’après une étude publiée le 29 septembre 2023 dans la revue scientifique de référence JAMA Network Open, le virus responsable du Covid-19 aurait par ailleurs entraîné bien plus de sepsis qu’on ne le pense, du moins au début de la pandémie.
Sepsis : une infection généralisée
Un sepsis, ou septicémie, est une infection généralisée qui engendre une réponse inflammatoire grave. Aujourd’hui, le mot septicémie n’est presque plus utilisé chez les médecins : on lui préfère souvent le terme “bactériémie” (présence de bactéries dans le sang) associée à un sepsis (réponse inflammatoire de l’organisme dans le cadre d’une infection).
“Le sepsis est presque totalement inconnu du public et encore mal appréhendé par les professionnels de santé. Le sepsis est défini comme un état aigu de dysrégulation de la réponse de l’organisme à une infection (bactérienne, virale, fongique ou parasitaire) entraînant la perte de fonction des organes et un risque vital pour le patient”, explique le ministère de la Santé et de la Prévention.
L’étude du JAMA Network Open s’est basée sur des données issues de dossiers médicaux électroniques provenant de cinq hôpitaux américains. L’équipe de chercheurs a surveillé le taux de sepsis associés au SARS-CoV-2 pendant la pandémie de Covid-19. Les scientifiques ont ainsi découvert que ce virus pouvait expliquer près d’un cas de sepsis sur six pendant les 30 premiers mois de la pandémie de Covid-19.
D’après les chercheurs, ces résultats montrent que les médecins hospitaliers doivent repenser leur façon de traiter le sepsis et mieux surveiller l’apparition de cette réaction inflammatoire. “La plupart des gens, dont des professionnels de santé, pensent que le sepsis est forcément lié à des infections bactériennes”, déplore l’autrice principale de l’étude, la pneumologue Claire Shappell.
Sepsis : peu de gens savent qu’il peut être d’origine virale
La médecin Claire Shappell poursuit : “Cela se reflète dans les recommandations à propos des traitements et dans les mesures de qualité, qui requièrent des traitements antibiotiques immédiats pour les patients chez qui on suspecte un sepsis. Cependant, les infections virales, dont le virus SARS-CoV-2, peuvent entraîner la même dérégulation de la réponse immunitaire, dont découle un dysfonctionnement des organes, comme dans le sepsis bactérien.”
À ce jour, peu d’études se sont intéressées aux sepsis viraux. “Les efforts menés jusqu’à présent pour quantifier le fardeau du sepsis associé au SARS-CoV-2 sont limités par des définitions incohérentes et une sous-reconnaissance du sepsis viral”, développe un autre auteur de l’étude, le professeur en médecine des populations Chanu Rhee.
Sepsis associé au Covid-19 : le taux de mortalité s’est stabilisé
Pourtant, comme l’indique le ministère de la Santé et de la Prévention : “Les cas de Covid sévères se traduisent par un sepsis, c’est-à-dire une perte de contrôle de la réponse de l’organisme au virus SARS-CoV-2, entraînant une réponse inflammatoire généralisée, un dysfonctionnement des organes, voire le décès.”
Chez les personnes observées par les chercheurs, le taux de mortalité par sepsis associé au SARS-CoV-2 était initialement de 33% (durant les trois premiers mois de la pandémie). Au fil du temps, ce taux a décliné pour finir par devenir similaire au taux de mortalité par sepsis bactérien (environ 14,5%). Il s’est ensuite stabilisé.
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