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Depuis quelques jours, un médecin originaire de Mulhouse serait confiné chez lui. La raison ? Il aurait attrapé le coronavirus. Mais ce n’est pas la première fois qu'un généraliste contracte le virus... Fin janvier, la Direction générale de la Santé avait annoncé un sixième cas de patient infecté, hospitalisé en isolement à Paris. Il s’agissait également d’un médecin.

Alors, faut-il se “méfier” du personnel médical, en contact permanent avec les malades ? Vaut-il mieux consulter son médecin traitant à distance ou à son cabinet ? Faisons le point.

Les médecins essayent de se protéger..., mais ils manquent de moyens

Qu'il s'agisse de celle de votre ophtalmo, esthéticienne, mais surtout celle de votre médecin ou de l'hôpital, les salles d'attente sont toutes des lieux à risque élevé. Elles pullulent de microbes et de virus, qui sont rapportés directement par les malades.

Le problème actuel dans les cabinets, c'est que les patients sont regroupés dans la même salle d'attente et qu'ils consultent pour des symptômes grippaux... alors qu'ils devraient normalement rester chez eux, révèle le Dr Elsa Benitah.

Il suffit alors qu’une personne tousse et que vous respiriez ou alors que vous touchez un magazine contaminé par l’éternuement d’un malade, pour l’être à votre tour. Heureusement, les masques existent. Oui, mais... les médecins libéraux vont être bientôt à court de produits.

Dans notre cabinet, nous portons des masques FFP2 car on a réussi à s'en procurer quelques-uns. Lorsque l'on en porte et que l'on se lave correctement les mains, il y a peu de chance que l'on s'infecte et donc que l'on réinfecte un patient !, assure la spécialiste.

Or, ces masques - indispensables pour le corps médical - manquent cruellement.

"Nous n'allons pas être réapprovisionnés avant longtemps", déplore le Dr Benitah.

Même chose pour les gels hydroalcooliques : les médecins en ont quelques-uns "d'avance", mais ils ne peuvent désormais plus en commander, en raison de la rupture de stock.

Des consignes de protection peu réalistes

Le gouvernement a annoncé que le port des masques chirurgicaux serait suffisant pour protéger les médecins et patients. Mais qu'en est-il réellement ?

Examiner un patient qui porte un masque chirurgical, c'est impossible, puisqu'on regarde sa gorge !, révèle le Dr Benitah.

Résultat, en enlevant le masque, le patient s'expose à une potentielle infection provenant du médecin, et vice-versa.

Autre problème : une personne est déjà contagieuse 24h avant l'expression des symptômes (rhume, fièvre...). Le médecin peut donc infecter un de ses patients sans le savoir.

À l'hôpital, les patients "suspects" sont également mieux pris en charge.

Ils sont placés dans une pièce isolée pour que le virus soit "contenu".

"Or, dans un cabinet, c'est techniquement impossible. Les patients suspects sont dans la salle d'attente et on n'a pas de pièce en plus pour les isoler", souligne la spécialiste.

Par ailleurs, la généraliste indique qu'il est très difficile de savoir si un patient "suspect" est réellement contaminé par le coronavirus... ou s'il a juste attrapé une mauvaise grippe.

En prévention, on distribue des masques dans la salles d'attente aux patients suspects. Mais les autres patients qui n'ont pas de symptômes grippaux sont toujours là... Donc le risque de contamination est bel et bien présent, admet la généraliste.

L'idéal, sans urgence médicale, est alors de rester chez soi. C'est ce que tente d'expliquer le Dr Elsa Benitah à ses patients, bien qu'il s'avère difficile de faire changer leurs habitudes.

"Lorsqu'ils sont malades, les patients viennent consulter, on ne peut pas leur en vouloir", explique l'experte.

"Mettre en place des campagnes massives pour expliquer aux patients qu'il faut absolument rester chez soi en cas de symptômes grippaux, pourrait sûrement aider", ajoute-t-elle.

La téléconsultation serait également une solution pour diagnostiquer à distance le malade.

En attendant, il faudra que le gouvernement fasse ses preuves pour davantage accompagner les médecins et leurs patients.

Comment se transmet le Coronavirus ?

La maladie se transmet par les postillons (éternuements, toux).

On considère donc qu’un contact étroit avec une personne malade est nécessaire pour transmettre la maladie : même lieu de vie, contact direct à moins d’un mètre lors d’une toux, d’un éternuement ou une discussion en l’absence de mesures de protection.

Un des vecteurs privilégiés de la transmission du virus est le contact des mains non lavées.

Quel est le délai d’incubation de la maladie ?

Le délai d’incubation (période entre la contamination et l’apparition des premiers symptômes) du virus est de 3 à 5 jours en général, délai pouvant aller jusqu’à 14 jours. Pendant cette période le sujet peut être contagieux.

Sources

Coronavirus à Mulhouse : "Cela a commencé par un rhume assez fort, de la toux", témoigne un médecin contaminé, 20 minutes, 4 mars 2020.

Coronavirus : les médecins généralistes inquiets et en colère, Europe 1, mardi 27 février 2020.

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