La Haute Autorité de Santé a annoncé vendredi dernier que les “patients immunodéprimés qui ne sont pas protégés malgré une vaccination complète” bénéficient d’une “autorisation d’accès précoce” au Ronapreve (casirivimab et imdevimab), un traitement préventif contre le Covid-19 par anticorps monoclonaux.
En effet, si les vaccins disponibles sur le marché sont efficaces pour lutter contre le coronavirus, ils ne le sont pas aussi bien pour les immunodéprimés qui fabriquent peu ou pas d’anticorps.
Immunodéprimés : une troisième dose pas toujours efficace
Les personnes sévèrement immunodéprimées, notamment celles ayant reçu une greffe d’organes et qui suivent un traitement immunosuppresseur anti-rejet, les dialysés chroniques et les patients atteints de certains cancers et maladies auto-immunes inflammatoires, ont un risque très élevé de forme grave du coronavirus et de mortalité en cas d’infection.
Une troisième injection de vaccin leur était donc déjà proposée, afin d’aider leur organisme à renforcer leur immunité. Mais les résultats des dernières analyses ne sont pas favorables. “Environ 25 % des personnes immunodéprimées suite à une greffe ou à une leucémie lymphoïde chronique n’ont toujours pas d’anticorps détectables (séronégatives) après la troisième dose”, pointe la HAS.
Dans quels cas pourront-ils avoir accès au traitement ?
Ce traitement par anticorps monoclonaux pourra être administré aux patients âgés de douze ans et plus, “non répondeurs ou faiblement répondeurs” à la vaccination alors qu’ils risquent fortement de contracter une forme grave du Covid-19. Ainsi, ils pourront recevoir le traitement après une situation de cas contact avec une personne infectée.
Mais il sera également proposé à certaines personnes immunodéprimées en “pré-exposition”, c’est-à-dire en prévention pure. La HAS explique que ce traitement préventif se fera “toutes les 4 semaines tant qu’il existe un risque d’être exposé au virus”. Il ne concernera toutefois que les “patients non répondeurs”, c’est-à-dire n’ayant pas du tout développé d’anticorps malgré la vaccination. “On estime qu’en France, 130.000 patients immunodéprimés sont non-répondeurs à un schéma vaccinal complet et ainsi concernés par ce traitement”, précise l’autorité.
Ronapreve : comment fonctionne ce traitement ?
Le Ronapreve était autorisé en accès précoce depuis mars 2021, mais uniquement pour des patients à haut risque de forme grave déjà contaminés par le coronavirus, en phase précoce de l’infection.
C’est un traitement par injection, développé par la biotech américaine Regeneron en partenariat avec le laboratoire Roche. Il combine deux anticorps monoclonaux : casirivimab et imdevimab. Ces derniers sont dits “monoclonaux” car ils sont fabriqués par des cellules en culture dans le but de traiter des maladies spécifiques. En l'occurrence, casirivimab et imdevimab sont des anticorps dirigés spécifiquement contre la protéine S (spike ou spicule) du Sars-CoV-2. Ces derniers agissent en empêchant le virus de pénétrer dans les cellules, ce qui permet de lutter contre sa réplication.
Selon une enquête menée auprès de 1 700 insuffisants rénaux, dialysés et greffés du rein, plus des trois-quarts (77%) vivent encore aujourd’hui en "auto-confinement" par crainte du virus, souligne l'association de malades du Rein Renaloo. L’organisme avait d’ailleurs envoyé une lettre ouverte au président de la République fin juillet, pour lui demander d’accélérer l'accès aux anticorps monoclonaux.
https://www.20minutes.fr/sante/3098523-20210806-coronavirus-haute-autorite-sante-approuve-traitement-preventif-immunodeprimes#xtor=RSS-149
https://www.lexpress.fr/actualite/societe/sante/covid-19-trois-questions-sur-le-ronapreve-traitement-preventif-pour-les-immunodeprimes_2156195.html
https://www.vidal.fr/medicaments/utilisation/biotherapie-biosimilaire/anticorps-monoclonaux.html
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