La perte de cheveux chez les femmes peut être générée par plusieurs facteurs. Ce phénomène peut être lié à un stress, une perte de poids, une contraception ou tout simplement à une carence alimentaire. C’est d’ailleurs la première chose qui sera suspectée si une patiente se plaint de chute de cheveux récurrente.
"Il faut avoir une alimentation riche en antioxydants, en vitamines et minéraux. Les chutes de cheveux ont aussi tendance à être saisonnières. Si vous avez tendance à les perdre à l’automne, votre médecin va vous proposer une cure de compléments alimentaires qui va vous apporter les éléments nutritifs nécessaires au métabolisme", explique à Medisite le Dr Isabelle Gallay, dermatologue et Vice-présidente du Syndicat National des Dermatologues et Vénérologue (SNDV).
La santé des cheveux sera étroitement liée au métabolisme cellulaire. Ce dernier désigne l'ensemble des réactions chimiques qui permettent aux cellules de produire des nouvelles molécules pour construire leur structure. S’il se voit perturbé, cela va se répercuter sur les cheveux. Et il va expliquer la plupart des causes à la perte de cheveux.
"Le bulbe pilaire a des cellules très actives. Il a besoin de beaucoup de nutriments pour fonctionner", ajoute notre spécialiste. Un régime alimentaire équilibré ou déséquilibré va donc expliquer -dans la plupart des cas- l’état des cheveux.
Perte de cheveux : souffrez-vous d’une alopécie androgénique ?
Une perte de cheveux importante peut résulter d’une alopécie androgénique. "Il y a un certain nombre de femmes, qui, comme les hommes, vont perdre leurs cheveux de façon chronique dans certaines zones", partage le Dr Gallay.
L’alopécie androgénique va souvent cibler le sommet du crâne et entraîner une diminution de l’épaisseur de la chevelure.
Certaines femmes vont être sujettes sans en avoir conscience. Cela peut être pour des raisons génétiques notamment. Pendant plusieurs années, le problème peut être masqué, puis apparaître après une grossesse, à la ménopause ou suite à un grand stress.
Si vous avez des raisons de penser que vous êtes touchée par l’alopécie androgénique, consultez votre médecin. Ce dernier va ensuite vous orienter vers le spécialiste compétent après un bilan hormonal. En fonction du problème identifié, vous serez amené à consulter un dermatologue ou un endocrinologue.
Attention à ne pas vous méprendre. Avoir une perte de cheveux ne signifie pas nécessairement une alopécie. D’autres causes peuvent l’expliquer. On les aborde avec le Dr Isabelle Gallay.
Le stress
« Dans une situation de stress, on va libérer des cytokines, des molécules qui vont accélérer le métabolisme. Et lorsqu’on l’accélère trop, on peut générer des chutes de cheveux. Le corps répond en accélérant le renouvellement cellulaire. En accélérant le métabolisme, on s’expose donc aussi au déséquilibre du cycle pilaire qui va raccourcir la phase de croissance du cheveux », nous détaille le Dr Gallay.
La perte de poids soudaine
« Si on perd du poids volontairement, c’est souvent après un changement d’alimentation. On risque alors de consommer moins de vitamines, moins d’antioxydants et d’avoir un manque au niveau des nutriments qui garantissent le bon fonctionnement cellulaire. Cela va se voir sur la peau, sur les ongles et aussi sur les cheveux », assure notre dermatologue.
Les coiffures trop serrées
Vous êtes adeptes des queues de cheval, tresses et chignons serrés ? Cela peut expliquer votre perte de cheveux. « Vous risquez de créer un défaut d’alimentation eu niveau du bulbe pilaire. Cela va empêcher la nutrition et l’irrigation du bulbe pilaire et lorsque c’est répété en permanence, vous allez atrophier le bulbe et le faire disparaitre, précise le Dr Gallay. Je pense aux femmes qui mettent des peignes au même endroit ou aux coiffures africaines ».
Les maladies infectieuses
La perte de cheveux peut être liée aux maladies infectieuses. « Certaines maladies peuvent générer une chute de cheveux dans les mois qui suivent. C’est souvent observé après une forte grippe ou dans les cas de Covid-19, rapporte notre spécialiste. C’est lié au fait que le métabolisme est détourné au profit des agents infectieux en cause, du système immunitaire et de l’inflammation. Il y a alors un déséquilibre qui va se répertorier deux ou trois mois après sur le cheveu. Cela va se répercuter sur la phase anagène, phase de croissance du cheveu ».
Les carences en fer
« Le fer est un oligoélément qui intervient dans le métabolisme cellulaire. Le fer est nécessaire à la formation d’hémoglobine, molécule des globules rouges, qui transporte l'oxygène. En cas de carence, on va alors avoir moins d’oxygène. Les cellules vont moins bien fonctionner. Et tout ce qui a un effet délétère sur l’organisme va se répercuter au niveau des cheveux », nous précise le Dr Isabelle Gallay.
Pour faire le plein de fer, misez sur la viande rouge, les épinards, les sardines, le chocolat noir, les haricots blancs ou encore les lentilles.
Les carences en vitamine B12
« Les vitamines B sont aussi importantes dans le métabolisme cellulaire. Un manque en vitamine B, génèrera un métabolisme moins efficace. Une carence va donc déséquilibrer ce métabolisme cellulaire », selon le Dr Gallay.
Parmi les aliments riches en vitamine B12, on retrouve les abats, les poissons, les produits de la mer, les œufs, les viandes, le lait et les fromages.
Les carences en vitamine D
La vitamine D est tout aussi importante que le fer et la vitamine B12. Elle intervient aussi dans le métabolisme cellulaire. Une carence se répercutera donc aussi sur le cheveu.
En première position figure le poisson sous de nombreuses formes : huile de foie de morue, hareng fumé ou grillé, maquereau frit, sardine grillée, sardine à l'huile d'olive, saumon, thon cru, etc. Mais vous trouverez également de la vitamine D dans le chocolat noir (avec 40 % de cacao au minimum), la graisse de canard, le jaune d'œuf cru, la sauce au curry, etc.
La contraception et la grossesse
« Certains contraceptifs oraux, implants ou stérilets aux hormones qui libèrent des progestatifs vont avoir une action androgénique qui peut se répercuter sur la croissance des cheveux. Si les androgènes [hormones masculines, ndlr] sont trop fortes chez les femmes, cela va être propice à la chute de cheveux », décrit notre spécialiste.
On retrouve aussi des femmes concernées par la perte de cheveux après une grossesse. « En post-partum, on observe un déséquilibre hormonal : une chute des estrogènes. C’est ce qui va induire la perte des cheveux. Cela peut durer 3 mois, mais en principe tout finit par rentrer dans l’ordre », ajoute le Dr Gallay.
La ménopause
Chez un certain nombre de femmes sujettes à l’alopécie androgénique -souvent génétique- la ménopause peut accentuer le problème. Parfois, l’alopécie n’était pas encore connue par la patiente, mais elle va se développer à l’arrivée de la ménopause.
Les problèmes de thyroïde
En cas de problème de thyroïde, la perte de cheveux s’explique aussi par le même problème du métabolisme cellulaire. Ce dernier est perturbé si vous avez un souci de thyroïde. « En cas d’hypothyroïdie, le métabolisme est ralenti, donc cela va se répercuter dans toutes les cellules de l’organisme, décrit le Dr Gallay. Au contraire, si vous êtes concerné par l’hyperthyroïdie, le métabolisme sera alors accéléré ».
Merci au Dr Isabelle Gallay, dermatologue et Vice-présidente du Syndicat National des Dermatologues et Vénérologue (SNDV)
Recevez encore plus d'infos santé en vous abonnant à la quotidienne de Medisite.
Votre adresse mail est collectée par Medisite.fr pour vous permettre de recevoir nos actualités. En savoir plus.